
Ambassadeur Zhao Jiangping assure que la visite du président burundais en Chine contribuera au renforcement de son ambition dans la réalisation du développement national
Il y a 60 ans, en 1963, la Chine et le Burundi ont établi des relations diplomatiques. Depuis ces 60 ans, l’environnement international et la situation intérieure des deux pays ont radicalement changé. Le contenu et la forme des relations sino-burundaises ont également connu une évolution profonde, mais le principe fondamental de respect et de soutien mutuels ainsi que le concept de coopération gagnant-gagnant et de développement commun qui ont toujours guidé ces relations restent inchangés. Grâce aux soins attentifs des dirigeants de plusieurs générations des deux pays, les relations sino-burundaises se sont élevées au niveau d’une relation « de tout temps », et la coopération sino-burundaise est devenue un modèle de la coopération Sud-Sud.
Soixante années forment un cycle complet dans le calendrier traditionnel chinois. Ayant traversé un tel cycle, les relations sino-burundaises ont atteint une maturité et une solidité suffisantes. Mais la quête de l’excellence et de la perfection est sans fin. Au moment où s’ouvre un nouveau cycle, les relations sino-burundaises sont prêtes à atteindre un nouveau palier.
Un bon élan incessant
Depuis le début de cette année, la coopération et les échanges bilatéraux entre la Chine et le Burundi ont affiché un bon élan de développement. Six mois plus tard, cet élan demeure incessant.
En janvier de cette année, lorsque la Chine et le Burundi annonçaient presque simultanément l’optimisation des mesures de contrôle aux frontières liées à la pandémie de Covid-19, mes collègues de l’ambassade et moi-même recevions quotidiennement un grand nombre d’appels téléphoniques, d’e-mails et de messages de la part de nos amis burundais de tous horizons, qui ont posé presque tous la même question : « Enfin, puis-je me rendre en Chine ? » Dans le même temps, de bonnes nouvelles en provenance de la Chine affluaient en masse. De nombreux projets de coopération qui avaient dû être suspendus ou interrompus à cause de la pandémie ont été relancés ou accélérés. Des équipes chinoises d’experts, de mission d’étude, d’enquête de faisabilité de divers domaines sont arrivées successivement au Burundi, et les invitations à des forums, conférences, séminaires et formations internationaux organisés en Chine nous sont parvenues massivement.
Face à la reprise exponentielle des échanges et de la coopération bilatéraux dans tous les domaines, la charge de travail de mes collègues et de moi-même a considérablement augmenté, nous obligeant à travailler jour et nuit. Nous sommes heureux malgré la fatigue, car cela montre que trois ans de pandémie n’ont pas porté atteinte aux fondements de l’amitié sino-burundaise. Une fois la glace fondue, on peut voir en dessous l’amitié traditionnelle intense comme de la lave d’un volcan.
Une fréquence sans précédent
Pendant cette courte période d’un mois, de fin juin à fin juillet, il y a eu une interaction de haut niveau fréquente. De la fin juin au début juillet, à l’invitation de la Fédération nationale des femmes de Chine, S.E. Mme la Première dame du Burundi, Angeline Ndayishimiye, s’est rendue en Chine, où elle a participé au Forum Chine-Afrique sur des femmes sous le thème « Rassembler la force des femmes chinoises et africaines pour promouvoir le développement global des femmes». Peu après, le ministre burundais des Affaires étrangères et de la coopération au développement, Ambassadeur Albert Shingiro s’est rendu en Chine pour assister à la première réunion de haut niveau du Forum sur l’action mondiale pour le développement partagé, afin de discuter avec la Chine et les autres pays participants des enjeux communs de développement mondial.
Quelques jours plus tard, à la fin de ce mois, S.E.M. le président de la République du Burundi, Evariste Ndayishimiye se rendra en Chine pour assister aux 31e Jeux mondiaux universitaires qui se tiendront à Chengdu et aura une rencontre bilatérale avec son homologue chinois Xi Jinping. Cette rencontre, qui sera également la première rencontre en présentiel entre les deux chefs d’État, leur permettra de fixer de nouveaux objectifs pour les relations sino-burundaises placées à un nouveau point de départ et d’y insuffler une nouvelle vitalité.
Les visites de haut niveau d’une telle fréquence sont sans précédent, même avant la pandémie de Covid-19, reflétant la consolidation et l’approfondissement de la confiance politique et jouant un rôle d’orientation pour la coopération pragmatique et les échanges populaires entre les deux pays dans tous les domaines.
Dans le domaine agricole, la Chine et le Burundi ont signé un nouveau protocole d’accord de coopération agricole, approfondissant continuellement la coopération intergouvernementale. La Fondation chinoise pour le Développement Rural et le groupe d’experts agricoles chinois ont conjointement lancé et mis en œuvre le « Projet pilote de démonstration de réduction de la pauvreté par la technologie du riz hybride au Burundi», explorant un nouveau modèle de coopération entre les acteurs gouvernementaux et non-gouvernementaux.
Dans le domaine de la santé publique, les médecins de la 21e équipe médicale de la province chinoise du Qinghai dépêchée au Burundi ont accompli avec succès leur mission en soignant au total plus de 20 000 patients et en effectuant plus d’un millier d’opérations chirurgicales l’année dernière, avant de passer le relais aux membres de la 22e équipe médicale.
Dans le domaine des projets d’infrastructure importants, le personnel chinois du projet de déviation de la Route nationale n°1 est arrivé au Burundi pour commencer le travail. Une fois les préparatifs terminés, le projet pourra officiellement démarrer avant la fin de l’année. Les experts chinois chargés de l’étude de faisabilité du projet d’extension de l’aéroport international ont pratiquement terminé leur travail et discutent actuellement du plan de mise en œuvre du projet avec la partie burundaise.
Dans le domaine de la mise en valeur du capital humain, les séminaires et formations bilatéraux et multilatéraux en Chine portant sur de nombreux sujets tels que la gouvernance, la culture du riz, la lutte contre la pauvreté et les médias ont également repris globalement après trois ans d’interruption. Depuis le début de l’année, plus de 115 Burundais de divers horizons se sont rendus en Chine dans le cadre de ces programmes. Ils ont appris et partagé les expériences de développement dans différents domaines et obtenu des résultats significatifs.
« Développement », le thème éternel
Lors d’un colloque récemment organisé sur les relations sino-burundaises, de nombreux amis burundais, en formulant des suggestions pour le développement futur des relations bilatérales, se sont concentrés sur la question du « développement ».
Le « développement » est le thème éternel de la société humaine, et aussi le mot-clé le plus représentatif de la coopération sino-burundaise.
En septembre 2021, lors du débat général de la 76e Assemblée générale des Nations unies, le président chinois Xi Jinping a lancé l’Initiative pour le développement mondial. Le Burundi a fait partie des premiers pays à rejoindre le Groupe des amis de cette initiative. Ces derniers mois, que ce soit lors des entretiens entre hauts responsables chinois et burundais, ou dans mes échanges quotidiens avec des représentants des milieux économiques, universitaires et médiatiques burundais, la « Modernisation à la chinoise » et la « Vision Burundi pays émergent en 2040 et développé en 2060» ont été des sujets récurrents.
La question de savoir comment transformer l’amitié sino-burundaise en fruits concrets pour stimuler le développement économique et social national, et comment mettre en synergie les stratégies de développement des deux pays, a été largement discutée.
Il y a quelques jours, S.E.M. Evariste Ndayishimiye m’a accordé une audience, et nous avons eu des échanges sur sa visite prochaine en Chine et certains projets de coopération sino-burundaise. Lors de cette audience, son attachement profond au développement national du Burundi m’a beaucoup touchée et impressionnée. Je suis convaincue que son premier voyage en Chine contribuera à renforcer son ambition et sa confiance dans la réalisation du développement national. Et comme toujours, la Chine continuera à coopérer avec le gouvernement et le peuple burundais pour mettre en œuvre l’Initiative pour le développement mondial, en vue de contribuer à la réalisation de la « Vision Burundi pays émergent en 2040 et développé en 2060 ».
Zhao Jiangping
Ambassadeur de la République Populaire de Chine au Burundi