C’est à Gitega la capitale politique du Burundi et dans l’avant-midi du 19 décembre 2025, que le président de la Cour suprême, Gamaliel Nkurunziza, a procédé au lancement officiel de la campagne nationale de la justice de proximité, une initiative majeure visant à rapprocher l’appareil judiciaire aux citoyens comme il l’a souligné. Il appelle toutes les parties prenantes de l’appareil judiciaire à faire en sorte que les procès devant les juridictions, soient sensiblement réduits en privilégiant la médiation.

Le président de la Cour suprême définit clairement l’ambition de cette campagne qui vise à rendre la justice accessible à tous, sans que les justiciables soient contraints d’effectuer de longs déplacements jusqu’à Bujumbura la capitale économique. Une vision qui s’inscrit dans la droite ligne de la volonté du chef de l’Etat, Magistrat suprême, Evariste Ndayishimiye, de voir une justice visible, compréhensible et proche du peuple. Le choix de Gitega pour le lancement n’est pas fortuit. Selon Gamaliel Nkurunziza, la campagne débute dans la capitale politique avant de s’étendre progressivement sur l’ensemble des provinces du pays. L’objectif est clair: faire de la justice, un service de proximité, accessible jusque dans les collines ou quartiers, au plus près des réalités quotidiennes des citoyens.
Au cœur de cette réforme, figure la médiation. Le président de la Cour suprême pointe du doigt certains dysfonctionnements observés chez les notables collinaires qui ne s’acquittent pas correctement de leur mission alors que l’esprit de leur mise en place n’était autre que réduire les procès devant les tribunaux, grâce à la médiation. Il a, à cet effet, appelé les responsables des tribunaux de résidence, à assurer un encadrement rigoureux de ces acteurs clés dont le rôle est déterminant dans la prévention et la résolution des conflits. L’ambition affichée est de taille. C’est notamment la réduction jusqu’à 50 % des dossiers portés devant les tribunaux, en privilégiant le règlement des litiges au niveau des notables collinaires. Ceux qui feront preuve de manquements seront écartés afin de ne maintenir en fonction que des médiateurs intègres et engagés au service de la justice.
Dans cette dynamique, Gamaliel Nkurunziza a annoncé le renforcement du corps des notables collinaires. Désormais, a-t-il martelé, aucun dossier ne devra être ouvert devant les juridictions, sans qu’une tentative préalable de conciliation n’ait été engagée entre les parties en conflit. « La médiation doit être mise en avant », a-t-il insisté, faisant de ce mécanisme, un pilier de la justice de proximité et appelant les responsables des Cours et tribunaux, a toujours tenter la médiation avant l’ouverture d’un dossier.
L’urgence de la réforme a été clairement soulignée : en l’espace d’une année, l’image de la justice burundaise doit changer. Pour y parvenir, le président de la Cour suprême a recommandé une communication fluide et permanente entre les justiciables, les acteurs judiciaires et la population. Il a, enfin, exhorté l’ensemble des professionnels de la justice, à faire preuve de prudence, de rigueur et de responsabilité dans les décisions rendues, rappelant que chaque jugement engage la crédibilité de l’institution judiciaire et la confiance des citoyens.
Amédée Habimana
