
La ministre Nijimbere ne nie pas les défis observés dans cette institution (Photo Claude Hakizimana)
La séance plénière dirigée par la première Vice-présidente de l’Assemblée nationale, Sabine Ntakarutimana s’est tenue au palais des congrès de Kigobe, le vendredi 6 septembre 2024, pour analyser le rapport d’audit de la capacité de gestion budgétaire du ministère en charge du commerce pour les exercices allant de 2020-2021 à 2022-2023 qui a été produit par la Cour des comptes. La ministre ayant le commerce dans ses attributions, Marie Chantal Nijimbere était l’invitée du jour pour répondre aux questions des représentants du peuple relatives à ce rapport.
Selon la commission permanente en charge des comptes et finances à l’Assemblée nationale qui a analysé le rapport produit par la Cour des comptes, au cours des exercices budgétaires 2020-2021, 2021-2022 et 2022-2023, le ministère en charge du commerce présente pas mal de défis dans sa capacité de gestion budgétaire. Ces derniers affectent le processus de la gestion budgétaire et comptable notamment en matière de passation et gestion des marchés publics, et en matière de gestion de stock et du patrimoine. D’autres défis s’observent dans le système de contrôle interne comme l’inexistence du manuel de procédures administratives, comptables et financières, et bien d’autres.
Il s’observe également des dépassements et de faibles taux d’exécution dans ces exercices budgétaires précités. Ici, la ministre Nijimbere, dans ses réponses, a fait savoir que les dépassements sur les rémunérations du personnel ont été entraînés par l’octroi des indemnités d’ajustement salarial ainsi que de la politique salariale en vue de lever les disparités salariales. Quant aux faibles taux d’exécution, cela a été occasionné par le fait que certaines activités d’investissement qui avaient de gros budgets n’ont pas été exécutées comme prévu.
La ministre Nijimbere ne nie pas les défis observés dans cette institution, toutefois, elle a dit que le ministère travaille déjà sur les recommandations formulées par la Cour des comptes en vue de l’amélioration des prestations.
D’autres questions adressées à la ministre ayant le commerce dans ses attributions ont tourné autour de la situation du commerce au Burundi en particulier sur la suspension des certificats des boissons alcoolisées déjà retirées sur le marché, l’efficacité du fonctionnement du BBN (Bureau burundais de normalisation) face à la prolifération des unités de transformation des jus et des boissons alcoolisées.
Certaines mesures du BBN enfoncent les commerçants
Les députés disent ne pas comprendre pourquoi le BBN certifie des produits, mais en cas de non conformité, les produits qui sont suspendus sont retirés du marché de façon très immédiate. Dans une situation pareille, les commerçants en payent lourd tribut et ne savent pas à quel saint se vouer. Car, selon ces représentants du peuple, aucun délai ne leur est accordé pour se préparer à la mise en application de la mesure prise.
Sur cette question pertinente, la ministre Nijimbere a précisé qu’en cas de la découverte de la non conformité pour les boissons alcoolisées, les mesures sont prises de façon urgente pour l’intérêt public, compte tenu de l’impact surtout sur la santé de la population. Après le retrait de ces produits, des mécanismes d’évaluation de l’impact de la mesure sur les commerçants et les mesures d’accompagnement sont initiés en collaboration avec les producteurs.
Les commerçants ayant les produits suspendus bénéficient de la contre-valeur auprès des producteurs
Pour les cas déjà survenus, Mme Nijimbere a évoqué certaines solutions alternatives convenues avec les producteurs de ces produits suspendus. Selon elle, les commerçants qui amènent les produits suspendus dans les unités de transformation d’origine, les responsables de ces unités doivent leur donner la contre-valeur, c’est-à-dire d’autres types produits. S’il advient que telle usine n’ait pas d’autres sortes de produits, sauf ceux suspendus, cette dernière doit être fermée et si on change le type de produit à fabriquer, la réouverture de l’usine sera conditionnée par le remboursement des pertes encaissées par les commerçants pour son premier produit. Ici, la ministre Nijimbere a signalé le fait que certains commerçants ne sont pas au courant de ces mesures alternatives.
Claude Hakizimana