Le handisport est un sport dont les règles ont été réaménagées pour qu’il puisse être pratiqué par des personnes ayant un handicap physique ou sensoriel. Ce sont des sports existants mais, il y a ceux qui ont été créés spécifiquement pour des personnes vivant avec handicap notamment les défiances visuelles (goalball). Il est géré par le Comité national paralympique. Cela ressort d’un entretien du jeudi 13 juin 2024 avec le président du Comité paralympique du Burundi, Eugène Nsabayezu dans lequel il apprécie la situation actuelle du handisport même si un appui de toute sorte s’avère nécessaire.
« Nous sommes en train de faire des réaménagements au sein de notre comité national paralympique pour qu’on puisse s’adapter à la nouvelle loi sur le sport au Burundi qui exige que le Comité paralympique soit constitué par des fédérations sportives. Nous avons déjà commencé avec cinq fédérations dont la Fédération de football des amputés qui est déjà agréée, la Fédération de para-athlétisme, la Fédération de tennis de table, la fédération des sports des personnes ayant un handicap visuel, la Fédération de sitting volleyball et la Fédération de judo. Les autres fédérations sont en train de chercher des documents pour qu’ils puissent travailler légalement. Nous nous préparons pour participer aux Jeux paralympiques de Paris 2024 qui auront lieu du 28 août au 8 septembre 2024 et trois athlètes dont deux garçons (Rémy Nikobamye et Jean Baptiste Alaize) et une fille (Adeline Mushiranzigo) vont représenter le Burundi dans ces jeux », a indiqué M. Nsabayezu.
Il a informé que le comité paralympique est en contact avec les responsables de la zone III du basketball sur chaise roulante pour qu’on puisse créer aussi une Fédération burundaise de basketball sur chaise roulante. « Nos athlètes ont déjà participé dans les jeux de classification de recherche des minimas qui ont eu lieu au mois d’avril au Maroc. Je ne peux pas ne pas signaler la participation de l’équipe nationale de football des amputés au championnat d’Afrique de football des amputés qui a eu lieu du 18 au 28 mai 2024 en Egypte. Nous n’avons pas gagné la compétition mais, quand-même nos jeunes joueurs ont pu acquérir une expérience qui va leur permettre de bien préparer les prochaines compétitions », a-t-il expliqué en ajoutant qu’après seulement une année d’expérience, ces jeunes burundais ont été appréciés par les organisateurs et nous espérons que l’organisation au niveau africain va appuyer le football des amputés burundais pour qu’il puisse se développer davantage. Il a suggéré qu’il y ait la collaboration entre les disciplines paralympiques et celles, olympiques pour développer davantage le sport inclusif.
Le manque d’infrastructures, un des défis majeurs
Parmi les défis auxquels le handisport fait face, M. Nsabayezu a évoqué la mentalité de ceux qui pensent que les personnes vivant avec handicap ne peuvent pas représenter le pays et faire retentir l’hymne national à l’étranger. «Cette mentalité doit changer surtout chez ces personnes qui donnent des sponsors. Il faut que les bailleurs sponsorisent des projets allant dans le sens de la promotion du sport des personnes vivant avec handicap parce que le sport chez nous, c’est un outil de promotion d’une société inclusive, plus juste et plus équitable », a-t-il dit en interpellant aux amateurs des sports à ne plus mépriser le sport des personnes vivant avec handicap et d’aller assister aux compétitions, etc.
Un autre défi que le président du Comité national paralympique a relevé est le manque de moyens financiers permanents. Mais, il salue l’implication de certains sponsors notamment le ministère en charge des sports qui assure la prise en en charge des athlètes lorsqu’il s’agit des sorties pour les compétitions internationales mais aussi d’autres partenaires comme les ambassades de France et des Etats-Unis qui ne cessent d’appuyer les activités du Comité paralympique du Burundi. « Nous faisons face au manque de terrains qui remplissent les normes, le manque d’équipements suffisants et l’insuffisante des cadres techniques et administratifs qualifiés en matière de handisport », a-t-il déploré.
Investir dans le handisport
Il a terminé en demandant au gouvernement et à tout un chacun d’investir dans le sport des personnes vivant avec handicap en appuyant le comité paralympique à organiser beaucoup de compétitions pour réportorier des athlètes. « Cela permet aux athlètes de bien se comporter dans les compétitions internationales et d’améliorer leurs conditions de vie », a-t-il conclu.
Olivier Nishirimbere