La Commission vérité et réconciliation (CVR) a procédé, le samedi 26 février 2022, à la clôture de la première phase des recherches sur les événements de 1972 dans la province de Bujumbura. Les activités ont débuté par une prière en mémoire des victimes et une visite guidée d’une tranchée où ont été jetées les personnes victimes des tueries de 1972. Plusieurs autorités du pays dont, le Président de l’Assemblée nationale, Daniel Gélase Ndabirabe et celui du Sénat, Emmanuel Sinzohagera se sont joints à la population de Mugongo-Manga dans la prière pour les victimes.
Lors de la visite, Pierre Claver Ndayicariye a montré aux autorités et autres personnes présentes une tranchée de plus de 80 m dans lequel les victimes des massacres de 1972 ont été jetées en Commune Mugongo-Manga. Il a ensuite montré les restes des victimes trouvés tout en expliquant comment elles ont été assassinées. Il a cependant fait savoir que dans la localité de Mugongo-Manga, les massacres ont été perpétrés par l’administration d’alors et des voisins des victimes. M.Ndayicariye a ajouté qu’il y a d’autres personnes qui ont été arrêtées sur la route fuyant la Mairie de Bujumbura à la recherche d’un refuge et qui ont terminé leur cavale à cet endroit. Concernant la restitution des victimes, M. Ndayicariye a indiqué que les restes de 1 562 personnes ont été trouvés à Mugongo-Manga, 93 à Mutambu, 72 à Mukike et 125 personnes à Isare. M. Ndayicariye indique qu’il existerait cependant des fausses communes non encore identifiées.
Le Président de l’Assemble nationale met en garde ceux qui veulent associer les activités de la CVR à des fins politiques
Daniel Gélase Ndabirabe, dans sa prise de parole a, demandé pardon au Seigneur Tout-Puissant pour des crimes que les Burundais ont commis à cette époque. Il a imploré le Seigneur de pardonner aux Burundais et de leur donner la force de s’éloigner des mauvaises pratiques comme les massacres. Le Président de l’Assemblée nationale, en s’adressant au public présent en particulier et aux Burundais en général, a fait un clin d’œil à ceux qui veulent utiliser les activités de la CVR à des fins politiques. Selon lui, les recherches de la CVR n’ont rien avoir avec la politique. M. Ndabirabe a également appelé à ceux qui ont participé aux massacres de 1972 à demander pardon aux familles des victimes et à ces dernière à pardonner les auteurs qui leurs demanderont pardon. Quant à ceux qui ne demanderont pas pardon, la justice s’occupera de leurs cas et sera appliquée comme il se doit. Il a aussi demandé à la population de Mugongo-Manga en particulier et aux Burundais en général de rester sereine, pour bâtir un Burundi meilleurs, de paix et d’unité afin d’aboutir à un développement durable.
Quant à Emmanuel Sinzohagera, Président du Sénat et natif de la province de Bujumbura, il a, au nom des natifs élus dans la circonscription de la province de Bujumbura, fait savoir qu’ils ont été surpris par cette triste nouvelle. Il alors indiqué que les événements de 1972 marquent l’histoire de notre pays. Selon lui, il s’agit d’un acte ignoble que les Burundais doivent combattre ensemble pour qu’il n’affecte plus les générations futures. Selon M.Sinzohagera. Le Burundi ne doit plus vivre une telle période. Il a ajouté que, les enfants de ceux qui ont commis de telles atrocités ne doivent pas endosser la responsabilité de leurs parents.
Laurent Mpundunziza