La poterie, un travail artisanal propre à la minorité Batwa est actuellement déconnecté du monde moderne burundais. L’agriculture et l’élevage sont parmi les piliers et moteurs de développement socio-économique des Burundais. Toutefois, les Batwa des communes Isare et Mubimbi font face au manque criant de terres cultivables. Cela a été indiqué par le représentant de ces autochtones, Pascal Mashimango, dans une interview qu’il nous a accordée, le jeudi 7 novembre 2024.
« Actuellement et depuis longtemps, les Batwa se développent à pas de tortue. Je dois dire que nous menons une vie misérable », regrette M. Mashimango. Il donne deux principales raisons qui freinent ce développement. C’est notamment le manque de terres cultivables ainsi que l’inexistence d’une politique nationale propre aux Batwa. « Certaines familles autochtones ont bénéficié des terres mais ils font eux aussi, face à leur exigüité. Une parcelle de dix mètres sur sept ne suffit pas », déplore-t-il. Malgré ce défi, M. Mashimango affirme que les Batwa peuvent, eux aussi, pratiquer l’agriculture. L’autre problème qui se pose , renchérit notre interlocuteur, est le sol qui demande aujourd’hui des compléments pour espérer une bonne récolte.
Pour résoudre ces problèmes, M. Mashimango demande la mise en place d’une politique nationale spécifique au relèvement des conditions des autochtones. Il demande également au gouvernement du Burundi à octroyer des terres cultivables aux Batwa. « Nous voyons qu’il y a des terres appartenant à l’Etat et qui sont inexploitées. Que le gouvernement dans sa qualité d’un bon père de famille, octroie ces terres aux Batwa pour y exercer des activités agropastorales. C’est vraiment, fort incompréhensible que nous soyons appelés des autochtones alors que nous n’avons pas de terre à cultiver », s’indigne-t-il.
En plus, M. Mashimango plaide pour l’obtention du bétail, un des moyens sûrs d’avoir du fumier. Il regrette que les Batwa ne soient pas parmi les bénéficiaires du bétail octroyé par Projet de restauration et de résilience du paysage au Burundi (PRRPB).
Lors de la célébration de la Journée du peuple autochtone, édition 2023, le chef de l’Etat burundais, Evariste Ndayishimiye a manifesté sa volonté de consentir plus d’efforts dans le développement socio-économique des Batwa. Et pour soutenir les étudiants Batwa, il a promis de leur octroyer une propriété foncière d’un hectare en province de Gitega, 2 vaches et 20 lapins et les encourage à y mener des activités agro-pastorales.
Moïse Nkurunziza