Avec l’appui de l’Union européenne, la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme (CNIDH), a organisé, le jeudi 13 juillet 2023 en province de Gitega, un atelier de renforcement des capacités des professionnels des médias en droits de l’Homme. Parmi les thèmes exploités lors de cet atelier, il y a les principes fondamentaux des droits de l’Homme ainsi que la responsabilité des médias dans la sauvegarde des droits fondamentaux de l’enfant.
Au cours de son exposé, le présentateur et président de la sous-commission promotion au sein de la CNIDH, Jacques Nshimirimana a d’abord défini les droits de l’Homme comme étant un ensemble cohérent des principes juridiques fondamentaux qui s’appliquent partout dans le monde tant aux individus qu’aux peuples et qui ont pour but de protéger la dignité de la personne humaine. Il a ajouté que les droits de l’Homme sont un ensemble des droits subjectifs qui protègent les valeurs humaines à la fois la liberté de l’Homme, l’égalité et la dignité.
Parlant des principes fondamentaux, le présentateur a indiqué que les droits de l’Homme sont inaliénables, universels, interdépendants et indivisibles. Il a précisé que les droits de l’Homme ne doivent faire l’objet d’aucune discrimination. M. Nshimirimana a aussi expliqué que ces trois valeurs, c’est-à-dire l’égalité, la liberté et la dignité sont les fondements des droits de l’Homme.
Des obligations de l’Etat
Selon M.Nshimirimana, l’Etat a des obligations pour mettre en œuvre les droits de l’Homme au Burundi. Parmi ces obligations, il a cité l’obligation de respecter l’exercice des droits de l’Homme sans les nier ou les restreindre. Il a cité aussi l’obligation de protéger. A ce point, il a expliqué que l’Etat doit protéger les personnes et les groupes contre les violations des droits de l’Homme par les mesures d’ordre légal.
Il a enfin signalé que les droits de l’Homme trouvent leurs sources dans la Charte des Nations unies, dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme, dans les Traités et les Conventions ainsi que dans les organes de la Charte.
Eviter de diffuser des informations qui nuisent au bien-être de l’enfant
L’autre thème abordé, figure la responsabilité des médias dans la sauvegarde des droits fondamentaux des enfants. Selon Vincent Tuhabonye de la fondation Terre des Hommes, les médias doivent éviter de diffuser des informations qui peuvent nuire au bien-être de l’enfant.
« L’enfant est tout être humain de moins de 18 ans sauf si la loi nationale accorde la majorité plus tôt », a éclairci M. Tuhabonye. Il a fait savoir que les droits de l’enfant découlent de 4 principes fondamentaux, à savoir la non-discrimination, la survie et le développement, l’intérêt supérieur de l’enfant ainsi que la participation. Selon lui, tous les enfants doivent jouir des mêmes droits sans considération de sexe, de religion, etc. En outre, les besoins de l’enfant doivent être satisfaits pour promouvoir son développement harmonieux. Le bien-être de l’enfant dans les décisions prises et les avis des enfants pour les décisions qui les concernent doivent être tenus en compte pour sauvegarder le droit de l’enfant. Ainsi, a-t-il dit, les différentes organisations devraient s’approprier de la sauvegarde de l’enfant, c’est-à-dire qu’elles devraient s’assurer que leur personnel, leurs activités et leurs programmes ne portent pas atteinte aux droits des enfants. Cela permettrait, selon lui, de veiller à ce que les enfants ne soient pas exposés à des risques de préjudices et d’abus.
Diffuser des informations ayant un rôle pédagogique
M. Tuhabonye a signalé que les médias doivent diffuser des informations qui ne nuisent pas au bien-être de l’enfant. Selon lui, les médias devraient veiller à ce que les informations données aient un rôle pédagogique à travers la sensibilisation sur les droits des enfants à l’intention de ceux qui commettent des violences infantiles sans le savoir. Les médias doivent également briser le silence en signalant toute forme de violence chez l’enfant et encourager les victimes dans les procédures réparatrices. Il a, à cet effet, interpellé les médias à insérer dans leurs programmes, les émissions illustrant les formes de maltraitance et montrant comment les traiter.
Quelques pratiques sont à éviter
M. Tuhabonye n’a pas manqué de faire un clin d’œil aux différents médias œuvrant au Burundi. Il a précisé que les médias ne sont pas autorisés à prendre la photo d’un enfant et de la publier sans l’accord de son parent ou de son tuteur. Les médias doivent aussi éviter de raconter le récit d’un enfant vulnérable pour qu’il ne se sente pas traumatisé dans son avenir. En outre, les médias doivent éviter le sensationnel en ne dramatisant pas l’information donnée. Dans la mesure du possible, a-t-il conclu, les médias devraient être confidentiels dans la livraison des informations en rapport avec les violences faites aux enfants.
Tharcisse Sibonkomezi
Olivier Nishirimbere