
«Pour M. Dodiko, la culture du café à grandes étendues par la population ainsi que d'autres entités administratives du pays, notamment les communes, est requise pour revaloriser et pérenniser le secteur du café, porteur de croissance économique du pays» (Photo Laurent Mpundunziza)
Réunis en séance plénière, le mardi 10 octobre 2023, sous l’égide de la Première vice-présidente de l’Assemblée nationale, Sabine Ntakarutimana, les députés ont posé des questions découlant de l’examen du rapport d’analyse du rapport d’audit de la Cour des comptes sur la capacité de gestion budgétaire du ministère ayant l’agriculture dans ses attributions. L’objectif de l’audit est de proposer des améliorations nécessaires dans la gestion budgétaire pour que le ministère soit à la hauteur de la nouvelle méthode de gestion instituée par la loi organique relative aux finances publiques sur le budget-programme.
Sur base du rapport, les élus du peuple ont dégagé des questions qu’ils ont adressées au ministre ayant l’agriculture dans ses attributions, Prosper Dodiko. Ils lui ont ainsi adressé des questions sur notamment, la filière café, les fertilisants Fomi, les dépassements budgétaires, la gestion du personnel dudit ministère, les innovations au sein du ministère, etc.
Dans ledit rapport, une augmentation du budget de 28,4% s’observe surtout au niveau de la rubrique des dépenses en capital sur le budget national 2020/2021 à 2021-2022. A propos de cela, le ministre a souligné que la cause a été la demande accrue des semences et des engrais chimiques par la population. Ainsi, le taux global d’exécution du budget par rapport au crédit voté est de 162,8% en 2019/2020, 88,5% en 2020/2021 et 163,8% en 2021/2022. Toutefois, le rapport montre qu’il y a eu des transferts pendant l’exécution du budget, supérieur à 10% exigé par l’article 65 du règlement général de gestion des budgets publics. Le ministre a souligné que cela n’a pas été du à la sous-estimation des crédits autorisés au niveau de la loi des finances mais aux commandes accrues des engrais par la population avant d’indiquer qu’il faudra tenir compte des priorités lors des prévisions budgétaires à venir.
Pour ce qui est de la gestion et suivi du personnel et de leurs dossiers, le ministre Dodiko a fait savoir que le travail se fait à l’ancienne méthode en avançant qu’un logiciel a été commandé pour pallier les lacunes de ce secteur. S’agissant du manque criant du personnel pour pallier les départs à la retraite, déserteurs et abandons, le ministre a souligné que le recrutement sera fait dans l’immédiat et que les modalités de recrutement ont été élaborées.
Le non accès direct au marché du café, un handicap majeur
Pour ce qui est de la filière café, Prosper Dodiko a reconnu les problèmes auxquels fait face ce secteur rapporteur des devises à côté duquel s’ajoute les produits comme le coton et le thé. Le non accès direct au marché du café cause aussi la chute du prix du café cerise pour les caféiculteurs. A ce stade, M. Dodiko a souligné une évolution en disant que le gouvernement travaille en synergie pour avoir un accès direct au marché du café. Il a ainsi ajouté à cela que le bas prix que reçoivent les caféiculteurs par Kilogramme de café cerise a causé le désintéressement de la population à la filière café tout en rappelant les bonnes initiatives entreprises par l’Etat pour revaloriser le secteur caféicole.
Il a par ailleurs soutenu que la prise en main du secteur par l’Etat pour faire de ce dernier un secteur de souveraineté est nécessaire en s’appuyant également sur les interventions des mandataires du peuple. Il a cependant rappelé que la culture du café sur de grandes étendues par la population ainsi que d’autres entités administratives du pays, notamment les communes, est requise pour revaloriser et pérenniser le secteur du café, porteur de croissance économique du pays.
En poursuivant sur le cas des plantes industrielles, le ministre ayant l’agriculture dans ses attributions a fait savoir que d’autres plantes ont été introduites et sont encours d’essai dont le millet et le patchouli, la vanille etc.
Une commission sera mise en place pour analyser à fond les fertilisants
Pour le cas des fertilisants, le ministre Dodiko est revenu sur les fertilisants Fomi, en indiquant qu’une commission va être mise en place pour évaluer la teneur desdits fertilisants accusés de mauvaise performance par les députés et la population. Pour le cas d’autres fertilisants sous-entendus fabriqués mais non enregistrés et non reconnus par les services compétents au Burundi, le ministre a souligné que des visites sur terrain seront effectués pour se rendre compte de ces derniers afin de prévenir les dégâts qui peuvent survenir, causés par ces fertilisants sans conformité. Il a souligné que ce secteur est aussi important car la production respectant les normes phytosanitaires pour ce genre de produits est nécessaire pour produire des produits agricoles encore bio ou proche de la norme bio.
Laurent Mpundunziza