
Les personnes atteintes d'albinisme constituent une catégorie des personnes vulnérables, stigmatisées et marginalisées en raison de leur différence
Sous le thème : «Tous ensemble, protégeons les droits des albinos», la CNIDH avec l’appui de la Suisse organise, du 7 au 8 décembre 2022 à Ruyigi, un atelier de plaidoyer sur les droits des albinos à l’endroit de différents intervenants impliqués dans la protection de ces derniers.
Consolate Habimana, vice-présidente de la CNIDH, a fait savoir, dans son discours d’ouverture de l’atelier, que les personnes atteintes d’albinisme constituent une catégorie de personnes vulnérables, stigmatisées et marginalisées en raison de leur différence. «Les mentalités rétrogrades, l’obscurantisme fondé sur des croyances superstitieuses génèrent de véritables risques d’atteinte à leur intégrité physique et même à leur vie. Il en résulte une discrimination, une exclusion et une violence indicibles dont le corolaire et le cortège de malheurs sur le cou des albinos allant jusqu’au crime odieux et assassinats macabres,»a-t-elle ajouté. Pour ce faire , que ce soit au Burundi tout comme dans la région des Grands lacs, ces personnes sont dans le besoin d’une protection assurée par les Etats et les communautés pour vivre dans la sérénité, accéder à l’éducation de qualité et aux ressources nécessaires dans le but d’améliorer leurs conditions de vie.
Mme. Habimana a également signalé que face aux différents défis auxquels sont confrontés les albinos, la CNIDH a organisé ladite séance à l’intention de différents intervenants dans ce domaine en vue de contribuer à l’amélioration de la protection de leurs droits au Burundi.
Les personnes atteintes d’albinisme font face à différents défis
Anicet Bangirinama, représentant légal de l’association Albinos sans frontière (ASF), a, quant à lui, signalé que les albinos constituent une famille grandissante car ils naissent tous les jours. Actuellement au Burundi, a-t-il précisé, les albinos s’évaluent à 1 240 qui sont répartis dans les différentes catégories socio-professionnelles. Pourtant, ces derniers subissent différentes difficultés dans leurs communautés. Il a cité, entre autres, la discrimination d’une manière générale à partir de leur famille d’origine ; les menace des maladies de cancer de la peau dues aux rayons solaires par manque de moyens de protection efficace ; l’accès difficile au milieu scolaire ou l’abandon scolaire pour certains; le non accès à l’emploi même si certains d’entre eux détiennent des compétences techniques professionnelles, ce qui accentue davantage leur vulnérabilité ; ainsi que le manque de représentativité dans les organes de prise de décisions. M. Bangirinama souhaite l’implication de tout un chacun dans le plaidoyer en leur faveur afin que leurs conditions de vie soient améliorées.
Au cours de cette séance de deux jours, quatre thèmes ont été prévus en vue d’éclairer les échanges et les débats. C’est notamment, l’état des lieux de la protection des albinos au Burundi; les défis liés à la santé précaire des personnes atteintes d’albinisme; le mécanisme juridique et institutionnel de la protection des albinos ainsi que les missions et pouvoirs de la CNIDH.
Claude Hakizimana