L’autonomisation passera par l’accès aux ressources et aux marchés
Sur la colline Jimbi, en commune et province Gitega, Odette Niyintunze, agricultrice engagée, est un exemple de résilience et de leadership féminin en milieu rural. À travers son expérience, elle met en lumière les défis et opportunités liés à la promotion des droits économiques des femmes dans les campagnes burundaises.

D’après Odette Niyintunze, les femmes rurales rencontrent diverses difficultés dans l’exercice de leurs droits économiques. L’une d’entre elle est l’accès à la terre qui reste le plus grand défi. Dans de nombreuses familles, les femmes n’ont pas le droit de posséder des terres, ce qui limite leur capacité à produire et à investir. Ensuite, ajoute-t-elle, les femmes rurales ont des difficultés pour accéder aux intrants agricoles de qualité, comme les semences sélectionnées et les engrais. Le manque de financements est aussi un obstacle majeur. La plupart des banques exigent des garanties qu’elles n’ont pas.
Parlant des efforts pour relever ces défis notamment pour relever le niveau économique des femmes rurales, elle a cité le courant des coopératives qui sont en train de contribuer à la promotion de la femme rurale. « Être membre d’une coopérative agricole nous permet d’avoir une force collective. Par exemple, nous pouvons acheter des intrants en gros à moindre coût, accéder plus facilement aux financements et bénéficier de formations. Grâce à la coopérative, nous avons appris à mieux gérer nos récoltes et à négocier de bons prix sur le marché », a souligné Mme Niyintunze.
Elle a également remercié le gouvernement du Burundi pour sa volonté manifeste. Des efforts sont faits a-t-elle fait remarquer, notamment avec des programmes de subvention pour l’agriculture, mais il reste encore du chemin à parcourir. « Nous aimerions voir plus d’initiatives facilitant l’accès des femmes aux crédits et à la propriété foncière. L’éducation des jeunes filles est aussi cruciale, car une femme instruite a plus de chances de défendre ses droits économiques ».
S’adressant aux femmes rurales, Odette Niyintunze a laissé entendre qu’il ne faut pas avoir peur de s’organiser en coopératives et de revendiquer leurs droits. L’indépendance financière est la clé pour améliorer leur quotidien et celui de leurs familles d’après notre interlocutrice. Et d’ajouter qu’il faut aussi encourager les filles à poursuivre leurs études pour briser le cycle de la pauvreté.
À travers son témoignage, Mme Niyintunze illustre l’importance d’une approche intégrée pour le développement des femmes en milieu rural. Leur autonomisation passe par des réformes structurelles, un accès accru aux ressources et un soutien institutionnel renforcé.
Amédée Habimana