Le Premier ministre du Burundi, Gervais Ndirakobuca a rehaussé de sa présence, le 6 août 2024 à Bujumbura, les cérémonies marquant la célébration de la Journée internationale de la lutte contre la traite des êtres humains, organisée par la commission nationale en charge de la prévention et la répression de la traite des personnes. Cette journée est normalement célébrée le 30 juillet de chaque année.
La lutte contre la traite n’est pas une affaire individuelle, bien au contraire, c’est une affaire collective, a laissé entendre le chef du gouvernement burundais, lors de la célébration de la Journée internationale de la lutte contre la traite des êtres humains, organisée par la Commission de concertation et de suivi sur la prévention et la répression de la traite des personnes (CCSPRTP), sous la Primature.
Il a signalé que c’est un phénomène multiforme et complexe qui continue à se répandre à l’intérieur et au-delà des frontières. « Au Burundi, ce phénomène est une réalité dont les vulnérabilités sont exacerbées par les urgences climatiques récurrentes qui touchent le pays, en particulier les catastrophes soudaines telles que les inondations et glissements de terrain qui entraînent des déplacements et par conséquent les pandémies et les difficultés économiques », a indiqué M. Ndirakobuca.
Le thème de l’année est « ne laissez aucun enfant de côté dans la lutte contre la traite des êtres humains ». Pour le Premier ministre, ce thème cadre avec la volonté du président de la République, champion de l’Agenda Jeunes, paix et sécurité de l’Union africaine, grâce à ses efforts dans l’inclusion des jeunes qui veut faire de la jeunesse un moteur de développement du Burundi.
Une recherche sur la traite des personnes souhaitée pour avoir des données fiables
Selon M. Ndirakobuca, pour lutter efficacement contre la traite des enfants, il faut disposer des données actualisées fiables, afin d’ancrer empiriquement les politiques et programmes du gouvernement. Mais, il s’observe des difficultés d’atteindre les enfants victimes de la traite suite aux données d’exploitation limitées. « Il est souhaitable qu’il soit organisé une recherche sur la traite des personnes au Burundi qui met en évidence les données de la traite dans toutes ses formes, ce qui permettrait au gouvernement de connaître les vulnérabilités et les tendances de la traite en général et celle des enfants en particulier », a souligné M. Ndirakobuca, tout en saluant les avancées déjà atteintes, qui ont classé le Burundi, pour la 3e fois, au tiers 2 dans la lutte contre la traite des personnes.
Il a ainsi appelé tous les partenaires, chacun en ce qui le concerne, à redoubler d’efforts, pour appuyer la commission nationale dans la mise en œuvre de ses actions planifiées, visant la lutte contre ce phénomène.
Le président de la commission nationale en charge de la lutte contre la traite des êtres humains, Epitace Masumbuko, a qualifié ce phénomène d’un crime ayant des conséquences très douloureuses à l’endroit des victims, provoquant des séquelles durant leur vie. ” La traite des êtres humains est un crime épouvantable. C’est une énorme source de souffrance humaine”, a-t-il précisé.
Les défis socio-économiques, parmi les causes
A cette occasion, la coordinatrice résidente du Système des Nations unies au Burundi, Violet Kakyomya, dans son discours, a souligné que les défis socio-économiques exacerbés par les effets du changement climatique, laissent de nombreux jeunes sans accès suffisants aux services de protection et d’opportunités d’emploi. Cela les expose ainsi à un risque croissant d’exploitation sexuelle, de mendicité ou de travail forcé dans le pays où dans les pays voisins. Toutefois, elle a salué les résultats des efforts conjoints déjà déployés dans cette lutte.
A l’entame de cette activité, un film des réalisations de la commission nationale en charge de la lutte contre la traite des personnes en collaboration avec ses partenaires de 2019 à 2024 sous financement de l’USAID a été projeté. Aussi, un panel de discussion sur le progrès de la lutte contre la traite des personnes a été animé.
Claude Hakizimana