Par le biais de l’ambassade de la République populaire de Chine au Burundi, deux journalistes burundais, lauréats du prix médias 2023, ont été invités à participer au séminaire des pays de la « Ceinture et de la Route », qui s’est déroulé à l’Université normale de Zhejiang, en Chine. Du 18 au 31 juillet 20223, les journalistes venus de quatorze pays du monde ont suivi avec une attention particulière divers thématiques. Il a été une occasion de visiter différents sites touristiques pour apprendre leurs fonctionnements. Dans cet article, nous allons revenir sur des leçons apprises et qui peuvent inspirer les Burundais dans leur combat pour atteindre un développement durable, profitable à tous.
Le gouvernement du Burundi s’active pour mettre en œuvre la vision du président de la République selon laquelle le Burundi sera un pays émergent en 2040 et développé en 2060. En matière de développement, la Chine a connu un passé presque similaire à celui du Burundi. Comme l’a écrit Françoise Lemoine dans son œuvre intitulé « Etudes 2005/6 Tome 402 » ; avant le 19è siècle, alors que l’Europe entrait dans une ère de développement économique, la Chine entrait dans une phase de stagnation puis de déclin. Actuellement, il y a plus de vingt-cinq ans la Chine connaît une croissance économique rapide de l’ordre de 9 % par an, selon les sources officielles. « Les ressorts de cette croissance sont, d’une part, des réformes économiques internes très progressives et pragmatiques qui ont d’une part décollectivisé l’agriculture, puis fait place aux mécanismes de marché et aux initiatives décentralisées dans le reste de l’économie. D’autre part, il y a lieu de signaler une politique d’ouverture à l’extérieur qui a délibérément tiré parti de la globalisation. A cet égard, la situation géographique de la Chine, dans la région du monde qui connaît le plus grand dynamisme économique, a été un atout décisif », écrit Françoise Lemoine.
Un esprit patriotique, un sens d’organisation et le développement des infrastructures
Le peuple chinois a un esprit patriotique très enraciné à tel point que chaque ordre du chef est exécuté sans arrière pensée. « Les Chinois n’aiment pas l’échec », révèle Yu Tao professeur à l’Université normale de Zhejiang dans une discussion sur le développement de la Chine. A chaque activité organisée, les Chinois font tout pour éviter l’échec. Pour y arriver, chacun est placé selon ses compétences. Il accomplit alors sa tâche avec dévouement. Le respect de l’heure est plus qu’une coutume et peut être considéré comme le sang qui circule dans les veines. Toute activité suit un chronogramme bien détaillé et le respect du timing en est une exigence. Chacun, avec son agenda journalier, doit faire tout ce qu’il peut, usant de tous les moyens à sa disposition, afin d’atteindre le maximum des résultats possibles.
Les infrastructures étant un support important pour son développement, la Chine accélère sa politique de construction de nouvelles infrastructures, dotées d’une technologie de pointe. Partout, il s’observe une multiplication et exécution des projets pharaoniques. Des routes en constructions et des plans de gratte-ciel identiques ayant chacun plus de 50 niveaux selon le plan d’urbanisation font penser au lendemain meilleur de ce pays. A part les technologies de l’information et de la communication très avancées, le développement des infrastructures terrestres et maritimes associé au tourisme génèrent beaucoup de recettes.
Les Chinois savent comment transformer un défi en une opportunité. Chaque parent fait visiter son enfant aux différents sites touristiques, pour lui permettre de grandir avec des connaissances de l’histoire de son pays. De ce fait, chaque jour, des flux de touristes se dirigent vers différents sites touristiques tels que Le lac de l’ouest, au musée « Dapan Mountain», ainsi que celui des ruines archéologiques de la ville de Liangzhou et ailleurs.
« Les médias doivent prendre la responsabilité de guider le public »
Pour le professeur Tian Zhongchu dans son exposé sur les médias de masse et changements sociaux dans la Chine contemporaine, une économie dynamique exigeait le flux d’information. Sur ce, M. Zhongchu a abondé dans le même sens que Chen Jianfei, directeur adjoint du Centre des médias d’actualité de Jinhua. Selon Chen Jianfei, les médias ont joué et jouent actuellement un grand rôle dans le combat vers un développement effectif de la Chine. « Les médias doivent prendre la responsabilité de guider le public à distinguer le bien du mal et l’inspirer à être positif et vertueux ». Pour lui, les médias doivent être guidés par cinq principes de fonctionnement à savoir l’orientation de l’opinion publique, la priorité aux médias mobiles, le contenu en tant que roi, la quête d’innovation et l’application des technologies.
Zhongchu a aussi indiqué que depuis 1978, la réforme et l’ouverture ont été initiées par la Chine. « La réforme et l’ouverture de la Chine sont devenues la politique fondamentale de l’État et ont permis de passer à la politique du développement économique spectaculaire. La réforme consiste à changer le mode d’économie planifiée en mode intégré et l’économie planifiée à l’économie de marché ».
Pour lui, l’ouverture signifie l’introduction de ressources étrangères pour renforcer l’économie chinoise. Et de conclure que la circulation de l’information a favorisé la vitalité économique. « Les médias influencent la vie sociale ».
Moïse Nkurunziza