Création d’emplois : Le Burundi pourrait s’inspirer de l’expérience de la Chine

Depuis 2013-2020, la Chine a adopté une stratégie de réduction de la pauvreté qui a aidé 100 millions de citoyens à sortir de la pauvreté. Beaucoup de mesures ont été prises notamment la création et la promotion de diverses activités génératrices de revenus et la revitalisation rurale. Le Burundi peut s’inspirer, d’une manière ou d’une autre, de l’expérience de la Chine en vue de mener à bien le combat contre l’ennemi dangereux qui est la pauvreté en valorisant les ressources en place dans le pays.

La réussite demande toujours beaucoup d’efforts et de l’expérience. Lors de ma récente visite en la République populaire de Chine, j’ai eu la chance de visiter différentes provinces du pays ainsi que certains milieux ruraux. En plus des explications reçues auprès des experts dans différents domaines, j’ai pu constater la manière dont la Chine a déployé beaucoup d’efforts pour réduire la pauvreté dans le pays à travers, notamment, la création des activités génératrices de revenus et la revitalisation du milieu rural.

Selon Professeur Wang Sangui, directeur de l’Institut chinois de recherche anti-pauvreté, « la stratégie de précision de réduction de la pauvreté » a aidé 100 millions de pauvres du milieu rural à sortir de la pauvreté entre 2013 et 2020. L’Objectif primordial était de faire en sorte que la population rurale, selon les normes actuelles de la Chine, soit sortie de la pauvreté.

Parmi plusieurs actions entreprises et mises en pratique,  il y a notamment la promotion de diverses activités génératrices de revenus. La capitalisation des ressources disponibles dans chaque communauté était prise au sérieux.  Il s’agit de la création des coopératives agricoles pour augmenter la production, le développement du tourisme rural ainsi que de la politique de préservation de l’environnement pouvant générer des moyens financiers dans certains cas.

Pour mener à bien la stratégie de réduction de la pauvreté, l’administration identifiait d’abord les ressources en place ou les produits locaux à développer dans chaque entité administrative, la création des sites historiques et culturels dans le but de promouvoir le tourisme rural. Ces sites génèrent non seulement des revenus à l’administration locale mais aussi deviennent des sources d’emploi à la population environnante.

Si un tel milieu est favorable à un produit agricole, ce dernier devait être développé de façon qu’il soit une source de revenu à la communauté. Il en est de même pour les localités où se font les activités commerciales. On devait renforcer le commerce à tel point que l’endroit soit effectivement réputé pour cette activité contribuant au bien-être de la population de la localité.

La transformation, un moyen de multiplier les activités

L’exemple typique et impressionnant est celui d’un opérateur économique de la province chinoise de Hunan dont son entreprise travaille sur le bambou. Presque tous les objets et équipements du ménage sont produits à partir du bambou. Ce sont notamment les chaises, les tables, les armoires, les assiettes, les emballages, les fourchettes et cuillères et bien d’autres. En plus de la création de l’emploi à beaucoup de personnes, l’entreprise contribue aussi à la protection de l’environnement, car tous les produits finis sont biodégradables. C’est vraiment incroyable de voir comment une seule sorte d’arbres bénéficie à toute la communauté grâce à la transformation.

La préservation de l’environnement surtout l’aménagement des bords des lacs, des rivières et des espaces libres est aussi faite de manière à générer des revenus. Les visiteurs qui ont besoin de se détendre, de se divertir se rendent à ces endroits moyennant quelques sous pour y entrer.

Une place de choix des intellectuels et opérateurs économiques pour la revitalisation rurale

Parlant de la revitalisation rurale, Xiuli Zhang, une responsable du district deLinyi, une entité administrative rurale de la Chine a insisté sur la nécessité de la mobilisation des efforts de toutes les collectivités locales et de toutes parties prenantes. Selon Mme Zhang, pour réussir la revitalisation rurale, les intellectuels, les pionniers et les opérateurs économiques occupent une place de choix. Leur encouragement à aller investir et travailler dans leurs régions natales s’avère très nécessaire  pour que la population surtout du milieu rural puisse bénéficier de leur savoir-faire. « Pour développer notre district, les étudiants, à l’issue de leurs cursus universitaires, devaient retourner travailler dans leur région. Et pour maintenir et motiver la population, ceux qui avaient des moyens ont créé des entreprises dans ces milieux. Il ne leur était pas facile  de quitter le milieu quand ils y sont employés », a-t-elle témoigné.

Valoriser les ressources disponibles au Burundi

Le Burundi  pourrait s’inspirer, d’une manière ou d’une autre,  de l’expérience de la Chine en ce qui est de la stratégie de lutte contre la pauvreté, mais en se basant toujours sur les réalités de notre pays. Comme souvent indiqué par les autorités burundaises, le Burundi regorge de beaucoup de potentialités qui peuvent servir de base pour la création d’emplois. Au moment où il y a certains jeunes burundais en âge de travailler ou ceux qui ont terminé les études migrant vers les villes à la recherche de l’emploi, la valorisation des ressources existantes dans chaque entité administrative peuvent leur procurer de l’emploi une fois valorisées et exploitées.

La promotion du tourisme à partir des sites historiques et culturels burundais, le secteur d’agriculture et d’élevage sont, entre autres, des potentiels vastes qui peuvent aider dans le combat contre le chômage et permettre l’autonomisation de la population en général.La créativité entrepreneuriale est aussi un autre domaine qui peut jouer un rôle non négligeable. Pour y arriver, les connaissances et les moyens financiers constituent aussi la base. Il est également important que chacun, selon sa responsabilité et sa capacité fasse de son mieux pour que les ressources dont dispose le Burundi soient efficacement valorisées et exploitées pour réussir le combat contre la pauvreté.

Claude Hakizimana