La gouvernance fait référence à l’ensemble des processus de gouvernement, aux institutions et aux processus et pratiques en matière de prise de décision et de réglementation concernant les questions d’intérêt commun. La bonne gouvernance ajoute une dimension normative ou une dimension d’évaluation au processus de gouvernement. Du point de vue des droits de l’homme, elle fait avant tout référence au processus par lequel les institutions publiques conduisent des affaires publiques, gèrent des ressources publiques et garantissent la réalisation des droits de l’Homme. C’est à travers ces actions qu’elle est qualifiée de bonne ou de mauvaise gouvernance.
Bien qu’il n’existe pas de définition internationalement reconnue de ce qu’on appelle la bonne gouvernance, celle-ci peut couvrir les thèmes suivants : le plein respect des droits de l’Homme ; l’état de droit ; la participation effective ; le pluralisme politique ; la transparence et l’application du principe de responsabilité dans les procédures et dans les activités des institutions, l’accès à la connaissance, à l’information et à l’éducation ; etc. En résumé, la bonne gouvernance est liée aux processus et résultats politiques et institutionnels nécessaires pour atteindre les objectifs de développement.
La bonne gouvernance est la manière la plus souhaitable
Selon le président et représentant légal de l’Association pour assistance et formation juridique du citoyen-Berintahe (AFJC-Berintahe), Venuste Muyabaga, on peut parler de mauvaise ou de bonne gouvernance selon l’appréciation de la gouvernance.
La bonne gouvernance c’est la manière la plus souhaitable et fait référence à l’ensemble des processus du gouvernement, aux institutions et au processus de prise de décision et de règlementation concernant les questions d’intérêt commun. Si les résultats sont appréciables, on parlera de bonne gouvernance. S’ils ne sont pas appréciables, on dira qu’il y a mauvaise gouvernance ».
Parlant de la gouvernance au Burundi, depuis 2020, M. Muyabaga indique que le pas déjà franchi est satisfaisant en matière de bonne gouvernance, notamment en matière de respect des droits de l’Homme, de lutte contre la corruption, de gestion responsable des affaires publiques et des ressources publiques. « Deux ans c’est une période un peu suffisante pour pouvoir qualifier la gouvernance de bonne ou de mauvaise. Dans notre association, nous constatons avec satisfaction que pas mal d’activités ont été réalisées et que dans plusieurs domaines la gouvernance est bien assurée. Mais, ce n’est pas pour dire qu’avant 2020 la bonne gouvernance n’était pas assurée ».
C’est la même satisfaction chez le président et représentant légal de l’association Action Burundaise pour l’Afrique (ABA), Bosco Ndereyimana. Il se réjouit du fait que les autorités actuelles se sont engagées à bien gérer le pays, du moins la chose publique. « Nous voyons que ceux qui violent les lois et règles du pays sont punis. Ceux qui s’adonnent à la malversation et à la corruption sont aussi arrêtés et punis, voire destitués ».
La gouvernance va de mieux en mieux
D’après M. Muyabaga, les activités déjà réalisées en matière de bonne gouvernance ont déjà donné des fruits. « On citerait par exemple le retour massif et volontaire des réfugiés, la confiance des partenaires envers le Burundi qui se manifeste aujourd’hui, etc. Tout cela montre qu’il y a une bonne gouvernance dans le pays ».
Selon notre interlocuteur, si on voit les efforts fournis par le président de la République en matière de lutte contre la corruption, les malversations économique, les abus de pouvoir, comment il s’implique, en matière de justice pour que les jugements soient rendus dans l’équité, ses interventions positives et satisfaisantes dans différents domaines, etc, c’est pour dire que la gouvernance va de mieux en mieux. « Certes, on n’a pas le sommet où on pourra dire qu’on a atteint suffisamment une bonne gouvernance, mais nous sommes satisfaits du pas déjà franchi. Il revient aux autorités, aux associations de la société civile et à la population burundaise toute entière, de conjuguer les efforts pour renforcer davantage cette bonne gouvernance».
Mobilisation de toute la population pour le développement du pays
Au cours de notre entretien avec le représentant légal de l’ABA, Jean Bosco Ndereyimana, il s’est réjoui des activités de développement en cours dans tout le pays, surtout en matière agro-pastoral. « Au niveau de l’ABA, nous sommes très ravis de l’état d’avancement du développement du pays. Actuellement, tous les fonctionnaires de l’Etat ; les administratifs et la population entière sont mobilisés pour le développement du pays. Tout cela rentre dans la bonne gouvernance et nous en sommes ravis ».
Il interpelle ainsi les jeunes d’aujourd’hui à lutter contre la paresse, de se regrouper plutôt dans des associations et préparer des projets pour profiter des crédits octroyés par la Banque des jeunes (BIJE).
Les droits de l’Homme exigent des adaptations quotidiennement
Parlant de la notion des droits de l’Homme, M. Muyabaga souligne qu’elle est toujours complexe.« Autant la gouvernance n’a pas de sommet final, autant les droits de l’Homme n’en ont pas non plus. Il n’y a pas de point x où on pourra dire qu’il n’y a plus à faire en matière des droits de l’Homme. Ce sont des phénomènes qui exigent des améliorations ou des adaptations quotidiennes. Chaque jour apporte ses complexités en matière de respect des droits de l’Homme ».
Dans ce secteur de lutte contre les violations des droits de l’Homme, M. Muyabaga trouve que le Burundi est aujourd’hui en bonne position. Selon lui, toutes les autorités du pays sont suffisamment sensibilisées sur les effets ou impacts émanant de la violation des droits de l’Homme. «La gouvernance actuelle au Burundi a mis en place toutes les institutions et instruments légaux et nécessaires pour promouvoir les droits humains au Burundi dans tous les domaines et pour tout le monde. Il ajoute aussi que s’il y a violation, le Burundi dispose des juridictions compétentes pour corriger ou sanctionner sévèrement ceux qui violent ou contreviennent aux droits de l’Homme.
Qu’en est-il de la corruption ?
Le président et représentant légal de la FJC-Berintahe s’est aussi exprimé à propos de la lutte contre la corruption. Là aussi, il apprécie les efforts du président Ndayishimiye. « Si on essaie de voir combien le président de la République s’est impliqué dans la lutte contre la corruption en tenant compte des diverses réunions qu’il a tenues envers les fonctionnaires de l’Etat et toutes les interventions qu’il a faites et qu’il fait toujours dans le domaine judiciaire ; si nous considérons les lamentations qui se faisaient avant au sein de la population, on constate qu’aujourd’hui, il y’a un changement. Ce n’est pas encore terminé, mais quand-même nous nous dirigeons vers un pas très satisfaisant ».
Garder jalousement le pas déjà franchi
A la question de savoir ce qui doit être fait pour renforcer davantage la bonne gouvernance au Burundi, Venuste Muyabaga trouve qu’il faut d’abord que les gens comprennent que sans la bonne gouvernance, sans la paix, sans la sécurité, le pays est foutu. « Avec l’expérience du passé où nous avons vu toutes les conséquences dues à l’insécurité, à la mauvaise gouvernance, à la pauvreté, les Burundais doivent garder jalousement l’étape que nous avons déjà franchie, pour ne pas retourner en arrière. Nous venons de traverser une période dure et nous devons tout faire pour aller toujours de l’avant».
De son côté, le représentant de ABA ajoute qu’il faut aussi continuer à renforcer la cohésion sociale et que le gouvernement continue à prendre des mesures pour empêcher ou punir sévèrement les gens qui volent ou qui s’approprient des richesses publiques.
Astère Nduwamungu