
Les parents des enfants devraient programmer des activités manuelles de vacances pour leurs enfants afin de les protéger contre la consommation des drogues. Le constat a montré que ces enfants apprennent la prise des drogues en errant dans les petits groupes communément appelés « ligala » (emprunt africain). Cela ressort des activités organisées par l’ABMPD (Association burundaise pour un monde de Paix et sans drogues) en collaboration avec l’unité de la police anti-drogues, le jeudi 26 juin 2025 en mairie de Bujumbura.
Passant par des lieux les plus fréquentés par la foule, les membres de l’ABMPD et agents de la police anti-drogue ont enseigné la population les conséquences de la consommation des drogues, la prise en charge de la personne qui les prend et la façon dont elle peut s’en sortir. Ils ont montré les comportements qui se manifestent chez la personne avant qu’elle se plonge dans la prise des drogues. Ils précisent que le manque de dialogue entre l’enfant et les parents est la principale cause.
«Quand l’enfant ne reçoit pas de temps pour échanger avec ses parents ou quand les parents se chamaillent toujours, il perd confiance en eux. Par là, il cherche refuge dans la consommation des drogues, pensant qu’il se soulage du bruit de la maison.», indique Valentin Havyarimana, coordinateur de l’ABMPD. Il appelle les parents à occuper leurs enfants en programmant des travaux manuels et activités pendant les vacances. Cela les empêchera d’errer ou de fréquenter les délinquants. Il ajoute également que le chômage peut être la cause de la prise des drogues pour les adolescents qui terminent les études post-fondamentales.
Selon Adjudant major de police Libère Nyabenda, représentant de la police anti-drogues, cette dernière n’est pas chargée d’appréhender les consommateurs et trafiquants des drogues pour les punir, comme certains le pensent. «Oui, nous pouvons les emprisonner, non pas pour les punir. C’est pour les prodiguer des conseils et les rééduquer, afin qu’à leur sortie, ils puissent aider les autres à réagir contre cette prise ou ce trafic de drogues au sein de leur entourage.», dit-il.
Une assistance psychologique s’avère nécessaire
Il indique que les drogues provoquent des conséquences graves sur la santé physique et mentale, ainsi que les relations sociales et la vie professionnelle. Parmi les conséquences les plus courantes, Libère Nyabenda cite les conséquences physiques comme les problèmes cardiaques et vasculaires, respiratoires, de digestion, la perte de poids et de nutrition, le risque accru de maladies infectieuses (VIH, hépatite, etc.)
«Pour les conséquences mentales, je peux citer quelques-unes comme la dépendance et l’addiction, les troubles de l’humeur (dépression, anxiété, etc.), de la pensée (hallucinations, paranoïa, etc.), la perte de mémoire et de concentration et le risque accru de suicide. Comme conséquences sociales, il y a les problèmes relationnels avec la famille et les amis, la perte d’emploi ou de statut professionnel, les problèmes judiciaires et légaux ainsi que l’isolement social et perte de soutien.», poursuit-il.
Il fait savoir qu’il y a des conséquences à long terme comme les dommages irréversibles au cerveau et au corps, le risque accru de maladies chroniques, la perte de qualité de vie et de bien-être, l’impact négatif sur les proches, la communauté et autres.
«Il est important de noter que les conséquences des drogues peuvent varier en fonction de la substance utilisée, la fréquence et la quantité de consommation, ainsi que la vulnérabilité individuelle. Si quelqu’un est aux prises avec une dépendance aux drogues, il est essentiel de chercher une assistance psychologique», conclut Libère Nyabenda.
Médard Irambona (stagiaire)