
La ministre Nzeyimana a informé que, très prochainement, un lot composé de 50 ambulances va entrer dans le pays pour alléger les défis dans le domaine des références des patients. (Photo Claude Hakizimana)
Lors de la séance plénière consacrée aux questions orales du mardi 19 septembre 2023, l’invitée du jour était la ministre en charge de la santé publique, Sylvie Nzeyimana. Elle a répondu aux questions relatives à la situation sanitaire dans le pays en général et aux rapports définitifs d’audit de performance des hôpitaux de Muyinga, Muramvya, Cibitoke et Rumonge, en particulier. Nous revenons sur quelques réponses données par Mme Nzeyimana aux questions des représentants du peuple.
Les questions des députés ont tourné autour des problématiques qui s’observent dans le secteur de la santé, notamment l’insuffisance du personnel soignant surtout les médecins spécialistes; la lenteur dans l’accueil des patients ; les mouvements inquiétants des médecins vers l’étranger; l’insuffisance d’équipements et de matériels médicaux, etc.
Pour la question de la lenteur des services rendus aux patients, la ministre Nzeyimana reconnaît cette situation. « Il y a des fois la lenteur des services rendus aux patients dans certaines formations sanitaires comparativement aux hopitaux privés alors que le personnel et la logistique sont beaucoup plus importants que ceux des hopitaux privés (…) », a-t-elle signifié.
Parmi les causes, un nombre « trop élevé» de patients qui consulte le public par rapport au privé. Mme Nzeyimana explique encore que cela est motivé, entre autres, par le coût des prestations qui est bas comparativement aux privés, la gratuité des soins pour certaines catégories de personnes dont les enfants de moins de cinq ans etc. Malgré cela, elle a mentionné que le ministère en charge de la santé publique continue à prodiguer des conseils à l’endroit des prestataires pour améliorer l’accueil des patients.
Mme Nzeyimana a également réagi sur la question liée aux mouvements de départ des médecins vers l’étranger. « Pour arrêter ces mouvements, nous envisageons mener une réflexion profonde pour trouver des voies et moyens de fidélisation de ces professionnels de santé ».
L’inquiétude des députés face aux cas d’évasion des patients dans les hôpitaux
Les députés se sont aussi inquiétés par les cas d’évasion des patients hospitalisés non encore guéris. Selon le rapport de la Cour des comptes, à titre d’exemple, en 2021, de janvier à juin, 189 cas ont été inventoriés dans l’hôpital de Muramvya. De 2021 à 2022, de mai à juillet, 64 cas ont été recensés à l’hôpital de Cibitoke. De 2018 à 2021, il y a eu 269 cas d’évasions dans l’hôpital de Muyinga. Pour les députés, cela impacte négativement, non seulement la santé de la population, mais aussi occasionne un manque à gagner pour les hôpitaux.
La ministre en charge de la santé publique a souligné que ces cas d’évasion sont imputables aux factures élevées de prestations d’hospitalisation pour les patients n’ayant pas souscrit à aucune mutualité de santé ou à la Cam (Carte d’assurance maladie). « Pour diminuer ces cas d’évasion, la clé se trouve dans la mise en œuvre effective de la Stratégie nationale de protection sociale qui nous mène vers la couverture sanitaire universelle. Cela suppose que tous les citoyens disposent d’une assurance maladie », a-t-elle indiqué.
Un lot de 50 ambulances sera bientôt importé
Quant au manque ou à l’insuffisance d’équipements et de matériels observés dans différents hôpitaux du pays, Mme Nzeyimana a expliqué que le ministère fait tout son possible pour que ces défis soient levés. Dans cette perspective, elle a signalé que très prochainement, un lot composé de 50 ambulances va entrer dans le pays. Et dans quelques mois à venir, un autre lot du même nombre d’ambulances sera importé. « Nous espérons que ces cent nouvelles ambulances, une fois disponibles, allégeront un peu le problème observé dans la référence des patients. »
Les députés ont suggéré à la ministre de revoir les procédures d’accueil et de gestion des cas d’urgence à tous les niveaux de soins pour éviter la lenteur, de veiller à ce qu’il n’y ait pas de patients guéris qui soient gardés dans les structures sanitaires faute de moyens de payer les factures. Et de s’efforcer à appliquer les lois en place pour pallier certains défis.
Claude Hakizimana