
Abbé Niyibizi précise l’IA ne peut pas se substituer à l’homme car, son rôle reste prépondérant (Photo Odette Nijimbere)
L’Archidiocèse de Bujumbura, à travers l’Aumônerie des hauts cadres et des intellectuels catholiques, secteur des médias, a organisé, le mercredi 24 janvier 2024 en mairie de Bujumbura, une conférence publique sous le thème : « Intelligence artificielle et sagesse du cœur » dans le cadre de la célébration de la fête patronale des journalistes et des écrivains.
Dr Julius Niyongabo, enseignant chercheur en Intelligence artificielle (I A), précise que l’IA intervient dans beaucoup d’activités comme l’entretien des champs de cultures, la gestion des catastrophes, la détection des fraudes bancaires, la gestion des stocks et autres. L’IA est une capacité qu’on donne aux ordinateurs pour qu’ils puissent réaliser des tâches qui sont habituellement réalisées par les êtres humains. Elle est actuellement presque utilisée dans tous les domaines de la vie.
« Depuis longtemps, les êtres humains sont quotidiennement confrontés à des problèmes à résoudre. Avant les années 1600, on utilisait la science expérimentale. Après 1600 jusqu’aux années 1940, on utilisait des sciences théoriques avec les équations mathématiques. De 1940-1950, il y a eu la création des ordinateurs. De 2000 à nos jours, c’est science pilotée par les données. L’ordinateur aide à compléter. C’est la programmation classique. Dans ce cas, il faut expliquer à l’ordinateur comment faire : soit on connait le calcul à effectuer pour résoudre un problème, soit on ne connait pas le calcul pour résoudre un problème. Dans ce cas, on est bloqué », a indiqué M .Niyongabo
Selon, M .Niyongabo, l’IA sert à résoudre trois types de problèmes. Il s’agit, entres autres, de ce que l’on ne connait pas encore résoudre, de ce que l’on sait résoudre mais dont on ne sait pas formaliser en termes algorithmique comment nous les résolvons, par exemple la reconnaissance d’image et la compréhension du langage naturel, de ce que l’on sait résoudre, mais avec des procédures beaucoup trop gourmandes en ressources informatiques. Il indique que l’IA reste méconnue, et est souvent présentée de manière exagérée : ce qui n’est pas connu engendre souvent la peur. Dans notre pays, il y a jusqu’à ce jour de la tenue de cette conférence, deux experts en IA
Le journaliste face à l’IA
« Les journalistes actuelles produisent des faits, mais ne précisent pas la source profonde de l’information. Les institutions doivent les aider à utiliser les outils intelligents pouvant les aider à donner des informations pertinentes tout en se focalisant beaucoup plus sur le sens et l’interprétation. Tout le monde est envahi par l’information, d’où il y a des spécialistes qui décodent l’information en donnant le sens et l’interprétation que ne produit pas l’IA. Le journalisme doit être alimenté par les réseaux sociaux au Burundi, car les journaux officiels sont beaucoup plus utilisés dans les activités organisées mais il n’y a pas de commentaire sur les débats se trouvant sur les réseaux sociaux alors que ces derniers ont beaucoup d’influence sur la communauté .Si les journalistes font une bonne orientation, il n’y a pas de problèmes. Pour publier l’actualité, le journaliste doit analyser la cause à effet avant de le faire et voir ce que cette dernière va générer de proximité», a indiqué Dr Fiacre Muhimpudu
L’éthique de l’IA
« Au niveau d’éthique, il faut gérer les manières à sauvegarder les droits fondamentaux, en respectant les institutions et les lois qui favorisent le développement humain intégral. Comme son nom l’indique, elle reste artificielle, elle ne peut pas se substituer à l’homme. Le rôle de l’homme reste prépondérant », a indiqué Abbé Niyibizi.
Abbé Niyibizi précise que les défis sont multiples. Il s’agit, entres autres, de : la discrimination sociale programmée, la difficulté à gérer l’information, la cybercriminalité, la manipulation de vie humaine et autres. Il ajoute qu’il ne faut pas paniquer car, les ordinateurs électroniques fonctionnent à l’électricité.
Odette Nijimbere