
Le gouverneur de la province de Bubanza invite la population à être toujours vigilante pour veiller à la sécurité
Depuis un bon bout de temps, la situation sécuritaire est bonne au Burundi, malgré quelques cas d’insécurité ici et là dans le pays. Les causes sont les conflits fonciers, les règlements de compte et parfois la mauvaise exécution des jugements rendus par les cours et tribunaux. Nous avons contacté le gouverneur de la province de Bubanza afin de nous en rendre compte. La sécurité y est bonne et la population vaque normalement à ses occupations quotidiennes sans aucun problème. Pour renforcer la paix et la sécurité en cette province, les responsables administratifs, à tous les niveaux, en collaboration avec la police, organisent des réunions à l’endroit des comités mixtes de sécurité et de la population pour qu’ils puissent veiller toujours à la paix et à la sécurité, comme le souligne Cléophas Nizigiyimana, gouverneur de cette province. Les uns et les autres apprécient également l’état sécuritaire actuel qui prévaut dans tout le pays et invitent la population à toujours veiller sur la sécurité même au cours de la période électorale qui s’approche.
D’après le gouverneur Nizigiyimana, la cohabitation entre les membres des partis politiques en province de Bubanza est bonne. Ils réalisent ensemble des travaux d’intérêt communautaire ; ils s’entraident mutuellement et participent ensemble dans des fêtes familiales. La population est réunie dans des coopératives, surtout les coopératives Sangwe. Actuellement, il n’existe pas de querelles entre les partisans des partis politiques. « Compte tenu des perturbations sécuritaires qui se manifestent quelques fois du côté de la frontière avec la République démocratique du Congo, la population est régulièrement sensibilisée sur l’intérêt de veiller à la paix et à la sécurité, surtout celle qui habite sur le littoral de la réserve naturelle de Rukoko », dit M. Nizigiyimana.
Le gouverneur de la province de Bubanza appelle la population à être toujours vigilante au niveau de toutes les collines et à dénoncer tout malfaiteur qui viendrait se cacher dans les ménages. La population est aussi appelée à collaborer étroitement avec les comités mixtes de sécurité ainsi que les forces de défense et de sécurité en échangeant régulièrement des informations sur la situation sécuritaire.
Des cas isolés
Nous avons recueilli les impressions des uns et des autres sur l’état des lieux de la sécurité au niveau national. Ainsi, le président et représentant légal de l’Association pour l’assistance et la formation juridiques du citoyen (AFJC Berintahe), Venuste Muyabaga, trouve que la situation sécuritaire au niveau du pays est appréciable à part quelques cas isolés. La preuve en est que la population vaque à ses activités quotidiennes tranquillement. « Des cas isolés de l’insécurité s’observent de temps en temps et sont principalement causés par l’insécurité routière et alimentaire ». Selon lui, on parle de l’insécurité alimentaire quand il s’observe une pénurie des denrées alimentaires. Par l’insécurité routière, il parle des accidents qui se produisent régulièrement dans les routes. « Donc, aujourd’hui, il n’y a pas d’insécurité liée aux assassinats ou à la guerre. Il est peut être question d’insécurité dans le sens de la vie quotidienne de la population qui manque ceci ou cela alors qu’elle devrait l’avoir», précise-t-il. Il déplore toutefois l’existence des gens qui, suite à la pauvreté et l’oisiveté, s’adonnent à des actes non contrôlés qui dérangent la population.
La cohabitation entre les jeunes affiliés aux partis politiques est bonne
Dans un passé récent, les conflits entre les membres de différents partis politiques étaient monnaie courante, surtout à l’approche de la période électorale. Cela constituait une des sources d’insécurité au sein de la population. Aujourd’hui, Venuste Muyabaga estime que tout est calme. « Si on compare les périodes pré – électorales et même post électorales des années 2005, 2010, 2015, aujourd’hui, il y a lieu de se féliciter parce qu’il y a une nette amélioration au niveau de la cohabitation entre les membres, et les jeunes en particulier, affiliés aux partis politiques », se réjouit en effet M. Muyabaga.
Il rappelle que, dans le passé, tout le monde avait peur car les gens vivaient des situations anormales. Mais, pour le moment, la cohabitation entre les partis ne dérange en aucune manière la population. « Nous souhaiterions que la situation continue à s’améliorer afin que nous arrivions aux élections de 2025 dans la quiétude où toute la population vaquera à ses activités sans aucune entrave », souhaite –t-il. Il encourage les membres des partis politiques à rester sur la même lancée, pour que le Burundi ne connaisse plus des histoires de violence avant ou après les élections. Ce qui pourra permettre la sauvegarde des acquis de la paix que connaît le Burundi aujourd’hui.
Ne pas dormir sur les lauriers et se laisser surprendre
Pour M. Muyabaga, même si la situation sécuritaire est globalement bonne au niveau du pays, on ne peut pas dormir sur ses lauriers et se laisser surprendre. Le gouvernement, la population, les organisations de la société civile, les partis politiques, tout le monde est appelé à être vigilant pour que le pas déjà franchi en matière de sécurité ne recule pas et que le Burundi puisse avancer vers l’avant.
Revenant sur la sécurité alimentaire, le président de l’AFJC Berintahe rappelle d’abord que le rôle de la société civile est d’accompagner les efforts du gouvernement et de suivre de près le bien-être de la population. « Différentes organisations de la société civile se sont orientées dans différents domaines comme l’environnement, les droits de l’Homme, le développement communautaire, la santé et bien d’autres domaines mais, elles ont un point de convergence, celui d’assurer le bien-être de la population. Donc, si une organisation réalise convenablement ses objectifs cela veut dire qu’elle aide le gouvernement et la population burundaise à vivre tranquillement et en toute sécurité», informe-t-il.
D’après notre interlocuteur, si la population vit dans la quiétude et que l’insécurité alimentaire diminue, cela contribue dans le renforcement de la sécurité. Quand les droits de l’Homme se portent bien au sein de la société, c’est qu’il n’y a pas de violation des droits humains. Il interpelle donc la société civile à bien aider ou accompagner les efforts du gouvernement pour le bien de la population burundaise et pour l’intérêt du pays.
Bien encadrer leurs militants
A propos de la prochaine période électorale, cet activiste de la société civile lance un appel aux administratifs d’être tolérants et d’éviter toute action qui peut diviser les partis politiques. Selon lui, les acteurs politiques qui vont participer aux élections doivent être traités au même pied d’égalité afin d’éviter la naissance des frustrations au niveau des formations politiques. « Cela créerait de l’insécurité parce que celui qui se sent mal compris, mal accueilli ou mal traité peut développer des comportements non favorables au bon déroulement des élections », fait-il observer.
A l’endroit des partis politiques, il leur demande de bien encadrer leurs militants ; de bien maitriser l’idéal démocratique ; de savoir que, même s’ ils sont sur le terrain, ils ne vont pas tous gagner ; qu’il y a ceux qui vont gagner et ceux qui vont perdre. « Il faut donc qu’ils se préparent tout en sachant qu’ils doivent veiller à la sécurité et au bien-être de la population », souligne-t-il. C’est le même appel du gouverneur de la province de Bubanza qui rappelle que les élections se déroulent pendant une courte période et qu’après celle-ci la vie continue. Il n’existe donc aucune raison que les gens se chamaillent ou s’entretuent à cause des élections. Il faut plutôt que les gens continuent à vivre en harmonie car après les élections, ils auront besoin les uns et les autres.
Nos interlocuteurs lancent un appel à la population de toujours vaquer à leurs activités parce que sans activité ou sans travail, elle n’aura rien pour leur survie. Il faut que la population évite tout ce qui la mettrait dans des situations inconfortables. Il faut qu’elle évite aussi tout enseignement contraire à la dignité et à la démocratie afin de ne pas plonger le pays dans l’insécurité.
Nous avons cherché le porte parole du ministère en charge de la sécurité pour qu’il s’exprime sur le sujet, mais en raison de ses multiples occupations nous ne l’avons pas trouvé. Nous continuons à le chercher.
Evelyne Niyonzima
Département de la Documentation
Service de Rédaction