«Améliorer la production agricole nécessite une approche intégrée, combinant l’amélioration de la fertilité des sols, adoption de techniques agricoles modernes. Tous ces stratégies doivent prendre en compte les réalités socio-économiques, environnementales et technologiques du pays». L’agronome communal de la commune Rutana, Jean Claude Ndayishimiye, l’a fait savoir, le lundi 7 juillet 2025 dans un entretien qu’il a accordé au journal «Le Renouveau du Burundi».

(Photo : Mynka Careille Iriho/stagiaire)
Selon M. Ndayishimiye, il faut renforcer les infrastructures agricoles en développant des systèmes d’irrigation pour réduire la dépendance aux pluies. Une formation et sensibilisation des agriculteurs est de rigueur en offrant une éducation sur les pratiques agricoles modernes et la gestion des cultures. L’utilisation des méthodes durables et respectueuses de l’environnement est nécessaire. Telles sont les stratégies à mettre en œuvre pour augmenter la production agricole.
Il indique que l’utilisation des semences résistantes aux maladies, adaptées aux conditions locales et assurer un accès abordable à des intrants essentiels pour optimiser la production est une condition incontournable. Telles sont les stratégies à mettre en œuvre pour augmenter la production agricole.
M. Ndayishimiye encourage les partenariats entre les agriculteurs et les centres de recherche pour développer les pratiques adaptées.
Il leur conseille d’employer les méthodes de gestion durable des ressources en eau pour préserver les écosystèmes. Il faut aussi, ajoute-t’il, promouvoir des projets qui allient l’agriculture et protection de l’environnement.
Témoignage de Jean-Bosco Nduwimana, agriculteur à Rutana
« Je m’appelle Jean-Bosco Nduwimana, je suis agriculteur depuis plus de 20 ans à Rutana. Ces dernières années, j’ai compris que pour nourrir ma famille et vendre davantage, il fallait changer mes méthodes. Voici quelques stratégies que j’ai adoptées pour améliorer ma production. D’abord, j’ai commencé à utiliser des semences améliorées. Grâce aux formations offertes par la coopérative locale, j’ai appris à choisir les variétés qui résistent mieux aux maladies et qui donnent plus de rendement. Par exemple, pour le maïs et le haricot, j’utilise maintenant des semences certifiées. Ensuite, j’ai adopté la culture des haies antiérosives pour mieux lutter contre l’érosion sur mes collines de culture agricole. Cela m’a permis de mieux conserver l’humidité et la fertilité du sol. J’utilise aussi du fumier organique et du compost que je prépare moi-même, car les engrais chimiques coûtent cher. Une autre stratégie, c’est l’association culturale. Je plante le maïs avec des haricots ou le manioc avec des arachides. Cela améliore le sol naturellement et je récolte plus de produits sur une même parcelle. Enfin, j’ai rejoint une coopérative. Ensemble, nous avons accès plus facilement aux intrants agricoles, aux formations et même aux crédits. On vend aussi nos récoltes en groupe, ce qui nous donne un meilleur prix. Grâce à toutes ces pratiques, j’ai presque doublé ma production en cinq ans. Je suis fier de voir que mes enfants mangent mieux, vont à l’école, et que ma famille vit plus dignement. »
La mise en place des réseaux d’irrigation
Pour M. Ndayishimiye, le Burundi regorge beaucoup d’eau et cela constitue le potentiel pour l’agriculture. Et pour en profiter, il indique que la mise en place des réseaux d’irrigation s’avère nécessaire.
« Il faut aussi un système de collecte et de valorisation des eaux de pluie pour s’adapter aux changements climatiques», conseille-t-il. Il a conclu qu’au delà du sol et de l’eau, le fumier est à la base de l’amélioration de la production agricole et joue un rôle non négligeable dans la correction de l’acidité et de la toxicité du sol.
Mynka Careille Iriho (Stagiaire)