Dans la poursuite des activités de lancement officiel de trois projets du programme Biopama (Programme pour la biodiversité et la gestion des aires protégées), l’ambassadeur de l’Union européenne Claude Bochu accompagné des bénéficiaires du financement de l’UE a visité, le mardi 23 mai 2023, le Parc national de la Ruvubu, la plus vaste aire protégée du Burundi.
Lors de cette visite du Parc national de la Ruvubu, l’ambassadeur de l’Union européenne au Burundi, Claude Bochu, s’est rendu dans certains endroits se trouvant dans le parc notamment certaines pistes, l’hôtel de six chambres érigé dans le Parc, le gîte et un camping lodge. Le responsable et gestionnaire du parc national de la Ruvubu Marc Bakundintwari, a précisé que le parc s’étend sur une superficie de 50 800 hectares. Il couvre en partie quatre provinces à savoir les provinces de Cankuzo (commune Kigamba), Ruyigi (commune Butezi et Bweru), Muyinga (commune Muyinga, Buhinyuza et Bwakiro) et Karusi (commune Mutumba et Nyabikere). Il est aussi frontalier d’une partie de la Tanzanie.
Le parc est riche en faune comme en flore
« Le parc compte des herbivores (44 espèces de mammifères dont les buffles, antilopes, hippopotames etc), des primates (singes), des carnivores,des reptiles (crocodiles), 425 espèces d’oiseaux et 14 espèces de poissons. Telles sont les catégories d’animaux qui peuplent le Parc national de la Ruvubu », a indiqué M. Bakundintwari. Pendant la saison sèche, il est facile d’observer les crocodiles au niveau des eaux de la Ruvubu. Pour ce qui est de la flore, le parc a plusieurs espèces de plantes (plantes médicinales, eucalyptus, etc.)
Concernant la question de savoir le volume des recettes que fait entrer ce parc par an, le responsable du parc, M. Bakundintwari a expliqué que dans ce parc, on ne gagne pas beaucoup d’argent parce qu’il n’est pas bien aménagé. « Nous accueillons environ 300 et 500 touristes par an. Les touristes nationaux paient 5 000FBu tandis que les étrangers paient 20 dollars américains. Vous comprenez que ce n’est pas suffisant pour pouvoir l’entretenir »,a-t-il ajouté.
Les menaces ne manquent pas
Selon le responsable du parc, ce dernier est confronté à plusieurs problèmes : les feux de brousse, le braconnage, la pêche illégale du côté de Muyinga, le pacage du bétail du côté de la commune Kigamba, la chasse, le personnel insuffisant et le manque de déplacement pour pouvoir surveiller tout le patrimoine, le manque d’infrastructures, le manque de matériel comme les jumelles et les pistes qui ne sont pas bien entretenus régulièrement à défaut des moyens financiers. Il a signalé également le problème de carburant pour ceux qui veulent naviguer à bord du bateau dans la rivière Ruvubu.
Pour faire face à ces menaces, le responsable du parc a signalé que le personnel du parc est à l’œuvre. Les guides forestiers font des patrouilles pour surveiller ce dernier bien que le personnel soit insuffisant. L’OBPE organise, pendant la saison sèche, des ateliers de sensibilisation pour inciter la population à aider dans la sauvegarde de la biodiversité dans ce parc. Pour essayer de lutter contre le braconnage, on organise des activités génératrices des revenus notamment l’apiculture pour pouvoir aider la population environnante du parc qui est galopante et en général très pauvre, de gagner un peu d’argent. Pendant la saison sèche, on apprend à la population à faire la pêche bien organisée.D’après M. Bakundintwari, c’est une autre façon de leur trouver une source de revenu afin de les amener à abandonner petit à petit le braconnage et d’autres ressources forestières. Il espère qu’avec l’appui de ce projet financé par l’UE, les riverains pourront en tirer profit et sortir de la pauvreté.
Réhabiliter le gîte et un camping se trouvant à l’intérieur du parc
Albert Mbonerane de l’Association ceinture verte qui est parmi les bénéficiaires de l’appui de l’UE, a fait savoir que dans leur projet, ils vont essayer de réhabiliter le gîte et un camping lodge pour permettre aux touristes de trouver le nécessaire comme de l’eau, des sanitaires, etc. Pour ce qui est du camping lodge qui a été aménagé en 2012 par l’Office national du tourisme mais qui n’a jamais été fonctionnel, Albert Mbonerane a expliqué qu’il faudra d’abord consulter le mémorandum d’entente entre cet office et l’INCN (institut national pour la conservation de la nature).
Claude Bochu a indiqué que l’UE s’engage aux côtés du Burundi pour répondre résolument aux menaces qui constituent la dégradation de l’environnement à travers la promotion d’une économie verte pour la restauration de la biodiversité.
Eliane Nduwimana