De bons choix aident à stabiliser les collines, les quartiers et tout le pays.
L’élection des conseils de collines ou de quartiers, des chefs de collines ou de quartiers est déterminante pour la vie politique du Burundi. La vie politique n’étant rien d’autre que l’entente entre les humains pour vivre ensemble, les élus au niveau des collines et des quartiers sont les premiers animateurs du vivre ensemble. Pour mieux jouer ce rôle, ils doivent projeter une image d’acteurs neutres. Ils sont d’ailleurs élus à titre indép endant. La loi organique du 7 juin 2024 portant réorganisation de l’administration communale fixe les conditions d’éligibilité. Il faut « être né sur la colline ou dans le quartier ou y résider en permanence» et jouir d’une moralité et d’une intégrité irréprochables. Espérons que les électeurs ont été suffisamment lucides pour opérer des choix qui dégagent des consensus autour d’acteurs utiles aux communautés. Pour cette échéance, la campagne menée par des candidats dans certaines circonscriptions, les moyens importants qu’ils ont engagés, ont laissé planer des doutes sur les intentions de certains d’entre eux. Il est permis d’être suspicieux. Par le passé, des élus se sont transformés en moutons qui broutent collines et quartiers. Le Secrétaire général du CNDD-FDD, Réverien Ndikuriyo, vient d’ailleurs d’annoncer la mise en place prochaine sur chaque colline et quartier d’agents chargés de faire la filature d’élus qui se rendront coupables d’actes de corruption.
Les missions des chefs de collines et quartiers sont pourtant bien clairs. Le chef de colline ou de quartier est «l’animateur de la paix sociale et du développement dans sa circonscription.» En concertation avec le conseil de colline ou de quartier, le chef de colline ou de quartier a entre autres pour missions de proposer des actions de développement sur la colline ou dans le quartier, suivre la mise en œuvre du plan collinaire de développement communautaire, recueillir, résoudre ou transmettre les doléances de la population, promouvoir la sécurité, la salubrité et la tranquillité publique sur la colline ou dans le quartier…
Pour tout dire, la stabilité des collines et quartiers constituent de bons piliers de la stabilité globale du pays. Les élus doivent pour cela adopter une corpulence horizontale pour une meilleure concertation avec les habitants des collines et quartiers. Une bonne concertation favorise l’approche participative, la mobilisation des ressources en interne ou le recours aux ressources extérieures aux collines et quartiers. Les chefs de collines ou de quartiers doivent aider les leaders politiques au plus haut niveau à ne pas se noyer dans un océan d’inconnus et à être pris de court par un raz-de-marée d’évènements. Défis et solutions, c’est l’unique clef de la stabilité politique, n’en déplaisent aux partisans du machiavélisme.
Par Jacques Bukuru