Les femmes se retrouvent dans diverses tâches dans les localités de Gatunguru et de Gahahe. C’est dans la zone Rubirizi de la commune Mutimbuzi en province de Bujumbura. Elles effectuent diverses tâches sur les chantiers de constructions comme puiser de l’eau, porter le ciment, transporter divers matériaux de construction, etc. au même titre que les hommes aide- maçons; avec un salaire variant entre 3 500 à 4 000 FBu la journée. Cela a été constaté dernièrement lors de notre passage sur les lieux.
Au moment où certaines femmes de ces localités s’affairent dans les activités champêtres, d’autres profitent de la prolifération des chantiers qui s’observent dans ces nouveaux quartiers pour effectuer des travaux d’aide- maçons. C’est la tâche la plus convoitée par ces femmes, la maçonnerie demandant des apprentissages poussées qu’elles n’ont pas. En effet, pour être maçon, il faut du temps et de l’argent. Du temps pour apprendre et de l’argent pour adhérer au groupe d’hommes maçons. Ce dernier ne facilite pas la tâche étant donné que pour certains, la femme n’est pas capable d’ accomplir ce que ces hommes font. Enfants au dos pour certaines, être aide- maçon est une façon de gagner leur vie. Cela ne leur demande pas beaucoup de temps car s,il arrive qu’elles s’absentent, elles peuvent se faire remplacer. C’est un travail journalier. Si les travaux ménagers et les préoccupations familiales ne leur permettent pas de se présenter, certaines vont même jusqu’ à se faire remplacer par leurs enfants.
Le même salaire
Concernant les tâches de transport de matériaux de construction, puiser de l’eau pour le chantier et participer à différents travaux d’aide au chantier, les femmes aide- maçons travaillent comme les hommes aide-maçons. Elles perçoivent le même salaire journalier que les hommes. Malgré leurs multiples tâches ménagères, très tôt le matin à 6h 30, elles sont déjà sur les chantiers. Les hommes contactés disent que travailler avec ces femmes ne leur pose aucun problème car c’est un travail technique. Chacun connait sa tâche. Un défi auquel elles doivent faire face, c’est que les enfants sont contraints de grandir seuls en l’absence de leurs mères. Un enfant de 5 ans garde son petit frère ou sa petite sœur de 2 ans. Toute la journée ils errent pour tuer le temps en attendant leur mère qui revient vers 18 h.
Blandine Niyongere