Les représentants du peuple se sont réunis en séance plénière du jeudi 28 décembre 2023 au palais des congrès de Kigobe, sous les auspices du président de l’Assemblée nationale, Gélase Daniel Ndabirabe, pour décortiquer le rapport d’audit de la capacité de gestion budgétaire du ministère en charge de l’énergie, réalisé par la Cour des comptes pour la période de 2019-2020 à 2022-2023. Le ministre ayant l’énergie dans ses attributions était l’invité du jour à l’Assemblée nationale, pour répondre aux questions des députés relatives audit rapport.
«Le ministère en charge de l’énergie nécessite une réforme approfondie pour lui doter des outils pouvant lui permettre d’accomplir efficacement ses missions», a recommandé le président de l’Assemblée nationale, au regard des problèmes sérieux observés dans ce ministère. Il l’a dit se basant sur le rapport de la commission permanente de la Chambre basse du Parlement, en charge des finances sur le rapport d’audit de la capacité de gestion budgétaire du ministère en charge de l’énergie, pour une période de quatre exercices budgétaires allant du 2019-2020 à 2022 – 2023. Les taux d’exécution budgétaire sont de 68, 99% en 2019-2020; de 87,19% en 2020-2021 et 96,48% en 2021-2022. Le rapport sous analyse montre beaucoup de manquements sérieux dans ce ministère qui est qualifié de «porteur de croissance économique», selon M. Ndabirabe.
Le non rapportage des résultats réalisés, parmi les manquements
Les manquements évoqués sont principalement liés au non rapportage des résultats réalisés au cours des exercices sous analyse, à la faiblesse du processus de programmation budgétaire, au dépassement du seuil autorisé des transferts des crédits, à l’absence du manuel de procédures et de la politique de gestion des ressources humaines ainsi qu’à l’inexistence des contrôles hiérarchiques. A cela s’ajoute l’existence des chevauchements entre les missions de certains services ou directions et bien d’autres.
Les questions des élus du peuple ont tourné principalement autour des problèmes liés à l’insuffisance de l’eau, de l’électricité et de la pénurie récurrente du carburant. Ils ont rappelé avec insistance que ces trois produits constituent la base de la vie et du bien-être de la population. Et à défaut de ces derniers, les conséquences énormes se répercutent sur la vie du pays en général.
Invariabilité des charges salariales dans quatre exercices budgétaires, des données non fiables
L’autre inquiétude des députés a également porté sur les rémunérations des employés de ce ministère. Selon le rapport présenté, il a été constaté que dans les quatre exercices budgétaires, c’est-à-dire depuis 2019 à 2023, les charges salariales n’ont pas connu de variation.
Selon le ministère Ibrahim Uwizeye, cette situation est liée au gel des recrutements au niveau du ministère et au gel des annales pour tous les cadres et agents de la fonction publique. Toutefois, la réponse n’a pas été convaincante surtout sur la fiabilité des prévisions car, bien qu’il y ait le gel des recrutements et des annales, des variations devraient y avoir suite aux départs à la retraite ou aux décès. «S’il y a eu des remplacements, comment est-ce qu’un remplaçant peut percevoir le même salaire que le retraité pour garder les mêmes charges salariales ?», se demandent les députés.
Pour le président de l’Assemblée nationale, la solution efficace aux problèmes observés dans le ministère en charge de l’énergie serait sa restructuration suivie par le renvoi de certains employés pour recruter les nouveaux. Il a également recommandé qu’il ait un autre audit, entre quatre et cinq mois pour voir s’il y aura des changements tangibles pour pallier les défis qui hantent la population.
Claude Hakizimana