Les représentants du peuple se sont réunis, le vendredi 12 janvier 2024, en séance plénière dirigée par le président de l’Assemblée nationale du Burundi, Gélase Daniel Ndabirabe, pour analyser et adopter le projet de loi portant ratification par l’Etat du Burundi de l’accord entre le Burundi et le Cuba sur l’exemption réciproque des visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques, officiels et de service. Après les amendements, les députés ont adopté à l’unanimité ledit projet de loi.
Dans son exposé des motifs, le ministre en charge des affaires étrangères, Albert Shingiro a indiqué que ce projet de loi résulte de l’accord qui a été signé le 14 septembre 2023, entre les gouvernements du Burundi et du Cuba, en marge du Sommet des pays du sud avec la Chine (G77+la Chine), qui s’est déroulé au Cuba en dates du 15 au 16 septembre 2023. Pour M. Shingiro, cet accord témoigne de bonnes relations historiques d’amitié, de fraternité et de coopération, qui caractérisent les deux pays, où cette année 2024 marque leur 50e anniversaire.
« La suppression des visas pour les détenteurs de passeport diplomatique, officiel et de service, permettra un échange plus rapide, une régularité et une fluidité des déplacements des responsables de deux administrations respectives, de collaborer et d’échanger en vue de porter ces relations d’amitié et de coopération à des niveaux plus élevés», a-t-il dit. Il a ajouté que cet accord créera des conditions favorables aux activités de coopération économique, commerciale et d’investissement entre les deux pays.
Au regard de la vision du gouvernement de faire du Burundi un pays émergent en 2040 et un pays développé en 2060, les députés ont voulu savoir pourquoi ne pas centrer cet accord sur les facilités à accorder aux hommes d’affaires et aux investisseurs censés développer les activités économiques pour l’atteinte de cette vision. M. Shingiro a précisé qu’en plus de la facilitation des déplacements diplomatiques ou officiels, cet accord ouvrira la voie à la conclusion des autres accords que le Burundi compte négocier avec le Cuba dans les domaines sectoriels prioritaires de notre pays dont la santé, l’éducation et l’agriculture. Il a rappelé, par exemple, que le Cuba dispose d’un secteur de la santé développé où, dans le passé jusqu’en 2015, il y avait un partenariat dans le domaine sanitaire. Des équipes médicales étaient envoyées au Burundi pour appuyer dans ce domaine. M. Shingiro a fait espérer que ce partenariat pourra reprendre. Après la conclusion de cet accord, les ambassades des deux pays seront ouvertes dans le but de renforcer les relations.
Entre les relations des pays, il y a toujours des hauts et des bas
Sur la question relative à la récente fermeture des frontières entre le Burundi et le Rwanda, le ministre en charge des affaires étrangères fait espérer que les relations entre les deux pays finiront par se normaliser, car en matière de la diplomatie, il y a toujours des hauts et des bas.
Concernant les Burundais se trouvant au Rwanda surpris par la mesure de fermeture des frontières alors qu’ils se préparaient à regagner leur bercail, M. Shingiro a répondu qu’aucun pays ne peut interdire celui qui désire rentrer dans son pays natal. « Ils ne pourraient pas avoir de problèmes à la frontière», a-t-il mentionné avant de signaler que les déplacements par l’avion restent toujours possibles.
Après l’analyse des amendements, les députés ont adopté à l’unanimité ledit projet de loi.
Claude Hakizimana