« Les Mayi Mulele étaient les combattants du mouvement Simba créé par Pierre Mulele, ancien ministre de l’éducation sous le régime de Patrice Lumumba. Pour le cas du Burundi, ce sont des mercenaires qui ont été engagés par le président Michel Micombero pour déclencher les massacres contre les Tutsi afin qu’il puisse en découdre avec le danger qui était représenté par les Hutu et les Tutsi Banyaruguru qui n’étaient pas des Bahima ». Tels sont les propos tenus par le commissaire de la CVR Aloys Batungwanayo qui était le conférencier du jour.
Ces Mayi Mulele, a dit M.Batungwanayo, ont été invités, logés et nourris par le régime Micombero. Au cours de son régime, quand Micombero parlait des Mayi Mulele, il fallait entendre les Hutu tout cours. Le président Micombero a ordonné des rondes nocturnes avec des barrières partout dans tout le pays et les gens arrêtés étaient des Hutu, a dit M.Batungwanayo.
Les Tutsi Banyaruguru sacrifiés
Selon le commissaire Batungwanayo, les Tutsi Banyaruguru ont été sacrifiés par le régime Micombero tout au long du littoral du lac Tanganyika pour que l’élimination des Hutu puisse être accomplie. A cette époque, le commandant du camp de Bururi a voulu intervenir à Rumonge pour sauver les Tutsi, le 30 avril 1972, et, arrivé à Mutambara, à quelques kilomètres de Rumonge, a reçu l’ordre de rebrousser chemin.
En plus, la garde républicaine qui est intervenue à Rumonge a attendu trois jours pour y aller, alors que Yanda et Shinga avaient été témoins des massacres en date du 29 avril 1972. Mais, ces militaires y sont arrivés le 3 mai 1972, a dit M.Batungwanayo. Le régime Micombero était au courant de cette situation et l’a laissée se produire afin qu’il trouve un prétexte d’éliminer les Hutu. La CVR compte prochainement entamer une enquête pour connaitre le nombre de personnes tuées pour chaque période. Prenant la parole, le président Sylvestre Ntibantunganya a demandé à la CVR de détecter la vérité parce que c’est cette dernière qui nous rendra libre. Pour lui, tous les problèmes trouvent leur origine dans la mauvaise gouvernance.
Martin Karabagega