Tout citoyen burundais digne de ce nom doit répondre à l’activité d’enrôlement des électeurs débutée peu de temps après celle du recensement général de la population, de l’habitat et de l’agriculture. Nul ne peut se targuer d’être appelé patriote s’il ne répond pas à l’activité d’enrôlement des électeurs en cours dans notre pays. Les responsables des partis politiques et les administratifs doivent sensibiliser les Burundais à jouer ce rôle patriotique qui crédibilisera les élections.
Pour l’un ou l’autre qui serait en train de naviguer à contre courant en allant dans le sens contraire dans la sensibilisation de la population est un homme anti-démocratique et est de ceux qui sont habitués à se sentir à l’aise dans le désordre. Il importe donc de rectifier le tir pour remettre les pendules à l’heure en expliquant le rôle de chaque voix dans le renforcement de la démocratie. Chaque citoyen doit garder à l’esprit que le choix de ne pas voter équivaut à consentir implicitement la perte de la citoyenneté, car il prive les forces du changement de la légitimité et du soutien nécessaires pour initier des transformations.
En laissant le champ libre aux partisans du désordre, on choisit sans le savoir de laisser le champ libre aux systèmes politiques issus des coups de force, alors que c’est exactement à cela que les Burundais ont opposé un refus catégorique. Les Burundais veulent un système équitable et progressiste. Le vote est donc essentiel pour que chaque citoyen puisse contribuer activement à un avenir qui reflète ses attentes et besoins. Renoncer à son droit de vote peut sembler anodin, mais c’est en réalité un choix fondamentalement contre-productif, aux répercutions négatives à la fois pour l’individu et pour la société. En choisissant de ne pas voter, le citoyen laisse aux autres le soin de l’orientation politique, économique et sociale de son pays, y compris sur des sujets qui affectent directement son quotidien. Ce choix l’exclut des décisions cruciales, rendant sa voix inaudible sur des questions clés telles que l’éducation, la santé, ou les droits sociaux.
Ceux et celles qui s’abstiennent de se faire enrôler au vote doivent savoir que, comme déjà dit ci-haut, la renonciation au droit de vote favorise le désordre et les prive de leur citoyenneté. Une faible participation électorale donne aux dirigeants l’impression que la population est apathique ou globalement satisfaite ; mais la faible participation n’empêche pas le pouvoir en place de gouverner. En laissant le statu quo prévaloir, le renoncement au vote réduit les possibilités de voir émerger des politiques nouvelles et adaptées aux réalités actuelles. Les administratifs à la base devraient fournir un effort supplémentaire pour convaincre les citoyens hésitants et septiques de l’importance de voter, notamment en transmettant un message de sensibilisation civique centré sur la participation et la responsabilité collective. Un tel message pourrait insister sur l’impact direct du vote sur la vie quotidienne, expliquer le rôle de chaque voix pour renforcer la démocratie, encourager la participation pour éviter de laisser les autres décider à leur place, souligner que le vote est un acte de responsabilité et de solidarité, appuyer sur le fait que le vote permet de demander des comptes aux dirigeants, etc. Renforcer l’information sur l’importance de l’enrôlement des électeurs contribuerait à atténuer les obstacles et à encourager leur participation, même lorsqu’ils sont confrontés à des priorités immédiates liées à leur subsistance.
Louis Kamwenubusa