L’émergence et le développemental du Burundi dépendront du changement social et comportement des Burundais en général et des leaders du pays en particulier. Ces derniers sont les mieux placés pour guider le peuple burundais, éveiller leur conscience sociale et les sensibiliser à l’augmentation du produit intérieur brut. En plus du changement social et comportemental, la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption ainsi que le maintien et le renforcement de la pax et la sécurité sont aussi les bases de la réussite de cette vision. Et toutes les couches sociales burundaises doivent conjuguer leurs efforts pour atteindre cet objectif ultime qui mettra le Burundi sur les rails du développement humain et durable où tout être humain se sentira aisé et confortable.
Pour François-Xavier Ndaruzaniye, président et représentant légal de la ligue des droits de la personne humaine « IZERE NTIWIHEBURE », le changement social et comportemental des burundais constitue le socle de l’émergence et du développement du Burundi car, étant donné que c’est un processus qui intègre les individus, les communautés ou les sociétés et leur permet d’adopter et de pérenniser des comportements positifs, les burundais doivent d’abord changer leur manière sociale de vivre par l’amour de leur patrie, l’assiduité au travail c’est-à-dire le système de travailler 24 heures sur 24 dans les entreprises privées et para étatiques, la lutte contre les inégalités sociales, la promotion l’habitat décent et l’agriculture mécanisée qui stimule une augmentation de la production, la mise en place d’entreprises de transformation agro alimentaire, la promotion du secteur de transport que ce soit maritime, aérien et ferroviaire, ainsi que la pêche industrielle.
M.Ndaruzaniye dit que le changement social doit aller de pair avec la limitation des naissances, la scolarisation de tous les enfants y compris les filles et les peuples autochtones, la lutte contre la corruption, la promotion de l’éducation à l’honnêteté et à l’entraide sociale, le respect des personnes âgées et personnes vivant avec handicap, la lutte contre les grossesses non désirées en milieu scolaire qui empêchent les filles à poursuivre leurs études ainsi qu’une justice équitable pour tous, la lutte contre les malversations économiques et la promotion des bonnes valeurs sociales.
L’émergence et le développement du Burundi, une affaire de tous
Pour gagner ce pari dans notre pays, M. Ndaruzaniye insiste sur l’implication et les responsabilités de tout le monde. La part de la population burundaise est très cruciale car, elle est l’objet du changement. Sans elle, rien ne peut aller car elle joue à la fois le rôle d’acteur et de bénéficiaire direct du développement prôné dans cette vision. Donc, elle doit être sensibilisée à la prise de responsabilité sociale pour son bien-être actuel et des générations futures.
La part des leaders sociaux qui sont les élus locaux, les députés, les sénateurs, les leaders politiques, les leaders de la société civile, les leaders religieux, est importante car, étant donné qu’ils représentent la sphère éclairante de la société, ils doivent s’atteler à décortiquer point par point les éléments positifs ou négatifs qui peuvent aider et freiner en cet essor social auquel on aspire. Ces leaders doivent d’abord adopter un changement de comportement en sachant qu’ils doivent être des exemples dans tout ce qui rend la société burundaise humaine et vivable.
« Le gouvernement burundais doit s’atteler à la canalisation des comportements sociaux pour que personne ne puisse se dérober de cette vision combien importante pour faire face aux nombreux défis qui hantent le monde actuel. L’Etat doit importer les bons exemples qui ont aidé les autres pays développés à atteindre leurs objectifs au développement humain et durable », rappelle-t-il.
La jeunesse burundaise, moteur de tout changement
Éric Nsengimana, président et représentant international de l’Association pour une jeunesse africaine progressiste (Ajap), indique que la jeunesse burundaise doit obligatoirement réagir et contribuer à la réalisation et la réussite de cette vision en respectant les politiques nationales liées au développement humain et durable, et en étant des moteurs du changement. « Les jeunes doivent travailler beaucoup, couper court à l’alcoolisme et aux stupéfiants, donc à la délinquance juvénile. Car, ceux-ci ont la chance de vivre longtemps plus que leurs aînés et par conséquent, cette vision du Burundi les concerne tous parce que cet objectif ne peut jamais être atteint si les jeunes, qui constituent la majorité de la population burundaise, ne s’acquittent pas convenablement de leur rôle du moteur de changement socio-économique », martèle M. Nsengimana.
Les jeunes doivent être des modèles dans les activités génératrices de revenus, en adoptant des comportements positifs de construire leur Patrie, refusant les manipulations des politiciens visant leurs intérêts. Il précise que les jeunes doivent accomplir convenablement leur mission estudiantine, afin de se préparer à des responsabilités que le pays leur donnera au chevet de leurs études.
«Comme les élections approchent en 2025 et 2027, je ne peux pas manquer appeler les jeunes à la vigilance et à la retenue devant les manipulations politiciennes visant à les diviser socialement. Ils doivent rester unis et être responsables dans toutes les activités politiques, en se gardant de provoquer les autres ou les instiguer au désordre social », insiste le président de l’Ajap, tout en affirmant que sans les jeunes actifs et responsables, la vision du Burundi émergent et développé reste hypothétique.
Avec le pas déjà franchi, le Burundi est dans la bonne voie
Se référant d’abord sur la vision d’un Burundi émergent en 2040, et développé en 2060, Gérard Hakizimana, président de l’Association Force de lutte contre le népotisme et le favoritisme au Burundi (Folcon-F) indique que c’est possible d’y parvenir même si ça demande beaucoup de choses en général et le changement de comportement et de mentalité en particulier. A cela, M. Hakizimna insiste principalement sur la bonne gouvernance ainsi que sur le respect des droits de l’Homme.
«Si on regarde le pas déjà franchi en matière du développement du pays, et les discours des hautes du pays pour encourager et inciter la population burundaise à s’atteler aux activités génératrices de revenus, cette vision est facilement réalisable», insiste M. Hakizimana, tout en évoquant l’importance des séances de sensibilisation à l’intention de la population burundaise, dans la cohabitation sociale et au respect des droits humains. Donc, poursuit-il, le changement social et comportemental de tous les Burundais sont les seuls moyens d’accompagner la réalisation et la réussite de l’émergence et du développement du Burundi.
La société civile, mieux placée pour éveiller la conscience de la population
Revenant sur le rôle des leaders du pays du sommet à la base, M. Hakizimana précisé que ces derniers doivent être les premiers à changer leur comportement tout en sachant que ce sont eux qui devront accompagner et encourager la population dans le développement du pays. Cela se fait à travers l’octroi des documents administratifs aux usagers, la protection des investisseurs tant nationaux qu’étrangers, sans oublier la lutte contre corruption et les malversations économiques qui sont d’ailleurs les principaux freins du développement de notre pays.
« Un pays développé bénéficie des infrastructures technologiques avancées et présente divers secteurs industriels et de services. Leurs citoyennes et citoyens jouissent généralement de l’accès à des soins de santé de qualité et à l’enseignement supérieur. Pour ce qui est du changement de comportement, les autorités doivent s’asseoir ensemble pour mettre en place des politiques visant le développement de tous les secteurs du pays sans distinction aucune », dit-il.
M.Hakizimana affirme que les organisations de la société civile doivent également emboiter le pas pour la vision et toutes les politiques du gouvernement visant la contribution dans le développement durable du pays, précisément en sensibilisant la population à travailler beaucoup, en vue d’une augmentation de la production intérieure brute de notre chère patrie. Le gouvernement doit travailler en étroite collaboration avec les organisations de la société civile, en vue d’asseoir la question du changement social et comportemental des Burundais pour un développement inclusif et durable de notre pays », suggère le président de Falcon-F, tout en affirmant que seuls les Burundais détiennent la clé pour faire avancer le Burundi en son émergence et son développement. Et il suffit que tous les leaders du pays prennent le devant pour guider et sensibiliser la population dans le changement de mentalités et de comportement pour leur auto développement et celui du pays.
Avit Ndayiragije
Département de la Documentation