
Mme Nahimana explique qu'au moment où le pays évolue vers la période préélectorale pour les échéances de 2025 , il est grand temps de commencer à arrondir les angles et s'y préparer par des formations à l'endroit des media (Photo Eric Sabumukama)
Le Conseil national de la communication (CNC) a organisé, le jeudi 18 janvier 2024 à Gitega, un atelier d’échange sur la professionnalisation des rédacteurs en chefs et des responsables des services des programmes dans les médias. Comme l’a indiqué Vestine Nahimana, présidente du CNC. Les erreurs professionnelles: leurs causes et pistes de, est le thème qui a fait objet d’échange. Les participants ont également échangé sur la collaboration de l’Organe d’autorégulation (OPB) avec les médias pour imposer les règles déontologiques du métier de journalisme.
Dans son discours d’ouverture, la présidente du CNC, Vestine Nahimana, a précisé que cet atelier de renforcement des capacités allait se focaliser sur les responsables des services des programmes et des rédactions , une frange du personnel du secteur qui travaille sous stress et qui doit, chaque fois, répondre en premier , quand il est question de rendre des comptes par rapport aux dérapages commis par les journalistes sous leur charge . C’était donc une occasion de s’exprimer sur leur fonction et les contraintes, remarquer que les experts sont là pour y remédier. Au moment où le pays évolue doucement, mais sûrement, vers la période préélectorale pour les échéances de 2025 , poursuit Mme Nahimana, il est grand temps qu’on commence déjà à arrondir les angles et s’y préparer par des formations comme celles – ci . Ainsi, elle a invité les participants à aller partager les connaissances acquises avec les collègues dans leurs rédactions respectives.
Des présentations en rapport avec l’objet de l’atelier
Lors de cet atelier, deux présentations ont été faites. La première était centrée sur «Les erreurs professionnelles : causes et pistes de solutions». Cette dernière a été exposée par l’expert Jacques Bukuru. Celui-ci a indiqué que lors de la 3e édition des états généraux de la communication et des médias tenue à Gitega vers la fin de l’année 2022, on a eu à souligner que les médias se sont positionnés par rapport aux grands événements qui ont marqué les dix dernières années. Et parmi les causes de cette prise de position des journalistes, M. Bukuru a cité, entre autres, l’ingérence des propriétaires des médias qui peuvent donner des orientations dans le traitement des informations, l’autocensure de la part de ces propriétaires des médias, les croyances des journalistes, la corruption dans les médias, les relations entre les journalistes et les sources d’information, la vérification des faits et l’intimidation. Comme voie de sortie, l’expert Bukuru a proposé trois solutions à savoir: jouer correctement sa responsabilité sociale, c’est-à-dire que le journaliste ne mérite jamais un caractère d’intérêt catégoriel, sectoriel, individuel ou partisan. La deuxième voie de sortie est l’interaction où le journaliste est tenu à donner la parole au public car, cela est un moyen de recherche de la vérité. La troisième voie de sortie est le respect des conditions du journalisme à savoir l’impartialité, l’exactitude et la responsabilité.
Autoréguler les fautes et les manquements professionnels, but ultime de l’OPB
La deuxième présentation s’est articulée sur l’autorégulation des médias et a été faite par l’expert en même temps Directeur général des Publications de presse burundaise Louis Kamwenubusa. Celui-ci a distingué l’autorégulation de la régulation des médias. Il a rappelé que le but ultime de l’OPB (Observatoire de la presse burundais) est d’autoréguler les fautes et les manquements professionnels commis par les médias avant que le CNC n’intervienne car, ce dernier a les prérogatives de sanctionner. L’OPB collabore avec le CNC pour atténuer le choc. Il a aussi rappelé que la mission des médias est de dire rien que la vérité dans les productions médiatiques. Les journalistes travaillent sous l’autorité des chefs de programme et rédacteur en chef car, le rédacteur en chef n’est que le manager. Il a terminé en conseillant les journalistes à éviter de faire les publicités dans leurs productions sauf ceux qui en sont concernés.
Eric Sabumukama