
Dans le cadre de la promotion du travail décent et de la protection des droits des travailleurs, un atelier de sensibilisation et de mobilisation a réuni plusieurs acteurs clés autour des conventions de l’Organisation internationale du Travail (OIT), notamment celles relatives à la sécurité et la santé au travail, aux travailleurs domestiques, et à la lutte contre la violence et le harcèlement. Cela s’est déroulé le jeudi 26 juin 2025.
Organisé par INSPIRBurundi (Réseau International pour le droit à la protection sociale au Burundi) avec l’appui du partenaire WSM (– We Social Movement), cet atelier a été l’occasion d’échanger sur les contenus et enjeux de quatre conventions fondamentales telles que, la Convention n°155 qui porte sur la sécurité et la santé des travailleurs. Elle engage les Etats à mettre en place une politique nationale de prévention des accidents et des maladies professionnelles ; la Convention n°187 qui propose un cadre promotionnel pour la sécurité et la santé au travail, en renforçant la culture de prévention, la consultation des partenaires sociaux, et la coordination des actions au niveau national ; la Convention n°189 qui vise à protéger les travailleuses et travailleurs domestiques, souvent exclus des protections formelles. Elle insiste sur leurs droits à des conditions de travail justes, à un repos adéquat, à la sécurité sociale, et à la protection contre les abus et enfin la Convention n°190 qui traite de la violence et du harcèlement en milieu de travail, y compris les violences basées sur le genre. Elle appelle à créer un environnement de travail sain, exempt de toute forme de violence.
Monsieur Déogratias Mbonimpa, inspecteur principal au ministère de la Fonction publique chargé des relations professionnelles, a assuré la présentation des principales dispositions de ces textes. Il a mis en lumière l’importance de leur mise en œuvre dans un contexte national où la précarité de l’emploi et l’exposition aux risques professionnels restent des réalités préoccupantes.
Monsieur Gilbert Nyawakira, représentant de la Confédération des syndicats Libres du Burundi (CSB), a souligné que ces conventions doivent devenir des outils concrets de plaidoyer et de transformation dans les milieux professionnels. « Il est temps de sortir du cadre purement théorique et d’exiger des mesures claires en faveur des travailleurs », a-t-il affirmé.
Du côté institutionnel, Madame Alice Ndayisasirire, inspectrice et représentante du ministère de la Fonction publique, a insisté sur le rôle de l’administration dans l’application des normes internationales du travail. Elle a rappelé que l’adhésion du Burundi à ces conventions implique une volonté politique forte et un dialogue social actif entre gouvernement, employeurs et syndicats.
Plusieurs recommandations ont été formulées
Les échanges ont été riches et participatifs. Les participants inspecteurs du travail, les syndicalistes, les représentants de la société civile – ont formulé plusieurs recommandations, parmi lesquelles la vulgarisation accrue des textes ratifiés figurent, la mise en place d’un mécanisme de suivi des engagements, le renforcement des capacités des inspecteurs du travail, et une meilleure protection juridique des travailleurs domestiques souvent exclus des mécanismes de contrôle.
L’atelier a été clôturé sur un appel fort à l’action collective. La sensibilisation est un premier pas, mais sa valeur réelle réside dans sa traduction en politiques publiques et pratiques concrètes. En œuvrant ensemble, les syndicats, les institutions et les partenaires techniques peuvent bâtir un monde du travail plus juste, plus sûr et plus humain.
Mynka Careille Iriho (Stagiaire)