Alors que la saison culturale A 2024-2025 touche à sa fin, les agriculteurs de la province de Gitega affichent un optimisme mesuré quant à la récolte de maïs. Selon Oscar Uwikunda, directeur du BPEAE (bureau provincial de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage), les conditions actuelles laissent espérer une production suffisante malgré des défis liés à la disponibilité tardive des intrants, notamment l’urée.
Dans le cadre de sa stratégie pour renforcer la sécurité alimentaire, le gouvernement du Burundi, a subventionné les engrais chimiques et semences sélectionnées. Cette initiative a permis à beaucoup d’agriculteurs d’accéder aux intrants de qualité à des coûts réduits. Célestin Ndayishimiye, un agriculteur de la commune Makebuko, témoigne « Grâce aux semences sélectionnées et engrais subventionnés, nos champs promettent une bonne récolte cette saison. Nous remercions le gouvernement de cet appui indispensable. »
Malgré ces efforts, des retards dans la livraison de certains intrants, notamment l’urée, ont suscité des inquiétudes chez les agriculteurs. Ces retards sont en partie attribués aux délais dans l’approvisionnement par l’usine Fomi, principal fournisseur d’engrais au Burundi. Oscar Uwikunda reconnaît ces défis, mais reste confiant. « Certes, nous avons connu des retards dans l’arrivée des engrais, mais les efforts conjoints des agriculteurs et du gouvernement nous permettent d’espérer une récolte satisfaisante », a-t-il dit.
Les agriculteurs appellent l’usine Fomi et les parties prenantes à améliorer la logistique de livraison des engrais. Ils insistent sur l’importance de la disponibilité à temps pour maximiser les rendements. Marie-Claire Ndikumasabo, cultivatrice à Giheta, souligne : « Nous demandons à l’usine Fomi de respecter les délais pour que nous puissions mieux planifier nos cultures. Cela nous éviterait des pertes de rendement. »
Améliorer la sécurité alimentaire
La récolte de maïs dans la province de Gitega revêt une d’importance particulière pour la sécurité alimentaire nationale. Le maïs constitue l’une des principales cultures vivrières du Burundi et une source essentielle de nutrition pour de nombreuses familles. Oscar Uwikunda conclut sur une note d’encouragement. Pour lui, avec l’engagement des agriculteurs et le soutien du gouvernement, le secteur se trouve sur la bonne voie pour répondre aux besoins alimentaires de la population. « Nous devons cependant travailler pour éliminer les obstacles logistiques pour maximiser nos efforts. », a déclaré M. Uwikunda.
Face à ces défis, le BPEAE de Gitega a intensifié ses campagnes de sensibilisation pour encourager les agriculteurs à adopter des pratiques résilientes, comme le compostage et l’utilisation de fumures organiques en complément d’engrais chimiques. Cette approche vise à réduire la dépendance aux intrants industriels et améliorer la santé des sols à long terme.
Avec la récolte qui s’annonce, la province de Gitega espère contribuer significativement à la sécurité alimentaire nationale, tout en posant les bases d’une agriculture plus résiliente et productive.
Amédée Habimana