Trois ministres ayant respectivement la santé publique, l’agriculture et le commerce dans leurs attributions étaient des invités à l’Assemblée nationale pour les questions orales avec débat, sur le rapport de l’état des lieux de fonctionnement du BBN et de l’Abrema ainsi que la mise en place de l’Abrevpa et l’Anamssa, le lundi 11 décembre 2023, au palais des congrès de Kigobe.
Ce rapport a été produit après une descente conjointe effectuée par les commissions permanentes ayant respectivement l’agriculture et les affaires sociales dans leurs attributions à l’Assemblée nationale.
Au cours de cette descente, les deux commissions permanentes ont constaté que le Bureau burundais de normalisation et de contrôle de la qualité (BBN) n’a pas du personnel suffisant pour mieux réaliser ses tâches. Quant à l’autorité burundaise de régulation des médicaments à usage humain et aliments (Abrema), elle fonctionne normalement mais n’a pas de conseil d’administration.
Pour l’autorité burundaise de régulation des produits vétérinaires, des pesticides et des aliments (Abrevpa), elle n’a pas encore commencé à fonctionner même si le décret la mettant en place est déjà là.
L’Agence nationale d’assurance qualité des médicaments et de la sécurité alimentaire (Anamssa), quant à elle, chargée de contrôler le BBN, l’Abrema et l’Abrevpa n’existe pas d’où sa mise en place s’avère urgente.
Siphar et Pona se lamentent
Les élus du peuple sont revenus sur les lamentations des industries pharmaceutiques Siphar et Pona comme quoi la Camebu s’approvisionne en médicaments à l’étranger au lieu de s’approvisionner chez elles. A cette question, la ministre de la Santé publique et de la lutte contre le Sida, Lyduine Baradahana a fait savoir que ces industries produisent peu de médicaments par rapport aux besoins en médicaments de la Camebu, d’où le recours aux importations. Quant à la rupture de stock des médicaments dans certaines régions sanitaires, Mme Baradahana a indiqué que l’on va bientôt digitaliser le secteur de la santé, ce qui permettra de détecter à temps ce problème de rupture de stock afin de l’éviter.
Les élus du peuple ont demandé à la ministre ayant la santé publique dans ses attributions pourquoi les affiliés à la Mutuelle de la fonction publique se lamentent qu’ils n’ont pas accès facilement aux médicaments alors qu’ils ne cessent de cotiser. A cette question, Mme Baradahana a indiqué qu’elle va en parler avec son collègue ayant les affaires sociales dans ses attributions afin de trouver une solution.
Réglementer la consommation des boissons fortement alcoolisées
A la question des députés en rapport avec les boissons fortement alcoolisées qui menacent la vie des consommateurs, la ministre ayant le commerce dans ses attributions, Marie Chantal Nijimbere a indiqué que des mesures qui vont être mises en application à partir du 1er janvier 2024 ont été prises dans le but de réglementer la consommation de ces boissons.
A la question de savoir si le Burundi possède des laboratoires certifiés, le ministre de l’Environnement, de l’agriculture et de l’élevage, Prosper Dodiko a répondu par non. Même si le processus vers la certification est coûteux, M.Dodiko a précisé que c’est un passage obligé, le passage à une autre étape est indispensable. Les élus du peuple ont demandé avec insistance de mettre en place l’Anamssa afin de mieux contrôler la qualité des produits locaux et étrangers qui entrent au Burundi.
Martin Karabagega