
" La Belgique doit reconnaitre sans ambiguïté le passage sombre du passée qui est la condition sine qua none pour assainir l'avenir afin de vivre une relation sincère avec le Burundi", a promis Wounter De Vriendta, député et président de la délégation du parlement belge
Le président de l’Assemblée nationale du Burundi, Daniel Gélase Ndabirabe en compagnie du bureau élargi de cette institution a accueilli dans l’après-midi du mardi 6 septembre 2022 une délégation du Parlement belge. Les échanges entre ces différentes autorités ont porté essentiellement sur les impacts du colonialisme entamé par Royaume de Belgique au Burundi.
Dans son discours de circonstance, Daniel Gélase Ndabirabe a rappelé que les étrangers sont arrivés au Burundi avec des armes et des chapelets. M. Ndabirabe a informé que les colons ont aliéné la culture et les bonnes coutumes des Burundais, et ont semé la division et la haine entre les Burundais; ce qui a détruit le système administratif de l’époque. M. Ndabirabe a ajouté que les colons ont amené leur Dieu au détriment de notre Dieu « Imana », et ont pris les femmes et les enfants burundais en supprimant les valeurs humaines. « Cependant, il faut la tempérance et la franchise pour tout ce qui a été fait pendant cette période afin d’aboutir à la vérité sans faux-fuyant», a insisté M. Ndabirabe.
Ce dernier a affirmé que la mission de mettre au clair toute la vérité issue de cette période coloniale n’est pas facile mais qu’avec le courage et la détermination l’avenir dépendra de la volonté des deux parties prenantes afin de raccorder les violons pour que la confiance renaisse entre le Burundi et la Belgique. « Nul ne peut ignorer que toutes les guerres que le Burundi a connues ont pour origine ce mal. Les Belges ont détruit un pays bien organisé, réduit en esclaves les Burundais et pillé les richesses et les ressources du pays », a indiqué le président de la chambre basse du Parlement burundais, tout en déplorant le fait que tant d’années se sont écoulées sans que ce conflit colonial soit abordé publiquement et sans que deux parties en conflit se regardent en face afin de se dire la vérité sur ce qui s’est passé.
Il a expliqué que le malheur est arrivé lorsque tous les Burundais ont été assujettis par les étrangers arrivés avec des armes à feu et des chapelets, semant des divisions et haine éthique, détruisant le système administratif et le leadership.
Trois volets pour l’exercice de mémoire ont été évoqués
En réponse au discours de M. Ndabirabe, le député et président de la commission Wounter De Vriendt a reconnu que le régime colonial était fondé sur l’exploitation, la domination, la discrimination et le racisme. « Ce système colonial donnant accès aux exactions a terni honteusement l’Histoire de la Belgique. Et trois volets qui caractérisent l’exercice de mémoire à savoir le volet de vérité, celui de la renaissance, réconciliation, réparation et celui de l’état d’avancement des auditions sur le passé pour dégager les recommandations ont été évoqués », a mentionné M. Vriendt.
Il a indiqué que la méthodologie à suivre est sous trois principes comme le respect mutuel, l’inclusion dans la participation et la transparence dans la publication des rapports. « Ce travail sera clôturé à la fin de cette année », a-t-il promis. Ainsi, la délégation a admis que la Belgique doit reconnaître sans ambiguïté le passage sombre du passé qui est la condition sine qua none pour assainir l’avenir et vivre une relation sincère avec le Burundi, la RD Congo, et le Rwanda visant une nouvelle ère de l’Histoire.
Avit Ndayiragije