La Commission vérité et réconciliation (CVR) organise, dans ces derniers jours, des conférences publiques à l’intention des étudiants des différentes universités du pays en vue de les informer sur le passé du Burundi. A la question de savoir pourquoi la présentation des résultats de cette commission dans les milieux universitaires et l’impact que lesdits résultats pourraient entraîner, le président de la CVR, Pierre Claver Ndayicariye a donné des éclaircissements.
Après la présentation des films contenant les résultats des activités de la CVR au campus de l’Université des Grands Lacs (UGL) sis à Ngagara en date du 17 juin 2022, il a été demandé si le contenu de ces films ne pourrait pas entraîner l’impact psychologique pour les étudiants ou faire naître l’esprit de vengeance au sein de la population, étant donné que ces étudiants sont majoritairement jeunes.
Face à cette question, le président de la CVR a expliqué que la personne qui ne connaît pas son passé reste dans l’ignorance, vit un cycle de violence dont elle ne comprend pas les tenants et les aboutissants. Et se venger pour cette personne devient alors facile parce qu’elle ne comprend pas ce qui lui arrive. Mais, quand on connaît la vérité, on parvient finalement à comprendre pourquoi de telles crises ont eu lieu et savoir comment bien s’y prendre.
Informer les jeunes sur le passé du Burundi
D’après M. Ndayicariye, la rencontre des étudiants des différentes universités vise à les informer sur le passé du Burundi surtout celui qui n’a pas été rendu public. « Ces jeunes qui sont à l’université aujourd’hui sont les leaders de demain. Certains d’entre eux seront des députés, des gouverneurs, des sénateurs et d’autres vont diriger le pays au plus haut sommet. Pour ce faire, ils doivent savoir le passé lourd de notre pays», a-t-il signalé. Et d’ajouter qu’en connaissant la vérité, ils peuvent alors éviter les tragédies, les tueries et les violations des droits de l’Homme que le Burundi a connues.
La vérité libère les gens
Dans tous les milieux universitaires où les conférences publiques ont déjà eu lieu notamment à l’Ecole normale supérieure campus Mugara à Rumonge, le Grand séminaire de Gitega, l’Université polytechnique de Gitega (UPG) et l’université de Ngozi, le président de la CVR a espéré un impact positif. Car, a-t-il poursuivi, les étudiants qui voient les images qui sont compilées dans les films rentrent avec quelque chose de nouveau. Le mensonge et la manipulation disparaissent grâce à l’éclairage fourni par la CVR. « C’est la vérité qui libère les gens, la seule thérapie communautaire qui aide le pays à avancer. Et ce n’est pas le mensonge, car celui-ci a déstabilisé la paix, le développement du pays et les relations communautaires.», a-t-il souligné.
Claude Hakizimana