L’institution de l’Ombudsman a mis en place des mécanismes de gestion et de prévention des conflits. Dans un entretien que nous a accordé, le mercredi 21 septembre 2022, l’Ombudsman burundais, Edouard Nduwimana indique que les réseaux des médiateurs communautaires sont l’œil et l’oreille de cette institution. La mise en place de ces mécanismes visent à renforcer davantage les acquis de la démocratie notamment la bonne gouvernance, la paix, la sécurité et la cohésion sociale.
« Compte tenu des missions assignées à l’institution de l’Ombudsman, nous avons opté d’appuyer les institutions gouvernementales, notamment par la décentralisation de nos activités jusqu’au niveau des communes et des coins et recoins du pays », fait-t-il remarquer. Il salue les efforts remarquables du gouvernement burundais dans la sauvegarde de la paix et de l’unité des Burundais.
La mise en place des mécanismes communautaires de prévention et de gestion des conflits par l’institution de l’ombudsman, affirme M. Nduwimana, est conforme à la loi régissant cette institution. L’ombudsman burundais appelle tout un chacun à apporter sa pierre à l’édifice dans l’édification de la société burundaise tournée vers un avenir meilleur.
La dimension genre a été prise en considération
S’agissant du rôle de ces réseaux des médiateurs communautaires dans la prévention et la gestion des conflits, M. Nduwimana se réjouit du respect de l’aspect genre. « Nous avons actuellement 490 médiateurs communaux dont 210 femmes, soit 42 %, et 280 hommes qui sont à l’œuvre ». Et d’ajouter qu’au niveau des provinces et communes, ce sont les conseillers de l’administrateur ou du gouverneur chargé des questions sociales qui assurent la coordination de l’équipe composé de cinq membres.
Certaines provinces et communes ne disposent pas encore des réseaux des médiateurs communautaires parce qu’il n’y avait pas des représentants de l’institution de l’Ombudsman. Ces provinces sont Bubanza, Cibitoke, Bujumbura et la capitale économique de Bujumbura.
M. Nduwimana tranquillise les médiateurs communautaires confrontés à certains défis de communication, de déplacement etc. « Dans deux semaines, nous allons octroyer du matériel composé essentiellement des vélos, des téléphones, des parapluies et les registres pour qu’ils aient des facilités dans leur travail ».
Pas de chevauchement dans le travail des notables collinaires et celui des réseaux des médiateurs communautaires
L’une des questions qui a attiré notre attention c’est de savoir s’il n’y aurait pas des chevauchements dans le travail accompli par les notables collinaires récemment élus et les réseaux des médiateurs communautaires. Edouard Nduwimana indique qu’il n’y aura pas de chevauchement pour plusieurs raisons, notamment la distinction des pouvoirs qui sont conférés à ces deux mécanismes. « Les réseaux des médiateurs communautaires sont l’œil et l’oreille de l’institution de l’Ombudsman. Contrairement aux notables collinaires, ces médiateurs communautaires n’ont pas le droit de trancher sur un conflit se trouvant entre deux individus ».
L’autre raison est que les notables collinaires ont été institués pour aider à diminuer les dossiers judiciaires déposés dans des tribunaux mais aussi pour la décentralisation de la justice. « L’institution des notables collinaires est mise en place par un décret alors que les mécanismes de prévention et de gestion des conflits sont mis en place par la volonté de l’institution de l’Ombudsman. La légitimité de ceux qui sont régis par la loi pèsent sur celle des réseaux des médiateurs communautaires », conclut-t-il.
Moïse Nkurunziza