
« La culture des champignons est très rentable en peu de temps », a dit Ernest Ndayisaba (Photo Amedée Habimana)
Le Paeej (Programme d’autonomisation économique des jeunes ) a été mis en place par le gouvernement du Burundi pour propulser les projets d’entrepreneuriat des jeunes afin de leur assurer une autonomisation économique et du coup atténuer le choc dû au chômage chez les plus jeunes. Dans la commune Makebuko en province de Gitega, des jeunes participent dans des formations et activités organisées par le Paeej en vue de détecter des talents en entrepreneuriat. Des jeunes sont sélectionnés et montent des projets sur financement à crédit après avoir soumis leur dossier auprès du Paeej. Deux d’entre eux témoignent de l’étape déjà franchie au vu des résultats atteints dans l’élevage des lapins et la culture des champignons.
D’après Ernest Ndayisaba, représentant d’une coopérative s’occupant de la culture du champignon, dans une période de 45 jours, la récolte des champignons cultivés dans 400 termitières a donné une production de 1 250 kg à raison de 5 000 FBu le kilo. Ce qui leur a donné le courage de continuer. Notre interlocuteur a laissé entendre qu’en réponse à l’appel du chef de l’Etat et participant à une compétition des projets innovants organisés par le Paeej, il a présenté le projet de culture des champignons et il a été primé. Ce qui lui a valu un financement pour sa coopérative.
Pour réussir son projet, M. Ndayisaba a dit qu’il a noué des relations de partenariat avec la société Sovert basée en commune Giheta et qui a pour mission, la promotion de la culture du champignon au Burundi.
Ne pas compter sur le salaire seulement
Cette société a formé deux employés pour qu’en retour, ils pratiquent la culture de façon moderne et rentable. « C’est Sovert qui nous a fourni les matières premières et les semences ». Et à la récolte, la coopérative lui vend les champignons. En tant qu’enseignant et ingénieur agronome, M. Ndayisaba dit qu’actuellement, il lui est facile de répondre aux besoins essentiels de la famille sans attendre le salaire de la Fonction publique. Il appelle les fonctionnaires à changer de mentalité car, le temps n’est plus à attendre le salaire au vu de la chérté de la vie et des exigences financières de plus en plus nombreuses. Aux intellectuels qui n’ont pas encore d’emploi, il leur suggère de penser à l’entrepreneuriat et d’affiner leurs projets en vue de les déposer au Paeej pour financement et du coup, ils contribueront à la réduction du chômage et à la création de leur emploi ainsi que celui des autres.
Quant à la culture du champignon et sa rentabilité, Ernest Ndayisaba pense que les gens sont en train de perdre le temps à chaque fois qu’ils ne prennent pas la décision d’embrasser cette culture, pourtant moins exigeante par rapport à d’autres pratiques agricoles. Il témoigne que la demande est de loin supérieure à la capacité de production de sa coopérative. « Des particuliers viennent chercher les champignons mais, malheureusement, je ne leur satisfais pas car, j’ai un contrat de vente intégrale de ma récolte avec la société qui me fournit la matière première servant de production des termitières ainsi que les semences.
La cuniculture aide à subvenir aux besoins familiaux
Cléophas Musavyiwayezu, représentant du Paeej en commune Makebuko, fait savoir que les jeunes sont aujourd’hui intéressés par l’élaboration des projets à présenter au Paeej pour le financement. Il se remarque un engouement significatif de leur part et nous les encourageons chaque fois que l’occasion de les rencontrer se présente explique-t-il. Il a donné l’exemple d’un jeune qui a commencé par l’élevage des lapins. Actuellement, le Paeej l’a financé et il a procédé à l’extension de son élevage en vue de multiplier les lapins à distribuer au sein de la jeunesse selon qu’elle s’organise en coopérative. En l’espace d’une année, les résultats chez ce jeune de la colline Nyamagandika, sont suffisamment satisfaisants. « Il est une inspiration dans sa localité », a souligné M. Musavyiwayezu. Il témoigne que lui-même, compte tenu des encouragements qu’il voit sur le terrain en visitant les petits projets des jeunes, il a fini par entreprendre l’élevage des lapins (cumiculture) et depuis six mois, il avait commencé avec 10 lapins mais qu’actuellement, il a plus de 70 lapins. Pour ce représentant du Paeej en commune Makebuko, il est important pour une famille d’élever des lapins car, chaque fois que les enfants réclament de la viande, il est plus facile d’abattre un lapin qu’une chèvre encore moins une vache. Il conseille surtout aux fonctionnaires de l’Etat et à d’autres salariés de penser à pratiquer l’élevage des lapins car, il permet à subvenir aux besoins familiaux sans beaucoup de contraintes.
Amédée Habimana