Dans le cadre de la campagne de seize jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, Dr Scholastique Rubarika qui travaille au centre Seruka indique que l’analyse des données statistiques du centre met en évidence des progrès et des défis persistants en matière des VSBG (Violences sexuelles basées sur le genre). C’était lors d’un exposé organisé par le centre Seruka le mardi 2 décembre 2025 à Bujumbura.

Dr Scholastique Rubarika indique que les chiffres de ces violences ne reflètent pas tout à fait la réalité à cause du silence toujours persistant chez certaines victimes. Dr. Rubarika ajoute que les violences numériques qui émergent actuellement doivent faire l’ objet de lutte en vue de les éradiquer. Tout comme les violences évoluent, les réponses doivent aussi évoluer.
Mme Rubarika précise qu’au cours de la période 2020-2025, le centre Seruka a enregistré 5 977 survivants des VSBG (5 313 cas de viol, 663 cas d’autres formes de violences), 94% de sexe féminin, 6% de sexe masculin, 4 173 survivants sont de moins de 18ans soit 78,5%, 246 grossesses issus du viol des moins de 18 ans), entre 5 et 10 cas par mois en moyenne ont subi des violences numériques.
En outre, aussi que beaucoup de mineurs subissent des violences via les réseaux sociaux. Des situations particulières comme chômage, problème de déplacement, parents qui laissent les enfants aux tuteurs pour travailler à l’étranger favorisent des violences, les auteurs en profitent.
Par ailleurs, la prise en charge efficace des survivants doit être holistique et les 48 heures sont décisives pour la prévention du VIH/Sida, grossesses, infections. Un accompagnent psychologique à long terme permet de réduire les conséquences et restaure le bien être mental de la survivante. Les survivants se découragent quant aux procédures juridiques (peur, honte, manque de preuves, peur des représailles, frais relatifs) ,a-t-elle insisté.
Dr Scholastique Rubarika évoque aussi que les crises humanitaires aggravent les VSBG. Une formation continue des prestataires est indispensable pour une prise en charge de qualité des survivants. L’implication des hommes est aussi un élément clé dans la lutte contre les VSBG.
Fidèle Hatangimana
