Après plus de six décennies, le concept de l’aide au développement doit être revu pour penser à d’autres mécanismes beaucoup plus efficaces dans la mesure où aucun pays au monde ne s’est développé sur base des aides étrangères. Le développement est d’abord mental, la population nationale, le changement de mentalités pour chaque peuple pour se mettre au travail et que, l’aide viendrait en appui aux efforts nationaux. Tels sont les propos tenus par Albert Shingiro, ministre en charge de la Coopération au développement lors d’un pré-meeting avec différents partenaires au développement.
« Actuellement, pour rendre l’aide au développement plus efficace, il faut changer de paradigme et penser au « partenariat mutuellement avantageux », c’est-à-dire qu’il faut promouvoir les investissements étrangers qui viendraient dans nos pays, dans un partenariat gagnant-gagnant mutuellement avantageux», a souligné le ministre Shingiro.
Ces investissements nous permettent de créer des emplois sur place en faveur des jeunes, afin de renforcer le secteur privé. Ceci participe aussi à la consolidation de la paix car, les jeunes qui ne sont pas employés, deviennent un facteur de déstabilisation de nos pays », a-t-il ajouté.
Echanges commerciaux, transfert des technologies
Pour M. Shingiro, il faut également renforcer les échanges commerciaux entre les Etats. Il s’agit d’un mécanisme qui nous permettrait d’accumuler certaines devises pour pouvoir nous approvisionner à l’étranger en ce qui concerne les produits stratégiques, sensibles, critiques, a-t-il précisé.
Au-delà des échanges commerciaux, il faut aussi penser au transfert des technologies. « Au Burundi, nous sommes en train de produire surtout dans le domaine agricole. Pour cela, il faut partager les technologies pour pouvoir produire plus, en peu de temps et dans un petit espace », d’après toujours Albert Shingiro. Le secteur du tourisme est également très important et permet d’accumuler des devises. Il fait partie des priorités du gouvernement.
Des hauts et des bas
Cela fait plusieurs décennies que le concept de l’aide au développement a été adopté comme une plate forme de coopération entre les pays développés et les pays en développement. Le but de cette plate forme était de contribuer au développement socio-économique suivi de l’amélioration des conditions de vie de la population.
Depuis l’époque des ajustements structurels des années 80 jusqu’aujourd’hui, ce type de partenariat basé sur le développement a connu des hauts et des bas. « Nous avons connu des pays qui ont été gradués passant de pays pauvres aux pays à revenu intermédiaire, des pays qui sont passés de revenu intermédiaire qui ont fait retour en arrière pour devenir des pays pauvres », a dit Albert Shingiro.
Yvette Irambona