« Au quartier Kibenga, la sécurité est bonne, seule la montée des eaux du lac Tanganyika constitue une menace », affirme M. Bizimana (Photo Avit Ndayiragije)
« Nous sommes satisfaits de la situation socio-sécuritaire au sein de notre commune. Le travail des membres de la quadrilogie est louable dans le cadre de maintenir et renforcer la paix et la sécurité. D’autres mesures ont été également récemment prises pour continuer cette lutte en vue d’assurer le bien être de la population ». Tels sont les propos de l’administrateur de la commune urbaine de Muha, Dévote Ndayisenga, au cours d’une interview qu’elle nous a accordée.
D’après l’administrateur de la commune urbaine de Muha, en Mairie de Bujumbura, la sécurité ainsi que la paix règnent au niveau de toute la circonscription de cette entité territoriale. Cela est dû, ajoute-t-elle, aux efforts indéniables fournis par les membres de la quadrilogie qui travaillent jour et nuit, et en étroite collaboration dans le but de maintenir et renforcer la paix et la sécurité au niveau de la commune. Toutefois, elle mentionne quelques cas d’insécurité sont encore enregistrés. Ainsi, Mme Ndayisenga apprécie positivement la façon dont les membres de la quadrilogie échangent les informations et collaborent afin de faire des interventions rapides en cas d’éventuelles difficultés administrative dans n’importe quelle localité de ladite entité.
S’agissant des principales causes de l’insécurité au niveau de cette commune, Mme Ndayisenga parle du banditisme ainsi que des cas de vols dans les ménages. « Et pour faire face à cette situation, nous avons appliqué la politique qui a été mise en place par l’administration municipale concernant l’éclairage public. Nous avons exigé l’éclairage sur les clôtures de tous les ménages de notre commune, sans exception aucune », mentionne-t-elle, tout en affirmant qu’avec cette mesure, le banditisme a sensiblement diminué.
Les conflits fonciers, une autre source d’insécurité
Comme une grande partie de la commune Muha se trouve à la périphérie de la ville de Bujumbura et constitué par des terres cultivables, l’administrateur signale qu’une autre source d’insécurité est liée aux conflits fonciers. Et ces derniers suscitent des conflits familiaux. « Mais, en cas de tels conflits ou malentendus, l’administration communale ou locale travaille en synergie avec les médiateurs ou conseillers collinaires pour remettre les choses en ordre, soit par arrangement à l’amiable soit par la résolution pacifique », affirme-t-elle.
Dans le cadre de sauvegarder la paix et la sécurité dans la commune urbaine de Muha, Mme Ndayisenga informe que certaines mesures ont été prises. Il s’agit entre autres, de l’interdiction des propriétaires des boutiques de commercialiser les produits de la Brarudi. « Nous avons décidé que la commercialisation des boissons se fasse dans des endroits bien connus comme les bars et les hôtels. Cela dans le but d’éviter ou de diminuer l’agglomération des gens devant les ménages car cela risque d’engendrer l’insécurité ».
Selon Mme Ndayisenga, une autre mesure prise est celle d’interdire la fréquentation des rues aux gens qui sillonnaient les quartiers à la recherche des objets métalliques usés ainsi que ceux qui faisaient le commerce ambulant du poisson. « Il faut que toutes ces personnes se rendent dans les différents marchés afin d’occuper des stands comme les autres commerçants, parce que nous avons remarqué que cela peut aussi être la source d’insécurité. En occupant les stands, ils pourront payer les taxes et impôts afin de contribuer dans le développement du pays en général et de la commune en particulier », renchérit-elle.
Dans cette même perspective de renforcer la paix et la sécurité, l’administrateur de la commune urbaine de Muha informe qu’une mesure de fermeture définitive des salles de cinéma a été aussi prise, car des jeunes et autres personnes passaient leurs journées à regarder les films sans rien faire au lieu de vaquer aux activités quotidiennes ou aller à l’école pour les enfants en âge de scolarité. « Ces jeunes passent des journées sans travailler alors qu’ils ont besoin de manger et d’assurer la survie de leurs familles, ils se retrouvent dans des groupes des voleurs dans les ménages ou des bandits nocturnes », explique-t-elle.
En plus de ces salles de cinéma fermées, Mme Ndayisenga ajoute qu’on a également fermé les salles de jeux de billard et les bars de la bière de sorgho, surtout en zone Musaga. Ainsi, elle rappelle qu’une amende sera infligée aux récalcitrants, et demande à la population de respecter toutes les mesures qui ont été prises pour son bien parce que personne n’est au-dessus de la loi.
L’échange d’informations, une stratégie cruciale pour maintenir la sécurité
Selon Arthémon Mvuyekure, le chef de la zone urbaine de Kanyosha, en commune Muha, dans sa localité, la paix et la sécurité sont bonnes. D’après lui, la collaboration qui existe entre les comités mixtes de sécurité est l’une des stratégies qui ont beaucoup contribué dans le renforcement et le maintien de la paix et la sécurité dans cette circonscription.
«Actuellement, comme le chef de l’Etat burundais l’exhorte chaque jour, tous les administratifs ont donné leurs contacts téléphoniques à la population afin de pouvoir partager les informations rapidement sur la situation sécuritaire », renchérit M. Mvuyekure. Il ajoute aussi que, comme les conducteurs de motos qui sont devenus actuellement nombreux, des réunions se tiennent souvent à leur intention afin de les interpeller à travailler en étroite collaboration avec l’administration et dans le respecter des heures de travail.
Ainsi, M. Mvuyekure apprécie le fait que les conducteurs de motos se sont déjà adaptés à travailler ensemble avec l’administration. Concernant les vols commis quelques fois dans les ménages, il dit que, chaque fois que de tels cas se manifestent, la quadrilogie prend les choses en main pour redresser la situation. «L’échange d’informations entre les comités mixtes de sécurité est l’une des stratégies adoptées pour renforcer et maintenir la paix et la sécurité», conclut M. Mvuyekure.
La population du quartier Kibenga souffre de la montée des eaux du lac Tanganyika
Pour Oscar Bizimana, chef du quartier Kibenga situé en zone Kinindo de la commune Muha, la situation socio sécuritaire est actuellement bonne malgré certaines difficultés liées aux aléas climatiques qui ont touché certains habitants de cette localité. M. Bizimana précise que la population cohabite très pacifiquement et qu’elle s’entraide dans leurs difficultés. Mais, il informe que le seul problème qui hante la population de ce quartier est la montée des eaux du lac Tanganyika qui a fait que beaucoup de gens quittent leurs ménages.
La déviation des eaux de la rivière Kanyosha hante aussi les habitants du quartier Kibenga, comme le souligne M. Bizimana. Selon lui, une cinquantaine de ménages est aujourd’hui sans abris car une grande partie de l’endroit dit Kibenga-Lac a été sérieusement inondée. Toutefois, M. Bizimana se réjouit que pour le moment ces eaux commencent à diminuer même si la population n’est pas totalement rassurée qu’elle puisse bientôt regagner leurs ménages.
Le chef de quartier Kibenga déplore le fait que les rives de la rivière Kanyosha n’ont pas encore été réhabilitées. Il trouve qu’une fois que la saison des pluies débute, les habitants de ce quartier vont vivre la même histoire. « Comme nous sommes dans la période de la saison sèche, nous demandons à l’Office de l’habitat du Burundi (Obuha) d’honorer sa promesse de construire les rives de cette rivière dans le but de bien canaliser les eaux de la rivière», rappelle M. Bizimana.
Avit Ndayiragije
Département de la documentation
Service rédaction
