La célébration du 32e anniversaire de l’adoption de la convention relative aux droits de l’enfant a eu lieu le 20 novembre 2021. Le thème y consacré au niveau du Burundi est: « Avançons avec et pour les enfants ». La Commission nationale indépendante des droits d’Homme se dit satisfaite du travail effectué par l’Etat burundais en matière de défense des droits de l’enfant. Des défis à relever subsistent et la CNIDH continue de jouer son rôle d’organe consultatif pour la promotion et la protection des droits de l’Homme. C’est ce qui ressort de la déclaration de cette commission lue à cette occasion par Jacques Nshimirimana, commissaire en charge de la promotion des droits de l’Homme.
Dans cette déclaration, « la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme, (CNIDH), apprécie positivement les efforts déployés par le gouvernement du Burundi en vue d’améliorer les droits de l’enfant ».
Le Burundi a, en effet, ratifié la plupart des conventions relatives à la protection et à la promotion des droits de l’enfant et les protocoles facultatifs y afférents. Le pays complète ces normes internationales et constitutionnelles par des normes légales figurant notamment dans le code des personnes et de la famille, dans le code du travail, dans la loi portant prévention et répression de la traite des personnes et la protection des victimes de la traite. Le gouvernement a aussi élaboré une politique nationale de protection de l’enfance au Burundi pour une période couvrant cinq ans, de 2020-2024.
Des organisations de la société civile complètent l’action du gouvernement pour la promotion et la défense des droits de l’enfant.
La violation des droits de l’enfant demeure
Néanmoins, des enfants font encore aujourd’hui objet de maltraitance physique et psychologique, de viol ou d’exploitation sexuelle ou commerciale dans leurs communautés respectives. Concernant les cas de maltraitance des enfants, une étude à l’échelle nationale sous l’initiative de la CNIDH sera publiée avant la fin de l’année. Des cas d’enfants victimes du crime de traite des personnes sont enregistrés à la CNIDH.
Suppression de la taxe sur valeur ajoutée sur les serviettes hygiéniques
La CNIDH ne passe pas sous silence la recrudescence des cas d’abandons scolaires et de grossesses non désirées à l’école depuis la dernière année scolaire.
L’une des raisons de cas de ces abandons scolaires chez les jeunes filles provenant des familles aux ressources modestes ayant atteint l’âge de la puberté est le faible accès aux serviettes hygiéniques. Beaucoup de jeunes filles écolières ratent leurs cours en raison de manque de ces serviettes en période menstruelle. La CNIDH profite de cette occasion pour plaider en faveur de la réduction ou de la suppression pure et simple de la taxe sur valeur ajoutée sur ces serviettes hygiéniques. Cela pour permettre de les rendre accessibles à cette catégorie de jeunes filles.
La question des enfants en situation de rue doit être étudiée minutieusement
Les enfants en situation de rue ne sont pas des malfaiteurs. Chaque enfant a des raisons particulières qui le poussent à se retrouver en situation de rue. Selon le commissaire Jacques Nshimirimana, des actions concrètes ont été menées. Des enfants ont été réinsérés dans leurs familles d’origine. Certains enfants ont pu rester chez eux mais d’autres sont retournés dans la rue. D’autres nouveaux enfants en situation de rue sont venus gonfler cet effectif de catégories d’enfants en difficultés. Le gouvernement a pris en main cette question et une stratégie est sur la table du gouvernement pour être adoptée en vue de trouver les voies et moyens de faire face à cette problématique.
Des prix aux intervenants dans la protection des droits des enfants primées
La CNIDH a discerné des prix aux intervenants dans la protection et la promotion des droits de l’enfant. Les lauréats de ces prix sont des personnes qui s’occupent de la catégorie des enfants en situation de rue. Il s’agit de trois lauréats de l’année désignés par le collège des commissaires de la CNIDH. Ainsi Christine Ntahe surnommée Maman Dimanche a été primée pour ses actions exceptionnelles en faveur des enfants en situation de rue depuis les années 1994. Elle poursuit maintenant cette œuvre de chanté dans le cadre de son organisation « Bon geste ».
La policière Cécile Ntakiyiruta qui travaille à l’unité de police de la protection des mineurs et des mœurs. Elle prend en charge douze enfants victimes de maltraitance et en situation de rue avec ses propres et modestes moyens.
Enfin, l’artiste chanteur Boniface Girukwishaka, connu sous le sobriquet de B-Face qui est sensible aux questions sociales. Il est primé pour sa chanson sortie en 2018 intitulé « Sikoyari » dans laquelle sont exposés les problèmes que vivent les enfants en situation de rue au quotidien. Il appelle à la solidarité en leur faveur.
Origine de la convention relative aux droits de l’enfant
La reconnaissance des droits de l’enfant remonte à la Déclaration de Genève de 1924, et adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 20 novembre 1959 et reprise par tous les textes juridiques internationaux relatifs aux droits de l’Homme. En date du 20 novembre 1989, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté la Convention internationale relative aux droits de l’enfant pour lui assurer un environnement favorable à sa dignité et à son épanouissement. Le Burundi a ratifié cette convention par le décret-loi n°1/032 du 16 août en 1990.
Egide Kwizera