Le secrétaire général du parti au pouvoir, CNDD-FDD Réverien Ndikuriyo a animé, le samedi 23 août 2025, au stade Urukundo de Buye, province de Butanyerera, une conférence de presse. Durant deux heures de temps, les journalistes ont été libres à poser toutes les questions concernant la vie nationale. De la politique à la coopération entre le Burundi et le Rwanda, en passant par les questions sécuritaires et le rapatriement des réfugiés burundais et la dévaluation de la monnaie burundaise qui entrainent une inflation, Révérien Ndikuriyo a mis en lumière la position du parti CNDD-FDD, laissant espérer un avenir meilleur.

(Photo : Moïse Nkurunziza)
Dans son discours d’ouverture, le secrétaire général du CNDD-FDD a félicité les Burundais en général et les Bagumyabanga en particulier, pour la participation massive aux élections et l’espoir placé en ce parti au pouvoir depuis 20 ans. Interrogé si le parti CNDD-FDD s’attendait à une victoire avec plus de 95% aux législatives et communales, Révérien Ndikuriyo a été clair : «Nous étions optimistes de remporter les élections à environ 92%. La victoire écrasante avec ce score imbattable montre, à suffisance, que les Burundais ont choisi le développement. Au Burundi, nous avons connu trois types d’élections : en 1962, les Burundais ont élu l’indépendance, en 1993, ils ont choisi la démocratie, depuis 2005 ils optent pour un développement durable ».
La question de la concrétisation de la Vision 2040-2060 a été aussi au centre des préoccupations. Les journalistes ont rappelé que, dans le passé, d’autres programmes gouvernementaux ont été initiés, mais que les résultats atteints semblent ne pas aboutir aux résultats escomptés. Les journalistes ont voulu savoir si la Vision 2040-2060 ne connaîtra pas le même sort que les programmes antérieurs. A ces inquiétudes, M. Ndikuriyo a rassuré que le pays est prêt et engagé à atteindre les objectifs qu’il s’est fixés. « La Vision 2040-2060 est un document élaboré par les Burundais eux-mêmes, très engagés et déterminés à apporter leur contribution à l’édification d’une société burundaise tournée vers un avenir meilleur. La vision répond aux attentes et aux aspirations de la population, raison pour laquelle tout un chacun doit jouer pleinement son rôle pour aboutir aux résultats escomptés ».
L’autre question relevant du domaine politique, concerne des investissements des candidats aux élections collinaires alors que ces postes ne sont pas juteuses. Les journalistes ont voulu savoir comment ces candidats vont recouvrer ces montants une fois élus. A cette question, M. Ndikuriyo a mis en garde contre toute personne qui croit qu’elle va se lancer dans la malversation économique ou la corruption. « Des mesures contraignantes ont été initiées. Des sanctions lourdes et sévères qui n’épargneront aucun récalcitrant vont être annoncés prochainement, notamment à partir du mois de septembre 2025 », a-t-il signalé.
Les relations avec le Rwanda, le Burundi garde sa position
Interrogé sur la réouverture des frontières entre le Burundi et le Rwanda fermée depuis quelques années, Révérien Ndikuriyo a rappelé les exigences du Burundi. Comme indiqué, toute négociation de réouverture de ces frontières dépendra de la volonté de ce pays voisin à remettre aux autorités burundaises, les Burundais accusés d’avoir trempé dans la sauce salée du coup d’Etat manqué de 2015.

Concernant le retour des réfugiés au bercail, M. Ndikuriyo a répondu en ces termes : « Certains parmi nous ont été réfugiés. Il y a plusieurs raisons indépendamment de la volonté de chacun qui pousse à ne pas rentrer. Il y a même ceux qui ont d’abord retiré des passeports avant de partir. Comment un citoyen qui se sent menacé doit passer au Commissariat général de migrations pour retirer son passeport avant de fuir le pays. Il y a ceux qui restent dans les camps espérant qu’ils seront transférés au Canada ou ailleurs. Sinon, la justice burundaise n’a sorti qu’une liste, de 30 personnes présumées avoir joue un rôle clé dans la déstabilisation du pays en 2015 ».
Il a également mis en garde ceux qui ont annoncé depuis la Belgique qu’ils vont faire la guerre au Burundi : « Dites-leur de ne plus tromper la population tranquille. Qu’ils viennent et prendre le devant sur la ligne de front ».
Interrogé sur la dévaluation de la monnaie burundaise face au dollar américain, le secrétaire général du CNDD-FDD, avec des exemples à l’appui, a montré que ce phénomène n’est pas une fatalité pour le Burundi : « D’autres pays connaissent aussi ce défis ». Pour pallier ce problème, M. Ndikuriyo a appelé les Burundais, à redoubler d’efforts pour l’augmentation de la production, afin d’exporter les marchandises burundaises aux marchés régionaux, continentaux et mondiaux. Il a rappelé que des efforts sont déjà entrepris par le gouvernement burundais en mettant l’accent particulier sur les cultures d’exportations et d’autres projets aux bénéfices des Burundais.
Moïse Nkurunziza