Les élus du peuple ont tenu une séance plénière, sous l’égide du président de l’Assemblée nationale, le mardi 10 septembre 2024 au palais des congrès de Kigobe. Ils ont analysé le projet de loi portant ratification par la république du Burundi de la Charte du G7+, ce dernier étant le premier groupe intergouvernemental auto-organisé des pays touchés par les guerres, les conflits et la fragilité.
Le ministre des finances et de la planification économique, Audace Niyonzima, a indiqué que la ratification de la Charte du G7+ par le Burundi est d’une importance capitale. Le groupe composé actuellement de vingt Etats dont le Burundi, a des objectifs principaux se résumant en la facilitation de l’apprentissage entre les pairs et le partage d’expériences entre les pays touchés par des conflits dans les domaines de la consolidation de la paix, du renforcement des institutions de l’Etat ainsi que le développement. Il prône aussi le plaidoyer en faveur d’une coopération efficace, contrôlée et dirigée par le pays lui-même, dans les domaines de la paix, le renforcement de l’Etat, de l’engagement humanitaire et du développement, favorisant la mise en place des institutions étatiques résilientes, capables de servir les citoyens. Il est à noter également la promotion de la paix locale à travers le dialogue national et la réconciliation fondée sur les principes d’appropriation nationale. Ladite Charte permettra de soutenir la mise en œuvre de l’engagement dans les états fragiles. Elle permettra de fonctionner comme le point focal des discussions sur les questions liées à la paix et aux conflits et de faire un lobbying et plaidoyer mondial visant à réformer les politiques et les pratiques de développement. Mais aussi, soutenir la coopération entre les Etats membres à travers une coopération fragile à fragile. Il s’agit notamment d’une voie pour chercher à promouvoir une coopération et un apprentissage entre pairs, basés sur la solidarité et le volontariat.
Une voie à une coopération dans l’échange d’expertises
Le ministre Niyonzima a ajouté que le G7+ est actuellement capable de négocier les principes d’engagement avec les donateurs et une interface dans les débats relatifs aux opérations de maintien de la paix et à la prévention des conflits. Toutefois, la ratification de ladite charte est pour le Burundi, classé Etat fragile post-conflit, une voie pour le pays une coopération entre les membres dans l’échange de conseils et le partage d’expériences et d’expertises dans des projets et programmes de développement durable.
La ratification donnera aussi au pays un poids pour réformer les politiques des appuis des donateurs bilatéraux et multilatéraux afin de mieux répondre aux besoins réels du pays. Cela, en mettant avant tout l’appropriation nationale à travers la réaffirmation du rôle incontournable de l’Etat dans la gestion des conflits et de la chose publique. Cela profitera également aux pays car leur coopération permettra la mise en place d’un plaidoyer de priorisation des projets des Etats pour les donateurs.
Signalons que le G7+ a été créé en 2010 par sept (7) Etats membres fondateurs à savoir l’Afghanistan, la République centrafricaine, la Côte d’Ivoire, la République Démocratique du Congo, La sierra Leone, le Haïti et le Timor-leste. Le groupe a été créé pour exprimer collectivement leurs priorités aux niveaux national et mondial. Le groupe est actuellement composé de 20 Etats avec 13 Etats qui s’ajoutent aux 7 fondateurs notamment, le Burundi, devenu membre en 2014, le Tchad, les Comores, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Liberia, la Papouasie Nouvelle Guinée, la Somalie, les Iles Salomon, le Sao Tomé-et-Principe, le Soudan du Sud, le Togo et le Yémen.
Après analyse moyennant des amendements, 110 députés sur 111 présents, soit 99,01% ont adopté le projet de loi contre une abstention, soit 0,1%.
Laurent Mpundunziza