Connecter les victimes et leurs biens spoliés
La CVR (Commission vérité et réconciliation) a organisé, le mardi 25 février 2025, une réunion à l’intention des associations des victimes des crises cycliques qui ont endeuillé le Burundi. Selon Pierre Claver Ndayicariye, président de la CVR, l’objectif de la réunion était d’échanger sur la méthodologie à aborder pour rétablir les victimes des crises.
Pierre Claver Ndayicariye a d’abord indiqué que la CVR a déjà parcouru ses enquêtes de 1885 jusqu’aux années 1972 en indiquant que les droits humains des Burundais ont été baffoués depuis 1885. Il a poursuivi en soulignant que plusieurs Burundais ont perdu leurs vies pendant cette période de 1885 et les années qui ont suivi. Et d’ajouter que la réunion sert à chercher comment connecter les victimes à leurs biens spoliés, une question encore complexe du fait qu’ajourd’hui, il se peut que les biens spoliés sont passés par plusieurs mains. M. Ndayicariye a ainsi rappelé que le combat que mène la CVR dans la recherche de la vérité concerne tous les Burundais et a appelé au changement de mentalité pour tout un chacun.
Ce que la CVR a déjà trouvé sur le terrain reflète les faits
Quant à Léa Pascaline Nzigamasabo, commissaire à la CVR, ce que la Commission vérité et réconciliation a déjà trouvé sur le terrain reflette les faits sur les événements douloureux qui ont sévi au Burundi. Elle a indiqué que cela provient des échanges avec les victimes ainsi que des témoins oculaires mais aussi les récits et écrits signés par les autorités des années sur lesquelles la Commission a enquêté. Et d’ajouter que le rétablissement des listes des personnes assassinées pendant cette période est en cours. Mme Nzigamasabo a aussi indiqué que les enquêtes sur la période des événements Ntega-Marangara ont déjà commencé, ajoutant que la CVR a pour mission d’enquêter sur toutes les années où le Burundi a vécu des moments difficiles jusqu’en 2008. Cela pour dissiper le doute de tous ceux qui disent que la CVR s’est seulement basée sur 1972 dans ses enquêtes.
Les sanctions pour les responsables peuvent servir d’exemple
De la part des représentants des associations des victimes des crises qui ont endeuillé le pays, ils ont demandé à ce que les événements de 1972 soient d’abord qualifiés de génocide par la CVR, puis par les instances habilitées du pays. Ils ont également demandé à ce que tous ceux qui ont la main trempée dans les massacres des années 1972 soient punis pour servir d’exemple dans le but de prévenir la reprise de telles atrocités dans le pays. Ils ont également requis à ce que le gouvernement fasse condamnation symbolique d’au moins une personne parmi les responsables des massacres des personnes en 1972 sans oublier de chercher à rétablir les victimes dans leurs droits.
Cependant, Pierre Claver Ndayicariye a fait savoir aux participants que la Commission a pris note de leurs préoccupations. Il a promis de les faire parvenir aux autorités compétentes. Il a ainsi interpellé les Burundais à être artisans de la vérité et la réconciliation.
Laurent Mpundunziza
