
«Pour toutes personnes récalcitrantes en matière de la protection de l’environnement, le code forestier prévoit des sanctions », rappelle M. Nkunzimana (Photo Avit Ndayiragije)
Le programme « Ewe Burundi Urambaye » a été mis en place par le gouvernement du Burundi en 2018 dans le but de lutter contre le changement climatique par la plantation d’arbres. En commune urbaine de Muha, en mairie de Bujumbura, ce programme est en cours. Ainsi, la campagne sylvicole 2023-2024 a été couronnée par la plantation de plus de quatre-vingt-trois mille plants d’arbres et on s’active pour la campagne sylvicole 2024-2025 où on prévoit planter plus de soixante mille plants d’arbres, comme le souligne le point focal de l’OBPE, Epimaque Nkunzimana, dans cette commune.
Le conseiller chargé des questions économiques, de développement et statistiques en commune Muha, Venuste Ndabagoye n’y va pas par quatre chemins. Le programme « Ewe Burundi urambaye » est en train d’être exécuté dans cette localité comme dans d’autres communes du pays. La population a répondu activement à l’appel du gouvernement de protéger l’environnement et lutter contre les changement climatique. « Pour exécuter ce programme du gouvernement, cette commune travaille en synergie avec les responsables dudit programme pour la plantation d’arbres au niveau de différents sites repérés par les techniciens de l’OBPE (Office burundais pour la protection de l’environnement) », ajoute-t-il.
A propos des arbres plantés, il signale qu’on plante souvent de bambous ainsi que des arbres fruitiers. Des bambous ont été plantés dans les zones tampons de la rivière Kizingwe, depuis l’embouchure jusqu’au niveau des collines frontalières de la commune Muha et Kanyosha de la province de Bujumbura. Le site de la vallée de Nyakizu en zone Musaga, côté Gasekebuye, a été aussi reboisé. «D’une manière générale, la commune urbaine de Muha a exécuté le programme « Ewe Burundi urambaye » à un niveau satisfaisant », mentionne-t-il.
M. Ndabagoye signale que des activités de protection de l’environnement ont été également effectuées au niveau d’autres rivières de la commune avec l’appui technique et financier de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) et d’autres partenaires locaux. Il apprécie que cette organisation a financé aussi les activités de préparation des pépinières dans certains quartiers de la commune Muha en collaboration avec la population et l’administration communale. « Cela a permis à la commune d’avoir plus de bambous à pouvoir planter au niveau des zones tampons de certaines rivières comme Kanyosha, côté quartier Kibenga qui, très récemment a subi des inondations dues au débordement et à la montée des eaux du lac Tanganyika, ». Dans ce même programme financé par le FAO, il ajoute que la zone tampon du ruisseau Nyabugiga, dans la localité de Ruziba, a été également reboisée.
Ainsi, M. Ndabagoye informe que grâce à l’appui de la FAO, les pépinières ont été préparées dans les six quartiers que compte la commune Muha avec plus de vingt-mille 20 000 plants d’arbres variés dans chaque pépinière. Il apprécie le fait que les gens se sont mobilisés à travers les travaux de développement communautaire dans le but de participer à la protection de l’environnement.
Toutefois, il déplore que, malgré sa participation dans la plantation d’arbres, la population ne s’est jamais appropriée du suivi des plants dans certains coins. « Certains plants ont été arrachés par des gens mal intentionnés ou détruits par le bétail. Pour dire qu’il n’y a pas eu de suivi », déplore-t-il.
L’OBPE assure seulement le suivi technique
De son côté, le point focal de l’OBPE en commune Muha, Epimaque Nkunzimana, dit qu’à travers le programme « Ewe Burundi urambaye », au niveau de la commune Muha, les arbres plantés sont principalement les bambous géants ainsi que les bambous vulgaris au niveau de toutes les zones tampons des rivières et sites répertoriés par les techniciens habiletés au niveau des différentes collines menacées par les éboulements. Toujours dans le cadre des activités réalisées par l’OBPE, M. Nkuzimana souligne que sur les bords des routes on y plante des arbres variés pour soutenir le sol, mais aussi dans le cadre du projet de la mairie de Bujumbura de créer une ville verte. « Les arbres plantés sont de types manguiers, therminalia et les cedrela », informe-t-il.
Concernant la gestion de ce programme « Ewe Burundi urambaye », il informe qu’auparavant, l’OBPE assurait le suivi en rapport avec la production des plants d’arbres. « Mais, par après, on a constaté qu’il y avait une lenteur dans la mise en œuvre d’autres activités connexes. C’est pourquoi les responsables du programme ont jugé bon de prendre en main les travaux de mobilisation de la population parce que cela fait partie de notre principale mission ». Il informe que dans ces activités connexes, ils travaillent en étroite collaboration avec les responsables administratifs locaux et la population via les travaux de développement communautaire, ainsi que les différentes associations œuvrant dans le domaine de la protection de l’environnement. M. Nkunzimana affirme que l’OBPE est en plus chargé de donner des orientations surtout dans la détermination des principaux sites qui nécessitent le reboisement.
Comprendre les avantages de la protection de l’environnement
A la question de savoir les principaux défis liés à la réalisation du programme « Ewe Burundi urambaye », M. Nkunzimana dit que des gens de mauvaise foi viennent arracher les arbres plantés surtout quand ces arbres sont proches de leurs parcelles ou sont plantés dans les zones tampons exploitées par la population en y exerçant certaines activités génératrices de revenus.
Selon lui, un autre défi est lié au manque de moyens suffisants pour exécuter certaines activités. « La préparation des bambous dans les pépinières ainsi que les activités de plantation dans des sites précis exigent des moyens. Cela nous semble difficile au sein de l’OBPE parce que ce programme n’est pas géré au sein de notre entité », précise M. Nkunzimana. Toutefois, il ajoute qu’il y’a des gens qui possèdent des parcelles tout près des rivières et veulent toujours les étendre illégalement. D’autres cultivent différentes sortes de plantes dans les zones tampons. « Ces deux catégories ne veulent surtout pas que ces zones puissent être reboisées, et sont les premiers à arracher tous les arbres plantés dans ces localités».
Des sanctions disciplinaires sont prévues dans le code forestier
Notre interlocuteur fait savoir que la loi prévoit des sanctions pour toutes ces personnes qui détruisent volontairement ou pas la nature. « Dans son article 201, le code forestier stipule qu’une personne qui coupe un arbre volontairement ou inconsciemment est punie d’une servitude pénale d’un mois à une année avec une amande d’une double valeur des choses endommagées. Quant à l’article 122 de ce même code, il vient pour compléter et appuyer ce dernier en stipulant qu’il est strictement interdit de couper un arbre sans permission sauf celui qui se trouve dans ta propre parcelle ».
A la question de savoir l’effectif d’arbres plantés pour la campagne sylvicole 2023-2024, M. Nkunzimana informe que dans le programme «Ewe Burundi Urambaye» et dans le programme national de reboisement (PNR) appuyé souvent par le FAO, plus de quatre-vingt trois mille 83 000 plants d’arbres ont été plantés dans les différents sites de la commune Muha. Quant à la campagne sylvicole de 2024-2025, il signale que dans commune Muha les activités de préparation des plants d’arbres dans les pépinières sont en cours et que plus de soixante mille plants de bambous géants, berges et royaux seront plantés dans les différents sites identifiés durant cette campagne.
Département de la Documentation
Service rédaction Avit Ndayiragije