
Le ministre Uwimana a souligné qu'en l'absence de cette loi, l'assistance par différents parténaires sera très faible
Connaissant bien les méfaits de l’énergie nucléaire, si le Burundi refusait de promulguer cette loi, quelles seraient les conséquences ? C’est l’une des questions posées par les députés au ministre de l’Hydraulique, de l’énergie et des mines Ibrahim Uwizeye lors de l’analyse et adoption du projet de loi relatif à l’utilisation pacifique, à la sûreté de l’énergie nucléaire et aux rayonnements ionisants.
«En l’absence d’une telle loi les conséquences sont nombreuses. Les sciences et technologie relatives aux applications de l’énergie nucléaire ne connaitront pas de progrès, les accords de coopération déjà signés conjointement entre le gouvernement du Burundi et l’AIEA deviendront lettre morte, la population, les patients et l’environnement seront exposés aux effets nocifs des rayonnements ionisants car l’utilisation de source aux rayonnements ionisants continuent de se faire dans l’ignorance totale, le programme de lutte contre le cancer ne sera pas appuyé par les différents partenaires qui exigent la mise en place d’une loi nucléaire car divers équipements et produits utilisables dans ce domaine sont radioactifs», a précisé le ministre ayant l’énergie dans ses attributions répondant aux questions des députés. Il a ajouté qu’en l’absence de cette loi, l’assistance par différents partenaires au développement en équipements et formation lors de la mise en œuvre des projets nationaux relatifs à l’utilisation de l’énergie nucléaire portant sur le domaine agricole sera très faible.
Des potentialités et possibilités pour exploiter l’énergie nucléaire
Les députés ont voulu savoir les potentialités et les possibilités dont dispose le Burundi pour exploiter l’énergie nucléaire. Concernant les possibilités, le représentant du gouvernement a répondu que le Burundi compte sur la coopération bilatérale avec la Russie et celle multilatérale dans le cadre de l’AIEA pour développer et exploiter cette énergie nucléaire. «Concernant les potentialités, le Burundi a un espoir de l’éventuelle existence du métal uranium suite aux indices et prospections faites dans les provinces de Kayanza, de Cibitoke, de Bubanza en commune Musongati, etc. Un mémorandum d’entente a été signé entre le Burundi et la société Rosatom de la fédération de la Russie pour poursuivre les études sur les possibilités à exploiter une centrale nucléaire au Burundi», a-t-il précisé.
Pour accroître le secteur industriel
Pourquoi le Burundi veut-il s’engager sur la voie de l’énergie nucléaire alors que le pays dispose de potentialités énormes pour la production de l’énergie hydroélectrique, solaire et autres ? Ir. Uwizeye a expliqué que le potentiel du Burundi en énergie hydroélectrique a été évalué à 1 700MW mais que ce qui est énergiquement rentable, économiquement exploitable équivaut uniquement à 300MW. «Cela veut dire que la plupart des centrales hydroélectriques seront amortis sans avoir générés des recettes équivalentes aux moins aux dépenses ayant servi dans leur construction», a-t-il mentionné. Pour l’énergie solaire, elle n’est pas stable et dépend de l’intensité solaire, laquelle est proportionnelle à la surface des plaques solaires. «Le Burundi veut s’engager sur la voie de l’énergie nucléaire pour combler son déficit énergétique afin d’avoir une énergie électrique qui lui permettra d’accroître le secteur industriel, y compris l’exploitation du Nickel de Musongati. L’augmentation de l’énergie électrique paraît comme un facteur déterminant pour booster le développement de notre pays», a dit le ministre Uwizeye.
Grâce-Divine Gahimbare