La Commission nationale indépendante des droits de l’Homme a organisé une soirée culturelle, le 9 août 2021 à Bujumbura, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des peuples autochtones. Un appel a été lancé à ces derniers de sortir de leur cage.
«Ne laisser personne de côté : les peuples autochtones et l’appel d’un nouveau contrat social». Pour organiser la soirée culturelle, la CNIDH s’est inspirée de ce thème international qui est un appel à la mobilisation de toutes les forces vives de la nation, à évaluer la situation actuelle de la vie des peuples autochtones. La soirée a été marquée par des discours, un exposé, quelques numéros culturels etc.
Promouvoir un développement inclusif
Le ministre en charge de la solidarité nationale, Imelde Sabushimike fait noter qu’au Burundi, les peuples autochtones sont les Batwa. C’est pour cette raison que le thème national retenu pour la journée est «Dutsimbataze umuco mwiza w’itunganywa ry’imigambi y’iterambere ry’ubutunzi n’imibano ridasiga inyuma Abatwa, ce qui suppose le développement inclusif». Elle précise que c’est dans ce cadre que le gouvernement du Burundi n’a cessé de fournir des efforts pour promouvoir les droits des peuples autochtones. «Des projets des organisations internationales ont été orientés en faveur des peuples autochtones notamment par octroi des parcelles dans les villages de paix, l’octroi des animaux d’élevage aux différents ménages, des formations en matière de poterie moderne, l’intégration des Batwa parmi les bénéficiaires du projet des filets sociaux Merankabandi, le projet Kira de la Banque mondiale, etc» salue la ministre Sabushimike.
Elle se réjouit que certains projets se sont focalisés sur les peuples autochtones en poursuivant l’objectif de la réduction de la pauvreté et la promotion d’un développement qui respecte pleinement la dignité, les droits de la personne et les systèmes économiques des populations autochtones. Elle salue également les initiatives des peuples autochtones notamment la conscientisation sur l’importance d’aller à l’école et même de s’engager en politique, la création des associations de défense des droits des peuples autochtones et le renforcement de leurs capacités.
Beaucoup reste à faire
Le président de la CNIDH, Sixte Vigny Nimuraba déplore le fait que la vie des peuples autochtones s’est dégradée davantage avec l’intensification agricole qui a conduit à la réduction des espaces forestiers. « Il reste une réalité au Burundi que les peuples autochtones ne possèdent pas, pour certains, de terres cultivables. Même ceux qui ont de petits lopins de terre manquent souvent de semences, faute de moyens financiers pour en acheter», dit Dr. Nimuraba. Il précise que la CNIDH est convaincue que dans la lutte pour les droits des peuples autochtones, ces derniers doivent eux-mêmes sortir de leur cage et travailler durement, s’organiser dans les associations de développement et surtout s’associer au reste de la population du pays pour ne pas élargir davantage le fossé de la discrimination. D’autres intervenants, à savoir Vital Bambanze et Libérate Nicayenzi, ont montré qu’il y a quelques acquis en matière des droits des peuples autochtones au Burundi, mais que beaucoup reste à faire.
La journée internationale des peuples autochtone a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies, le 23 décembre 1994, dans sa résolution A/RES/49/2014.
Grâce-Divine Gahimbare