Le président du Sénat du Burundi, Emmanuel Sinzohagera, a procédé, le
mercredi 28 avril 2021 en mairie de Bujumbura, à l’ouverture de la conférence
inaugurale sur les événements de 1972, à l’occasion du 49e anniversaire
desdits événements. Il s’agissait d’une conférence portant sur des
témoignages et des réflexions sur les événements 1972 sous le thème « Se
souvenir et bien qualifier les événements de 1972» au Burundi. Les
conférences qui suivront seront animées aux mois de mai et juin 2021.
Dans son discours d’ouverture, Emmanuel Sinzohagera a fait savoir que lors de
la législature de 2015-2020, le Sénat a organisé trois retraites pour méditer sur
les conséquences de l’arrêté royal du 21 août 1925 signé par Albert 1er, roi
des Belges. L’une des conséquences de cet arrêté a été les événements
sanglants de 1972 au Burundi. Selon lui, la journée du 29 avril 1972 a été une
journée de tristesse et chagrin pour les familles dans plusieurs régions du pays.
Les autorités du gouvernement de l’époque se sont livrées à des arrestations
massives sur tout le territoire national en suivant des listes préétablies suivies
d’éliminations physiques de Burundais. La version officielle du gouvernement
d’alors affirme qu’une offensive est déclenchée par des groupes radicaux issus
de la majorité Hutu dans le sud du pays où des atrocités sont commises contre
les populations Tutsi. Ainsi, une répression revancharde s’en est suivie par le
gouvernement de l’époque sur des centaines de milliers de familles sur tout le
territoire national avec injonction de ne jamais pleurer ni organiser le deuil.
Soigner les blessures et guérir les âmes des victimes
Selon M. Sinzohagera, le Sénat se réserve les mois de mai et juin 2021, pour
l’exploration de toutes les pistes de résolution du conflit ethnique qui a
endeuillé le Burundi à partir du 29 avril 1972. En organisant ces conférences,
cette institution veut s’impliquer afin de marquer un tournant historique dans
l’histoire du Burundi. L’objectif primordial étant de soigner les blessures et
guérir les âmes des victimes par une approche thérapeutique. Le Sénat espère
réaliser ainsi les résultats fiables en cinq points dont se souvenir afin de rendre
hommage aux milliers de Burundais disparus en 1972 ; contribuer à la
qualification des crimes de 1972 en vue de respecter le droit international tel que la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide l’oblige.
L’ancien président de la république du Burundi et conférencier du jour ,
Sylvestre Ntibantunganya, a estimé entre 100 000 et 300 000, le nombre de
victimes de la crise. Et préciser que les victimes des crises des années 1961 et
1972 proviennent de toutes les couches sociales du pays. En somme, les
événements de 1972 devront être attribués au gouvernement de l’époque.
Néanmoins, il indique que l’on ne peut pas oublier les Hutu mais aussi les Tutsi
disparus au cours de ces périodes sombres que le Burundi a vécues. D’après
lui, les solutions préalables doivent venir de la réalité sans prendre en compte
tel ou tel autre groupe ethnique. Il est aussi nécessaire de protéger la jeunesse
qui n’a rien à voir avec les événements de 1972.
M. Sinzohagera a clôturé la conférence en appelant toute personne ayant des
témoignages sur les événements de 1972, les victimes en particulier , à briser
le silence afin que la vérité sur la nature desdits événements, soit connue.
Laurent Mpundunziza
Laurent Mpundunziza
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Journaliste rédacteur et reporter. Je me spécialise dans la couverture médiatique et rédaction de l'actualité. Je suis passionné par la politiqué, l'éducation, l'actualité internationale, le sport et la santé.