La FTB (Fédération de tennis du Burundi) enregistre un bilan positif des réalisations au cours de la saison sportive qui vient de s’écouler. Cela ressort d’un entretien accordé au journal « Le Renouveau du Burundi », le jeudi 7 novembre 2024 par le président de la FTB, Gilbert Nibigirwe où il a informé que cette fédération vient d’avoir la chance d’abriter deux grands tournois internationaux dont la W50 et le M25.
« L’année 2024 a été une année fast au niveau du tennis burundais parce que sur plusieurs points de vue, le tennis s’est vraiment distingué en partant du sport moins connu vers un sport très connu et aimé de plus en plus par un grand nombre de personnes et surtout par des enfants », a indiqué le président de la FTB, Gilbert Nibigirwe.
Si l’on doit parler des réalisations, a-t-il ajouté, on doit les regrouper par catégories. Cette année a vu au niveau des infrastructures tennistiques et de la qualité des joueurs une amélioration constante ; ce qui est une base pour le développement de tout sport. « S’agissant de la formation des sportifs et de la qualité des infrastructures, des cours de tennis mis en place que ce soit à Bujumbura ou à Gitega, sont de très bonne qualité à tel point qu’on ne peut pas envier les autres pays de la région. De plus, des infrastructures sont de bonne qualité et permettent à un grand nombre d’enfants et mais aussi d’adultes de jouer », a-t-il déclaré.
Des séances de formations ont été organisées
Un autre point sur lequel M. Nibigirwe a insisté, c’est l’encadrement technique des coachs et arbitres. « Nous avons eu le concours des instances de l’ITF (Fédération internationale de tennis) et du CNO (Comité national olympique) pour organiser des sessions de formation au niveau local de ces coachs, officiels (arbitres) parce que c’est aussi important d’insister sur les qualités techniques pour développer le tennis. Aujourd’hui, nous avons donc des coachs de niveau 1 mais aussi de niveau 2, ce qui est un niveau très apprécié au niveau du tennis. C’est-à-dire que quand nous sommes en train d’apprendre le tennis aux enfants, nous sommes sûrs que nous avons de meilleurs coachs et arbitres burundais sur lesquels nous comptons quand nous organisons des tournois; ce qui est une bonne chose pour le côté technique », a-t-il informé.
Concernant les compétitions, a-t-il ajouté, il faut se rassurer de l’organisation des tournois au Burundi mais aussi, la participation des athlètes aux compétitions régionales ou africaines organisées. « Nous avons eu à organiser des compétitions à Bujumbura tant au niveau des juniors que des seniors. L’année dernière, nous avons organisé des competitions pour les jeunes de moins de 16 ans de la zone 4 (Zonals 2024) qui regroupaient douze pays africains dont la Tanzanie, le Kenya, l’Erythrée, le Rwanda, des Seychelles, de l’Ouganda, du Djibouti, etc. Je tiens à vous rappeler que le Burundi s’est distingué en remportant la première place dans ces Zonals dans toutes catégories (filles et garçons).
Enfin, nous avons organisé le grand tournoi qui devient d’ailleurs une habitude ; c’est un tournoi des seniors (filles), un tournoi professionnel le (W35) qui a été relevé à 35 points. C’est une compétition qui a rassemblé beaucoup de filles venues du monde entier à Bujumbura au mois d’avril».
Participation dans des tournois à l’étranger
Les athlètes burundais ont aussi eu la chance de participer dans des compétitions à l’étranger notamment aux tournois de Dar-es-Salaam et Nairobi, mais aussi aux Jeux africains de Ghana dans lesquels Sada Nahimana a représenté le pays. Néanmoins, la Fédération de tennis regrette qu’il n a pas eu la chance de qualifier les joueurs pour représenter le pays aux Jeux olympiques qui viennent de se dérouler à Paris. M. Nibigirwe estime que Sada Nahimana pouvait normalement se qualifier vu son classement au niveau mondial. C’est donc une préoccupation que nous avons dû exprimer au niveau des instances de tennis au niveau international notamment lors de la dernière assemblée générale de l’ITF. Les athlètes burundais ont aussi participé à ce qu’on appelle la Billie Jean King cup (la plus grande compétition féminine internationale par équipe) qui a eu lieu à Nairobi au mois de juin et le Burundi en est sorti 6e sur 12 pays. Selon M. Nibigirwe, ce n’est pas une mauvaise performance d’autant plus que les joueurs burundais restent dans le groupe 3. Du côté des garçons, les joueurs de tennis burundais ont participé à la « Davis cup » qui a eu lieu en Angola et le Burundi est sorti 2e sur 8 équipes et se maintient dans le groupe 3. Au point de vue individuel, Sada Nahimana a participé dans diverses compétitions et s’est remarquablement améliorée en passant à la 300 place au classement mondial. C’est une bonne performance parce que ces deux dernières années, cela n’a pas été facile pour elle.
Le joueur Alain Gatoto occupe maintenant la 132e place au classement mondial dans la catégorie des juniors sans oublier bien évidemment Guy Orly Iradukunda qui a fait beaucoup de compétitions durant cette année et qui est classée dans les 900 au niveau mondial dans la catégorie des seniors/garçons.
Pour M. Nibigirwe, le Burundi est en train donc d’écrire une histoire du tennis parce que ces bons résultats font qu’on fait de plus en plus confiance et par conséquent, la FTB a participé à toutes les réunions des instances mondiales de tennis notamment l’assemblée générale de l’ITF qui a eu lieu à Hong Kong au mois d’octobre et « nous venons de participer à l’assemblée générale de la Cat (Confédération africaine de tennis) qui a eu lieu au mois d’octobre à Maputo au Mozambique». Des séances de formation ont été organisées par le CNO et le ministère de tutelle avec qui la FTB collabore positivement.
Aujourd’hui, la FTB s’inscrit dans le paysage socio-sportif du Burundi et concourt à l’amélioration de cette image du sport burundais qui se développe.
Manque de moyens financiers, un défi majeur
Malgré ces succès enregistrés dans le domaine du tennis, Gilbert Nibigirwe relève quelques défis. « Tout n’est pas rose au sein de la fédération malgré les succès enregistrés au cours de l’année 2024. Nous faisons face à un manque de moyens financiers parce que nous dépendons pratiquement des sponsors privés qui nous donnent plus de soutien. Nous reconnaissons le soutien du CNO mais, nous déplorons l’absence du soutien financier du ministère en charge des sports », déplore-t-il.
En ce qui est des perspectives d’avenir, le président de la Fédération de tennis du Burundi précise que la fédération reste très confiante en l’avenir « En tant que fédération sélectionnée par le projet Peps (Projet d’émergence et de promotion des sportifs) pour la mise en place du programme d’émergence des talents prometteurs, un projet initié par le Cno et financé par l’ambassade de France au Burundi, c’est un projet qui va nous permettre non seulement de renforcer les capacités ou compétences de nos joueurs mais qui va au-delà puisqu’il comporte aussi un volet de formation, entrainement accru pour atteindre de bonnes performance sportives », a indiqué M. Nibigirwe.
Deux grands tournois internationaux pour la prochaine saison
Pour la saison prochaine, le président de la fédération de tennis indique que le Burundi a encore la chance d’abriter deux grands tournois internationaux dont le tournoi féminin W35 qui est confirmé au mois d’avril et qui va être relevé à 50 points vu les performances et le succès que ce tournoi avait eu ces deux dernières années, il s’appellera donc « W50 » et l’avantage est qu’il y aura de grandes stars qui vont y participer. En plus de cela, nous venons d’être confié l’organisation d’un masculin « M25». C’est exceptionnel parce qu’en général, on commence par le M15 et puis on remonte en intensité. Cela montre la confiance que l’ITF place à la FTB », a mentionné M. Nibigirwe tout en précisant que ce genre de tournois ont obligatoirement des retombées économiques positives justement pour contribuer à l’atteinte de la Vision du Burundi en 2040 et 2060. Il a conclu en informant que le Burundi continuera d’organiser des compétitions locales et de participer dans différentes compétitions internationales.
Olivier Nishirimbere