
Le Sommet de chefs d’Etat et de Gouvernement des pays signataires de l’Accord cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région s’est tenu, le samedi 6 mai 2023, à Bujumbura, capitale économique du Burundi. Au cours de ce Sommet, tous les intervenants ont affirmé que la paix et la sécurité en RDC ainsi que dans la région est une priorité et une préoccupation de tout un chacun. Le Burundi, pays organisateur du sommet assure pour le moment la présidence.
Selon Félix Tshisekedi qui a présidé le Sommet avant de passer le témoin à son homologue burundais, Evariste Ndayishimiye, la situation sécuritaire dans la région des Grands-lacs en général et à l’Est de la RDC en particulier est alarmante. Il a ainsi fait savoir que la cause de l’insécurité revient à l’activisme des groupes armés et terroristes qui sévissent dans la région. Le chef d’Etat de la RDC n’a pas oublié d’indiquer que le regain des tentions au Soudan fait des victimes innocentes et de nombreux déplacés. Le président Tshisekedi a alors rappelé les dispositions de l’Accord cadre signé en 2013, en disant que les chefs d’Etat aspiraient au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des pays voisins, la non ingérence dans les affaires internes des Etats, etc. Selon M. Tshisekedi, le contexte de la tenue dudit Sommet est une évaluation de ce qui aurait été fait. L’évaluation de l’Etat de mise en oeuvre des engagements des signataires de l’Accord cadre devrait être un exercice limité aux seuls pays de la région, en impliquant aussi d’autres partenaires.
Pour la justice régionale
Le président Tshisekedi a ensuite salué les efforts du chef de l’Etat burundais, du chef d’Etat angolais et Uhuru Kenyatta, facilitateur désigné de l’EAC, pour les efforts fournis dans le processus de paix à l’Est de la RDC et dans la région avant de transmettre à son homologue burundais, le témoins de la présidence du Sommet du mécanisme régional du cadre de suivi de l’Accord cadre d’Addis-Abeba. Il a également fait un appel sur les orientations acquises lors de la réunion des ministres de la justice des pays de la région pour harmoniser l’entraide en matière de la justice dans le cadre de la coopération judiciaire. Selon lui, la justice régionale pourra établir les crimes et juger les coupables.
Evariste Ndayishimiye a salué les efforts déjà fourni
Evariste Ndayishimiye, chef d’Etat burundais a, à son tour, salué la présence de tout un chacun aux assises. Il a alors signalé que la question de la paix et de la sécurité en RDC est sur l’agenda de la CEA, depuis que la RDC y a adhéré. Le président Ndayishimiye a apprécié les efforts engagé pour neutraliser les forces négatives à l’Est de la RDC ainsi que les accords signés pour un règlement pacifique des conflits, qui constituent une menace à la paix et la sécurité de la RDC. Il a aussi salué les efforts de la Communauté Est-africaine pour avoir engagé un dialogue intercongolais avec les groupes armés qui ont décidé de déposer les armés et intégrer le processus de paix. Le chef d’Etat burundais n’a pas oublié de saluer les efforts des partenaires qui soutiennent la mise en oeuvre de l’Accord cadre d’Addis-Abeba.
Travailler ensemble pour des solutions idoines aux problèmes
Le président Ndayishimiye a ainsi dénoncé le chômage et la pauvreté qui sévissent en RDC où la population assiste impuissante à l’exploitation illégale et illicite des ressources naturelles et à la persistance des forces négatives. A tous ces défis, M. Ndayishimiye a appelé à un travail d’ensemble pour trouver des solutions idoines aux problèmes de paix et de sécurité en RDC avant de signaler que les conflits au Soudan causent des dommages collatéraux aux Etats de la région. Il a ainsi appelé à la cessation des hostilités pour se préoccuper des activités de développement. M. Ndayishimiye a indiqué que les problèmes africains nécessitent des solutions africaines. Il a également continué en appelant à la solidarité africaine car, dans le cadre de cette dernière, le Burundi continue de participer dans les missions de maintien de la paix.
Les femmes et les jeunes occupent une place de choix
Le président Ndayishimiye a appelé tout un chacun au renforcement de la bonne gouvernance, à la lutte contre la corruption et l’exploitation illicite des ressources naturelles, la résolution des problèmes des réfugiés et du chômage. Selon M. Ndayishimiye, il est temps de libérer la RDC de toutes les forces négatives étrangères qui se trouvent sur son sol et capitaliser les ressources que la région possède ainsi que les ressources humaines. Il a par ailleurs attiré l’attention des participants sur le rôle de la femme et de la jeunesse en indiquant qu’elles occupent une place de choix dans le maintien de la paix et le développement des pays.
Respect de la souveraineté et de l’intégrité de l’Etat
Après les concertations à huis-clos des chefs d’Etat et de Gouvernement ainsi que les délégations signataires de l’accord cadre d’Addis-Abeba, des recommandations ont été dégagées. Ils ont appelé à la réaffirmation du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale notamment l’intangibilité des frontières, la non ingérences aux affaires internes des pays, etc. Il a été demandé à la RDC et au Rwanda au respect des mesures du processus de Luanda ainsi qu’à la retenue. Lors de la rencontre, il est sorti la condamnation du M23 et ses activités et il lui a été demandé la cessation immédiate des hostilités. Aux groupes armés congolais, il a été recommandés de cesser les hostilités sans conditions et afin se conformer au processus de démobilisation. Quant aux forces négatives étrangères se trouvant sur le sol congolais, il leur a été recommandé un cessez-le-feu et retourner dans leurs pays d’origine.
Capitalisation du potentiel de la femme et de la jeunesse
Evariste Ndayishimiye en clôturant les assises s’est réjoui du déroulement fructueux des assises. Il a ainsi appelé à la revitalisation de l’Accord cadre en indiquant qu’il est un outil primordial dans la restauration de la paix et sécurité dans la région. Il a également lancé un appel vibrant à la capitalisation du potentiel des femmes et des jeunes, bases du développement des pays. Il a aussi appelé à un travail d’ensemble pour rentabiliser les forces de chaque pays dans le processus de restauration de la paix et la sécurité en RDC et dans la région.
Laurent Mpundunziza