Le manque du marché d’écoulement du maïs collecté, un défi majeur éprouvé par l’Anagessa
Les représentants du peuple se sont réunis en séance plénière, le jeudi 27 février 2025, à l’Assemblée nationale sous l’égide du président de cette institution, Gélase Daniel Ndabirabe. Il était question de se rendre compte de l’état des lieux des stocks du maïs et du riz collectés en 2024 et leur commercialisation par l’Anagessa ( Agence nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire) ainsi que la préparation de la campagne de collecte du maïs produit pour la saison culturale 2024 C et 2025 A. Cette séance était couplée à la séance des questions orales avec débat adressées à deux ministres, Prosper Dodiko et Marie Chantal Nijimbere, ayant respectivement l’agriculture et le commerce dans leurs attributions.

Les membres de la commission permanente à l’Assemblée nationale s’est déployée dans quinze provinces du pays en vue de faire l’état des lieux des stocks du maïs et du riz qui ont été collectés en 2024 et leur commercialisation par l’Anagessa ainsi que la préparation de la campagne de collecte du maïs produit pour la saison culturale 2024 C et 2025 A.
Selon le rapport de cette commission, la quantité du maïs collecté en 2024 au niveau national s’élève à plus de 71 363 tonnes. Il a été rapporté que la décision de vente du maïs a été un peu tardive et cette vente a coïncidé avec la récolte du maïs cultivé dans les marais. Cela fait qu’il n’y a pas d’affluence des clients. Les stocks de l’Anagessa sont encore presque remplis dans certaines provinces. Le stock restant s’évalue à 41 880 tonnes, soit 58,6% jusqu’au 10 février 2025. Quant au budget alloué à l’Anagessa pour la collecte de cette production, celui-ci s’élève à plus de 145, 6 milliards de FBu, tandis que le montant déjà collecté issu de la vente du stock est de plus de 11, 2 milliards de FBu.
Des stocks mal conservés dans certaines provinces
Lors de cette descente des élus du peuple, selon toujours le rapport, ces derniers ont trouvé que dans certaines provinces, le stock est mal conservé, ce qui aurait ainsi occasionné la pourriture d’une certaine quantité des graines de maïs. Actuellement, l’Anagessa éprouve la difficulté de trouver le marché d’écoulement pour cette quantité stockée.
Face à cette situation, certains représentants du peuple ont exprimé leurs inquiétudes liées au recouvrement du montant dépensé par le gouvernement via l’Anagessa. Ces inquiétudes sont accentuées par cette situation de pourriture du stock signalée dans certains endroits. Les députés pointent du doigt les défis liés à la planification. Pour eux, d’abord, la quantité collectée dépasse largement les prévisions (Plus de 71 368 tonnes contre 25 000 tonnes planifiées), encore plus, ils se demandent pourquoi ce stock serait en train de se détériorer alors que ce même phénomène s’est produit l’année passée. On devrait avoir pris des décisions sérieuses pour que l’on ne tombe pas dans la même situation. Signalons qu’un kilo du maïs s’achète à 2 100 FBu pour la population et 2 300 FBu pour les commerçants.
De surcroît, la commission a souligné que l’Anagessa n’a pas pu collecter le surplus de la récolte du riz en 2024. Les raisons avancées sont notamment liées à la production qui n’a pas été bonne suite à pas mal de défis observés dans ce secteur dont l’insuffisance des intrants agricoles, les difficultés d’irrigation, et bien d’autres.
D’après le rapport présenté, l’Anagessa semble ne pas s’apprêter à collecter la production du maïs pour la saison culturale 2024 C et 2025 A. L’un des motifs est que cette agence n’a pas encore écoulé la production conservée, donc les stocks sont presque pleins.
Au cours de la séance, Prosper Dodiko et Marie Chantal Nijimbere, ministres respectivement en charge de l’agriculture et du commerce ont répondu à différentes questions des élus du peuple. Nous y reviendrons dans notre prochaine parution.
Claude Hakizimana