Dans le cadre de la mise en œuvre du projet «Promouvoir la gouvernance transparente et l’action climatique au Burundi à travers un dialogue multilatéral, l’Association burundaise pour le développement, la démocratie et les droits humains (AB3D en sigle) a organisé, le samedi 21 juin 2025 à Bujumbura, un dialogue multipartite sur la gouvernance climatique et la gestion des ressources naturelles. Selon Silvère Nibaruta, président de l’AB3D, l’objectif est d’inventorier les défis liés au changement climatique au Burundi.
Silvère Nibaruta a fait savoir que cette activité s’inscrit dans la logique d’interpeller et d’inventorier les défis liés au changement climatique au Burundi. « Appuyé par les experts, nous avons invité les journalistes, les acteurs de la société civile, afin que nous dégagions des recommandations pratiques et opérationnelles qui pourront être émises lors de la COP30 prévue au moins de novembre 2025».

Le Burundi, parmi les 20 pays les plus vulnérables
Dans sa présentation sur les principes et défis de la gouvernance climatique au Burundi, Athanase Nkuzimana, expert en gestion et risques des catastrophes et enseignant-chercheur à l’université du Burundi, a montré que ces dernières années, le Burundi est placé parmi les 20 pays les plus vulnérables où les communautés sont de plus en plus exposées aux effets de changement climatique. M. Nkunzimana a également dit que le volet environnemental n’est plus tenu en considération parce que les fonds alloués à ce secteur sont minimes.
Dans sa présentation sur la déforestation et conservation, Richard Habonayo, professeur à l’Université du Burundi dans la faculté d’agronomie et de l’ingénierie, a indiqué que la dégradation des forêts et leurs ressources, est un phénomène qui date d’il y a longtemps où même la littérature enseigne qu’avant le 19e siècle, il y a eu perte d’environ 1,8 milliards d’hectares de forêt. Les moteurs de la déforestation sont entre autres, l’expansion des terres agricoles, des zones urbaines, le développement des infrastructures. Même aujourd’hui, ce phénomène existe et le Burundi n’est pas épargné.
Parmi les défis, M. Habonayo a souligné qu’il y a des aires protégées qui n’existent que sur les papiers, d’autres qui sont mal gérées et d’autres qui ne possèdent pas des statuts juridiques. Des aires protégées qui sont là, mais qui ne jouent pas pleinement leur rôle de conserver la biodiversité. Créer ces aires protégées ne suffit pas, il faut qu’il y ait des conditions pour qu’elles remplissent leurs fonctions.
Quid des recommandations
Après les échanges, des recommandations ont été émises à l’endroit du gouvernement, de toutes les parties prenantes et des communautés.
Il a été recommandé au gouvernement de revoir si le volet gouvernance climatique est inclus dans la Vision du Burundi pays émergent en 2040 et pays développé en 2060. Au cas échéant réintégrer ce volet.
Il a été suggéré que tous les acteurs soient impliqués pour permettre la mise en œuvre des projets d’adaptation et de résilience.
Il a été recommandé qu’il y ait la sensibilisation des communautés locales parce qu’il se peut que ces dernières ne s’approprient pas de projets mis en œuvre dans l’adaptation et la résilience.
Il a été recommandé de sensibiliser la population pour que la conservation des forêts soit leur quotidien, disponibiliser les moyens financiers et humains pour que la conservation soit efficace.
Eliane Nduwimana